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lundi, 20 juin 2016

Du salut

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Du salut

 

de Vautrin, docteur d'État et ancien maître de Conférences

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

En politique comme en religion, il y a toujours un Guide (Führer), voire des Guides, chargés de mener le peuple sur le chemin du Salut.

Je ne parle pas ici des hommes ayant reçu le pouvoir en délégation, capables d’analyser assez exactement les situations politique, sociale, économique, pour y apporter en accord avec les citoyens les solutions raisonnables qu’elles demandent. Ces gens-là sont très rares, en général maîtres d’eux-mêmes – ce qui est la moindre des qualités attendues de ceux à qui on délègue le pouvoir – pragmatiques et jamais messianiques. Ils ont conscience de la responsabilité qu’entraîne leur charge, et sont toujours prêts à rendre compte de leurs actes devant le peuple.

Et puis il y les autres. Tous les autres. Parmi eux, naturellement, une foule de margoulins devenus potentats par goût du pouvoir et par intérêt. Ceux-là, sous couvert de servir, se servent. Les exemples contemporains ne manquent pas.  Le cas le plus grave se rencontre lorsque le potentat combine les éléments de la démence, de l’idéologie et/ou de la croyance, et de l’anthroponomie. On a alors affaire à un Guide. Véritable ou mythique, Mahomet en est un modèle, mais on peut citer d’autres beaux modèles comme Robespierre, Lénine, Hitler et tutti quanti.

C’est toujours la même histoire : la multitude des hommes est déchue, stupide et aveugle. Donc elle croupit dans le péché, l’erreur et la misère. Elle est vouée à l’Enfer, dans l’au-delà ou bien dans cette vallée de larmes. Heureusement, il y a des Hommes Exceptionnels ayant reçu la Vérité en partage : ceux-là sont destinés à guider la multitude vers le Salut. Le Salut, remarquons-le, varie en fonction des Guides. Dans le cas des religieux, c’est parfois la Béatitude Éternelle dans un Paradis d’êtres soit décérébrés soit fort lubriques. Dans le cas des politiques, c’est la Société Idéale où toutes les rues suivent la bonne pente et tous les sujets, loin d’être des citoyens, sont eux aussi privés de raison. Ou une société perverse comme elle transpire dans les écrits de Foucault.

La démence est de croire que l’on a reçu la Vérité : tel est le point de départ de la guidance. Car cela suppose deux conditions : qu’il existe une Vérité et qu’elle soit connaissable. Or si elle existait, elle serait soit transcendante, soit immanente. Transcendante, elle serait donc d’ordre divin : il faut croire et surtout être Élu pour la connaître. C’est le privilège de ceux qui ont eu à quelque moment la Révélation, ceux qu’un Dieu désinvolte a choisis au hasard pour être les plus fous parmi les fous et passer pour les plus sages parmi les sages. Joli programme ! Immanente, la Vérité serait de l’ordre des choses, de la Nature. Mais comme à l’épreuve, le « réel » résiste à la connaissance, il faut bien y suppléer par le langage, c’est-à-dire en construire une représentation  logique. Car, notez-le, le fou est assez rarement illogique : il faudrait pour cela qu’il ait perdu le langage (je m’en expliquerai peut-être plus tard). C’est ainsi que l’on fabrique des systèmes politiques comme le « socialisme scientifique » dont les Penseurs ont reçu l’Illumination.

Tout ce beau monde croit dur comme fer à ses chimères. C’est un des symptômes assez répandus de la psychose. En réalité, la Vérité n’a pas davantage de consistance que l’Avenir : elle n’est rien d’autre que, dans un raisonnement, un jugement de valeur, la satisfaction procurée par la conformité du langage à lui-même, le quod erat demonstrandum (CQFD) attestant qu’on a réussi à enchaîner les propositions sans contradiction. Mais pour l’Élu comme pour l’Illuminé, la Vérité est une réalité, elle est littéralement réifiée, ce qui suffit à le distinguer de la masse crétine. On comprend que dès lors, le passage au messianisme est inévitable. Je suis frappé par la ressemblance entre les prophètes de tout poil et le Président Schreber.

Schreber, Daniel, Paul, a relaté ses délires dans les Mémoires d’un névropathe. Freud l’a pris pour un paranoïaque, mais il y a tout lieu de penser qu’il était paraphrène. En tous cas, il entend des voix (comme Mahomet avec l’ange Gabriel, ou Moïse sur la montagne) et se tient en relation avec Dieu par l’intermédiaire de « nerfs », mais son corps est modifié (comme les anges ont lavé le cœur de Mahomet) de telle manière qu’il puisse rédimer l’humanité, c’est-à-dire faire naître de nouveaux humains qui retrouveraient la béatitude perdue. Voilà le messianisme. C’est la certitude de la Vérité et la Mission concomitante. En cherchant bien, on retrouverait cela chez les politiques, des « Hommes Providentiels » qui ont pour mission d’éclairer les pauvres peuples et les conduire dans la promesse de l’Aube de la Raison, vers la société idéale. Platon était de ceux-là, comme Lénine ou n'importe quel hurluberlu socialiste. Le Guide a « le sens de l’Histoire », comme si l’histoire était un devenir convergeant vers un point oméga fixé à l’avance.

De tels délires, malheureusement, sont partagés et finissent par donner un corps de doctrine figé, l’idéologie, que des militants s’acharnent à propager. Évidemment, il y a toujours des hérétiques, des apostats, et des relaps. D’où des querelles de chapelles et souvent de sanglantes luttes d’influence. On a vu s’affronter léninistes et trotskystes, on voit s’affronter chiites et sunnites dans des combats à mort. Ce qui, tout compte fait, n’est pas vraiment déplorable.

Car, dit Karl Popper (La société ouverte et ses ennemis, Le Seuil, 1979), « vouloir le bonheur du peuple est, peut-être, le plus redoutable des idéaux politiques, car il aboutit fatalement à vouloir imposer aux autres une échelle de valeurs supérieures jugées nécessaires à ce bonheur. » En effet : le Guide et ses sbires clament surtout à qui ne veut pas entendre qu’hors d’ici, point de Salut. La doctrine est imposée à toute la société qu’elle vise à transformer, et très généralement au prix d’un assujettissement des citoyens. La démence et l’idéologie vont de pair avec l’anthroponomie. Ce mot n’est pas courant : le Reverso en donne une glose erronée, le Wikitionnaire ne fait pas mieux. Il désigne une manie réglementante, qui consiste à dicter aux hommes, au besoin par la force, la manière de se conduire dans la vie publique comme dans la vie privée. L’anthroponomie s’oppose très exactement à l’autonomie des citoyens. Notre vie privée est envahie de « normes » édictées par le pouvoir politique ou religieux sous divers prétextes, par exemple le format des prises de courant ou l’obligation de placer des détecteurs de fumée dans sa maison. Pourquoi pas la recette de la soupe aux poireaux ?

najat-vallaud-belkacem-obligee-de-se-forger-une-carapace.jpgCette anthroponomie est magnifiquement illustrée par cette déclaration de Lala Najat Belkacem, ministre au moment où j’écris : « Nous avons choisi le plus souvent d’inciter par la loi, mais imposer est parfois la façon de changer les choses. » Il faut vraiment être possédé par la Vérité pour proférer cet aveu. Le Guide seul ne peut pas tout : il doit être complété par le Législateur et le Flic pour conduire au Salut la masse obscurantiste. Frédéric Bastiat, dans La Loi analyse les rapports du tyran au législateur : « quand la Loi, — par l'intermédiaire de son agent nécessaire, la Force, — impose un mode de travail, une méthode ou une matière d'enseignement, une foi ou un culte, ce n'est plus négativement, c'est positivement qu'elle agit sur les hommes. Elle substitue la volonté du législateur à leur propre volonté, l'initiative du législateur à leur propre initiative. Ils n'ont plus à se consulter, à comparer, à prévoir ; la Loi fait tout cela pour eux. L'intelligence leur devient un meuble inutile ; ils cessent d'être hommes ; ils perdent leur Personnalité, leur Liberté, leur Propriété. » On ne saurait mieux dire.

Il faut donc se garder de ces illuminés qui se posent en Guides : ce sont des aliénés, des ennemis du genre humain. Quiconque se propose de créer un « homme nouveau » ou une société idéale est nécessairement un tyran, même si, tel le geai se parant des plumes du paon, il se déguise avec les oripeaux de la démocratie. Un tyran : non un dictateur. Dans des conditions de péril, un peuple peut choisir de déléguer pour une durée déterminée un pouvoir discrétionnaire à un dictateur qui, au bout de son mandat, doit remettre le pouvoir et rendre compte de l’usage qu’il en a fait. Le tyran, pour sa part, capte le pouvoir, ne le rend jamais, et en use selon son bon plaisir et son mauvais délire. Le tyran peut être un personnage singulier ou toute une institution gouvernementale, exécutif seul ou s’appuyant sur un législatif, mais son modus operandi est toujours le même.

Une société si mal gouvernée parce que les citoyens ont perdu leur autonomie et le contrôle sur le gouvernement est une société malade de son –ou de ses- Guide(s) dément(s). Elle devient la proie d'intérêts financiers, le Guide devenant, volens nolens, le bras séculier des monopoles. Elle devient également fragile face aux menaces extérieures et intérieures, surtout lorsque l'Homme Nouveau est  façonné sans racines et sans histoire, dans un délire paranoïaque d'abolition des frontières et de relativisme outrancier. Nous vivons une de ces phases dangereuses. Vérifiez, je vous prie.

Vautrin

(Le nom de l'auteur est connu de la rédaction)

mardi, 07 juin 2016

Les vaches et les terroristes

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Les vaches et les terroristes

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Quand je vois des vaches enfermées dans une « ferme à mille vaches », j’aimerais qu’elles puissent organiser un attentat terroriste contre cette horreur, symbole de la mécanisation de la vie. Hélas les animaux, contrairement à l’homme,  ne peuvent pas dire non à leurs conditions d’existence.

Mes contemporains ne cessent de me surprendre. Ils semblent être incapables de comprendre ce qui nous distingue des animaux, à savoir la faculté de dire non à l’ordre du monde. Certes, les animaux peuvent s’enfuir lorsque leur environnement leur est devenu hostile. Mais s’enfuir, ce n’est pas dire non au monde. Lorsque les juifs ou les chrétiens disaient non à l’empire romain, ils ne s’enfuyaient pas. Les premiers lui résistèrent militairement avant la diaspora – les seconds allèrent au martyre jusqu’à Constantin. Avec le djihad aujourd’hui, nous avons affaire à quelque chose de semblable comme le montre Gilles Kepel dans son dernier livre, Terreur dans l’Hexagone. Daech appelle parfois ses ennemis des Romains.

Les djihadistes disent non à l’ordre occidental du monde et ils sont loin d’être les premiers à le faire. Le Manifeste du parti communiste était un formidable « non » à l’ordre capitaliste, un « non » qui inspira des milliers de terroristes avant de conduire à la « Révolution » de 1917, laquelle mit en place un État exterminateur. Aujourd’hui, Daech est une divine surprise pour certains marxistes qui découvrent dans l’Etat islamique le relais d’un mouvement révolutionnaire qui s’est essoufflé. Gilles Kepel écrit que la bannière verte de Mahomet a pris le relais du drapeau rouge (communiste). Cette bannière verte peut aussi séduire  ceux qui veulent purifier le monde avec des Panama Papers ou des « Kalachs ». Rien de nouveau sous le soleil. Les Gnostiques des premiers siècles,  les Cathares du 13ème siècle le voulaient aussi. Le refus de l’ordre du monde glisse facilement dans la haine du monde.

bearnaise_tete_haute.jpgDevant la menace terroriste, il ne sert à rien de pousser des couinements d’effroi, tout simplement parce que cette menace n’est pas nouvelle et qu’il faut d’abord comprendre sa nature avant de lui répondre. Rien ne montre mieux la déculturation de l’Occident que ces couinements. Nous ne savons plus ce qu’est un homme. Nous ne savons plus que sa dignité réside non pas dans une jolie intégration dans le monde, mais en une ascension au-dessus de ce monde. Le terrorisme consiste en un refus de l’ordre du monde, non point par ascension mais par descente dans le sang des massacres. Mais refus il y a et ce refus est le propre de l’homme.

Sans un « non » au monde, il n’y aurait pas une humanité mais des vaches, peut-être malheureuses dans leurs fermes, mais des vaches. C’est parce qu’ils rejettent l’ordre des choses que les hommes renversent des empires, se lancent dans des conquêtes, résistent à un occupant. Peut-on inscrire les djihadistes dans cette logique ? Bien sûr ! Il suffit pour s’en convaincre de lire le livre de Kepel. Ceux qui partent pour la Syrie ou l’Irak ont le sentiment de vivre dans un « pays de malheur » (la France). Pourrons-nous, grâce à nos analyses sociologiques, renverser cette logique et intégrer les jeunes perdus des banlieues ?

Évidemment non ! Surtout en un âge qui prétend expliquer les comportements humains par l’économie,  la sociologie ou des circuits de neurones. J’entendais samedi dernier, dans l’émission « Répliques », Pascal Bruckner déclarer que toute crise économique est une crise spirituelle. Comme j’aimerais qu’on l’entende ! On ne l’entendra pas parce que nous vivons dans un climat culturel qui a éliminé la spiritualité. Quand on a fait cette élimination, on ne peut plus comprendre une révolte, quelle qu’elle soit. Le djihad est une révolte. Qu’elle puisse conduire à une catastrophe, d’accord, mais c’est une révolte.

Il y a des révoltes qui veulent l’apocalypse, une extermination de tout et de tous comme les sectes anabaptistes ou adamites du Moyen-Âge. Il y en a d’autres qui n’excluent pas la possibilité d’un monde nouveau. Mais lorsqu’il y a des révoltés, on ne peut pas les considérer comme une bande de fous. Ou alors, si on le fait, il faut s’attendre à des déboires. Le régime tsariste a considéré que les terroristes étaient une bande de fous. Il est tombé, laissant la place à un régime pire encore. Est-ce ce qui nous attend avec Daech ? Personne n’en sait rien, mais ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas des experts qui vont nous éclairer, parce qu’ils partent de l’ordre des choses. De quoi donc faut-il partir ?

Du délitement spirituel de l’Occident. Certes, le sacré, ou le religieux, ou le spirituel, on le tolère avec ce sourire suprêmement hypocrite qui invite chacun à être et faire ce qu’il veut au nom des droits humains. Révérez votre Dieu dans la salle à manger avant d’avaler votre hamburger, mais pas question de faire votre révérence dans l’espace public et laïque. Ce n’est pas à partir de là qu’on peut commencer à comprendre un peu le terrorisme. Alors, à partir de quoi ?

Le rêve d’une nouvelle communauté a toujours hanté l’humanité. Qui n’en rêve pas ? Enfin une vraie patrie avec des ancêtres respectés et des mères qui ne sont pas des mères porteuses ! Ce rêve peut faire basculer dans la violence lorsqu’on sent qu’on s’en éloigne trop. Aussi bien des révolutionnaires que des réactionnaires ont connu ce basculement, soit parce qu’ils voulaient, respectivement, revenir en arrière ou aller de l’avant. Les communistes voulaient aller de l’avant vers une société sans classe, nouvelle communauté qu’ils entendaient promouvoir sur la terre entière avec meurtres et attaques terroristes, tout comme les musulmans, aujourd’hui, rêvent d’établir l’oumma sur toute la planète. Les réactionnaires ont généralement eu des buts plus limités, mais ont eux aussi eu recours à la violence, comme Pinochet. Je veux bien qu’on dénonce ce général, mais ses crimes pâlissent comparés à ceux de Mao.

Il convient, pour prendre la mesure de ce qui se passe, de voir le lien entre les révoltes de mai 68, l’humanitaire et le djihadisme, comme nous y invite d’ailleurs Kepel qui rapporte une anecdote incroyable. Un vieux trotskiste, issu de la mouvance soixante-huitarde, Didier François, inventeur du slogan fétiche « Touche pas à mon pote » est fait prisonnier puis otage par un groupe islamiste. Et là, il est maltraité par ses geôliers dont l’un, Mehdi Nemmouche, auteur de l’attentat contre le musée juif de Bruxelles, était à l’origine un de ces potes. Le gentil était devenu un méchant. De mai 68 à l’humanitaire puis au djihadisme, le chemin est beaucoup plus court qu’on l’imagine. A force de sourire à tout le monde, on peut finir par vouloir tuer tout le monde.

Les vaches, comme tous les animaux, m’émeuvent profondément, mais les hommes m’émeuvent encore plus, surtout lorsqu’ils se révoltent. Lorsque, dans la critique du terrorisme, je ne sens pas cette émotion, je décroche. Qu’est-ce qu’un homme incapable de dire non ? Comme moi, Albert Camus se le demandait et comme moi, il ne trouvait pas de réponse.

Jan Marejko,2 juin 2016

lundi, 06 juin 2016

Shakespeare. Céline. Secrets at Bottom

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Shakespeare. Céline. Secrets at Bottom.

Last night I ushered at the local Shakespeare Theater. I had to look the part. So I bought shoe polish at the dollar store, lathered my loafers three (3) times, and glossed my footing. Meanwhile, I discovered the secret of Chinese shoe shine exporters: mix dog shit and lard, slip it in a tin, seal it with a Royal English label. 

Dollar stores in Philadelphia must carry all brands of shudras. It’s a footnote in federal non-discrimination posters. Freedom Dollar Store more or less complied. A tall Jamaican worked and preened as a bouncer, a short Mayan-Mexican worked and worked as a stock boy, and a stout Paki in a hijab worked as the owner-overseer from a raised deck with a battery of cash-registers. Finally, a Dominican with rosy lipstick ran the main register and did the dirty-work of taking money. Ha. Ha. I mean she did the dirty-work of interfacing with every fugitive, sickling, church-lady, doped-up mumbler and cheap urban gigolo who counted pennies on the counter.

dom021b1df5cc5132cdcd95.jpgThe Dominican was very nice. Authentically nice. She wasn’t some missionary White Liberal signaling her love of poor darkies for all to see. I think, speaking of trade secrets, that the Dominican girl’s strategic advantage was that she didn’t give a shit. 1) She didn’t give a shit about the backsliding American Blacks need to show, via the stink eye, a smug hatred of Whites. 2) She didn’t give a shit about the USA’s enterprising spirit and/or Judeo-Christian blather which means, for the wage earner, the freedom to work faster and faster to go deeper and deeper in debt while buying costlier and costlier crap. Because the island girl was a champion at handling the leery niggers, stumbling mongrel junkies, and freelance critics who walked in the door, the Paki overseer gave her space. She let the Dominican work at her own fresh and breezy rhythms which are most alien to Filthadelphia.

Life is rich at bottom. A White racist can learn valuable lessons from non-Whites who’ve adjusted to the truth and lies of devolving America. The brown Dominican girl will be just as free and lovely when Western Liberal Plutocracy goes down the toilet. Why? Because her womanly discipline is to be free and lovely right now, regardless of empty promises blabbed by wooly race hustlers, porked-pink politicians and blah, blah, blah. She’s a sparkling gem. Her counterpart is the Black bus driver who’s well seated. Almost like a post-volcanic island. Almost like the Rock of the Ages. But surely the well-seated Black bus driver is like Our Lord’s humble proxy, a salty apostle at the helm of the rolling boat while currents of assholes and elbows flow on the street. And trickled on and off the bus, ebbing and flowing like h-o-p-e.

If you’re a thinking bub with a mind to study a non-White who’s reconciled, within his own cultural referents, the metaphysical truth that we’re all equal in Almighty God’s eyes with the material truth that humanity is a mixed bag? Look to the African-American bus driver. My present point is that the increasingly angry Whiteman can learn from post-disappointment Blacks. Perhaps meta-mature Blacks. On a personal level, even as nailed Christians they don’t give a shit about you. They don’t care whether you’re racist or non-racist or grey in your skin. They solely care about being true to their own inner-standards of Soldier of God comportment. The very best Black bus drivers are bible driven. As Baptists, they are what Evola would call late and faded echoes of the Heroic Navigator. Very late. Very faded. Very barely tuned to the stellar pulse of Aryan lore.

Maybe it’s more like the best Black bus drivers have taken the Hippocratic Oath: First do no wrong. Which reminds me of the trade-secret of Philadelphia’s 5 Star Hospitals. At the pinnacle of tech and brainpower, you get a variation of the same muffled bullshit that passes for harmony on the street. The working truth is that it’s the bosomy White nurses, the modestly high-IQ and pathologically caring goy women, who interface with the human wreckage. They wipe hurt butts, clean pus from fetid wounds, and handle blood and urine samples. If they’re to be trusted with intellectual labor, then they translate aching and garbled complaints into medical terms for the international elite doctors who enter the treatment room like NWO super-stars. The Indians, Asians, Israelis, and shellacked Iranians who ultimately make the call: emergency surgery or modulated therapy or pasty white placebo. A Caucasian Male MD, hired into the hospital on 30-year probation as a congenital but dormant racist, would say that I’m exaggerating the truth. Ha. Ha. A fey diagnosis. I’m exploding the truth.

As for prophetic telling? As for the future of poor White pawns when we’re a minority in America? It’s foretold in Philly if you can read the bumps on the heads of backsliding and dazed Catholics. It’s a trade-secret of serene immigrants to hire a Christianized naif to handle the irate Blacks who enter the door. Preferable, a poor White girl from the depleted Irish Catholic neighborhoods who’s a single mom and reconciled to low-grade abuse. When you see a NE Asian-owned cleaners, with a monkish Asian doing the tailoring and banking, and a rag-faced goy answering complaints about chemical stains and lost pants, you’ve found foreign newbies who’ve aced the New America. They’ve solved the mean streets. It’s up to the native-born White, the face of punch-drunk sympathy, to deliver the law to homeless dregs, “I told you yesterday that you can’t use the toilet. It’s still for employees only. I’m sorry. Sorry. Sorry.”

domgirl_08.jpgThat’s today’s Philadelphia in the public and semi-public commons where Whites are irrelevant. Reduced to fear and piety or jailhouse bravado. It’s better if you have can afford valet parking. In any case, last night I went back to 1600 and saw a Shakespeare play. I’ve ushered at the theater about 25 times, and that’s my most venal trade-secret as a cheap-ass writer who’s often too lazy to read. It’s said that Shakespeare was a closet-Catholic. Judging by the bewitching hoo-doo in Macbeth, he was also a closet Pagan. It’s a weakness in Christian lore that Mary Magdalene isn’t too appealing as sin’s female agent. But Lady Macbeth has dark feminine wiles that are almost equal to Cleopatra, who Shakespeare renders most lustily. For a while, in the black heart of the play, Shakespeare doesn’t give a shit about the need to present the noble, regal and queenly female ideal. He flies the devil’s kite. He creates stormy fun. But in the end, proper moral order is restored with the thrust of an avenging sword. The good guys win, and social harmony returns to The Realm.

Shakespeare has given me a considerable trade-secret: be irresistibly nasty and politically obscene in my script until the very last moment. Then, like a magician pulling a rabbit out of a hat, produce a warm ’n fuzzy ending. In shoe-shine terms, produce a nicely polished finish and don’t worry about the thin gloss. In 101 textbook terms, produce a plot resolution wherein public order and Divine Order are restored as One. Be wholesome as an afterthought. Take it to the bank.

Thanks Bill. You’re the greatest! But I’m a follower in hard times. I’ve got my own trade-secret to sculptify as a writer. I’ve got my own deep personal resolution to chisel into a plot resolution upon the public stage. Too bad that my ends are as time-specific to the Leaden Age of Western Liberal Plutocracy as Shakespeare’s ends were time-specific the Golden Age of Elizabethan Theater. I’m living at the bottom, maybe beneath the bottom, of a World Historical Cycle if not the Kali Yuga. The point? Regardless of my powers as a cheat, I just can’t pretend to think that the Public Order, the Moral Order, the Natural Order and the Divine Order can be reconciled as One in Philly. Neither can a redeeming spin be synched to the roundly vacant USA and the flickering Globalist Hairball. So much for climactic catharsis with a familial denouement. Shakespeare’s advantage was that he had a knowing race of Englishmen to honor as a loyal and loving prick. He lived at the golden dawn of the British Empire wherein even a vicious pirate like Sir Francis Drake could sincerely drop to his knees and praise The Island Throne. The crowning Spirit of England with its guarded line of aristo-buccaneers. Maybe Sir Richard Burton, as epic writers go, was the last of the breed. Dr. Albert Schweitzer called him “a moral idiot.” But Burton was a heroic navigator of Olympian stature nevertheless. In body and spirit, he was a jealous pedigree with a blinding light.

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Life is funny at bottom. It’s amusing to belong to the nadir of Western Man. I’m perfectly cozy here and now. I merge effortlessly, as a natural, with Filthadelphia and its soiled joys and catastrophes. The problem? The trade-secret that’s caught in my throat? The truth that inflames my neck? As a writer and voice, I segregate! I segregate my own frail creative germ from the filthy pedestrian soul-bath regardless of lost profit. I just don’t give a shit about the poor and wailing demos that I know too well. To make matters worse, I don’t give a shit about my financial betters who control the purse-strings, the puppet-strings and the heart-strings of public theater. Neither do I favor their actors in reserve, primed like bombs for the 6 o’clock news: anti-White revolutionaries, volatile immigrants and nihilistic rioters with red-hair, freckles, and dog breath. All that cheap shoe-shine, all that cheap moral or editorial gloss, all that crap lathered over power politics. Really, racial politics.

celine-meudon-1959.jpgFrom the bottom of the Kali Yuga, the grease-pit of the Aryan roller-coaster, my job is to error on the side the Higher Orders. To come clean, as a privileged species of dirty White voyeur who has glimpsed the summit. Revealed in it’s clear majesty by Shakespeare at the top of the ride. Concealed in its gloom by degenerate carriers at bottom. Céline, a man amongst lethal cry-babies and cussed goyim, took it upon himself to grasp the low light. I know some, not all, of his trade secrets. First Céline recognized the luminous germ in the rhapsodic tripe of belly-aching Celt rustics in Paris. Then he recognized the lyrical germ in himself. That was a fateful day. A heroic prick, Céline made his noted lingo, his ripped ditties of genius, untranslatable even into languages like German and Italian that have a kinship with French. It was Céline’s take on low-down fun. It was also Céline’s take on the sport of kings.

A backstreet metaphysician, Céline took the Left Hand Path to the Olympian Heights of Immortal Fame. To cover his tracks in plain sight, he sputtered an asinine ferment of giddy yet scorched-earth prose. There’s do-or-die conviction in his funny steps. The man put himself to the test! And whatever Céline’s ultimate trade-secret, it can’t be severed from his core muse to leave French literature, maybe Western literature, in a vacuum after his death. He refused to be followed.

This explains, at bottom, his anti-Semitic rants. Céline’s paranoia in the face of shysters who’d make a global prole, a pan-humanist, an embalmed ambassador for Colored Revolutions in Africa and Slavonia out of his corpus. Céline: a self-immolating genius. Too hot to touch and leaving friends and foes majestically incensed. Maybe he over-reacted. But maybe he didn’t.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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jeudi, 12 mai 2016

Res Publica Europensis

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Res Publica Europensis

par Yohann Sparfell

Ex: http://www.in-limine.eu 

« L'esclavage prend de graves proportions lorsqu'on lui accorde de ressembler à la liberté »

Ernst Jünger

La modernité a eu pour principe de nous asséner une « vérité » qui aurait été l'ultime vérité: l'humanité aurait atteint ses propres profondeurs en accomplissant son destin. L'histoire serait parvenue à sa fin et nous aurions eu la pleine maîtrise du monde en acquérant la possibilité de le façonner sans limite pour notre usage. Il s'est agit d'une révélation, d'une forme de « religion », dévoyée, dans le sens où au travers elle nous imaginons un monde issu d'une création ; mais d'une création de notre fait, d'une Raison imaginative qui outrepasse le sens de la liberté.

Le Progrès nous a emmené là où nous en sommes actuellement: l'accomplissement de l'humanité, donc en quelque sorte, sa fin, son obsolescence par conséquent. Car en effet, c'est une conséquence dont nous ne pourrions en contester le terme. Le temps fut venu de faire table rase, et d'opposer une prétendue supériorité du post-humain à l'antiquité crasse d'un vieux monde enraciné et... trop humain. La prétendue spiritualité derrière laquelle se cache cet élan maudit de création puis de destruction nihiliste est bien dans l'air du moment, mais plutôt au sens où elle n'est plus attachée à rien, où elle se prend d'une irrésistible envie de voler entre les nuages des rêves de puissances et des désirs de se prendre pour Dieu. Mais alors, est-ce encore une spiritualité ? Cela en tient lieu à partir du moment où elle tâche de nous « élever » vers une croyance envers un monde où l'homme, sans limite, aurait la maîtrise de tout ce qui l'entoure, de lui-même, de sa propre vie comme de sa mort. Mais il faut bien distinguer la croyance du mirage. Et la spiritualité des temps postmodernes, aboutissement de la modernité « libérée » des croyances et des dogmes surannées, n'existe qu'en rapport au mirage, parce qu'elle ne pose d'emblée aucune limite à son champs d'action, à sa tendance à fonder un monde-exutoire pour l'individu « libéré ». Une spiritualité qui rend honneur aux instincts insatiables de l'homme, qui tend à l'abaisser et non à l'élever, bref, une spiritualité à l'envers. Nous pourrions dire à son propos qu'elle n'est donc pas liée à une espérance céleste de l'homme, qu'elle ne se situe pas sur les sommets, mais a contrario au sein des profondeurs liquides où tout se mêle, se confond, et où rien d'autre ne compte que l'illusion d'une indépendance conquise au prix du sang des peuples de l'Europe qui a porté pourtant en son sein, originellement, un tout autre humanisme.

En sacrifiant à une « spiritualité » dévoyée, à un « humanisme dévergondé », l'on pèche effectivement par excès, et l'on met en péril l'âme et l'équilibre de notre civilisation et, aussi, la terre qui la porte depuis des millénaires : l'Europe. Comment pourrions-nous sauver, en la réaffirmant, cette civilisation qui porte en elle l'espoir sans fin d'un humanisme garant de la personne et de sa singularité ? En nous y inspirant de nouveau – une fois évacuée le pseudo-humanisme des Lumières et des droits-de-l-homme – afin de prendre goût et passion, de nouveau, pour le soin et le progrès de notre Europe et de ceux qui la font depuis des générations. Mais quelle est cette Europe que nous pourrions fonder si tant est que nous en ayons encore la force ?

La singularité

Belgique_Bruxelles_Fleche_Hotel_de_Ville_54e91d7f6e52407fb26ac5f7200f5262.jpgÀ partir du moment où il nous fallut engendrer un monde pour l'homme « libéré » de ses attaches et de ses appartenances, il fallut bien dans le même temps engendrer cet homme lui-même. Si l'homme n'est plus cette créature qui se doit de rendre grâce à son Créateur, en poursuivant sans fin sa quête de vérité, alors il tend à devenir le créateur lui-même, celui d'un monde fait à son image, ou du moins à celle qu'il imagine être la sienne.

Notre monde, celui de la modernité, a ceci d'étrange qu'il est bel et bien le nôtre, celui issu des délires de nos imaginations idéologiques depuis près de trois cent ans. Mais comme tout ce qui est conçu, il se devait d'être achevé, de tendre vers une sorte de perfection. Ainsi le monde est devenu une certitude, rassurante. Il est devenu possible tout à coup de pouvoir le concevoir, c'est-à-dire de se donner la possibilité d'en extraire toutes les fonctions sous des formes mathématiques – les mathématiques ne sont pas l'expression tout entière de la vérité mais seulement un langage permettant de modéliser la réalité telle que l'on est supposément capable de le faire à un moment donné. Ainsi, le monde est explicable, commensurable, limité. Il devient par conséquent possible d'atteindre la « vérité », et enfin pense-t-on de pouvoir se reposer, s'endormir sous les fatras de nos rêves utopiques.

Dans un monde ainsi imaginé, il n'y a plus de place pour l'incertitude, l'intranquilité, la quête de sens. Il n'y a plus qu'une immanence froide au sein de laquelle se doit de se loger l'humain, d'y demeurer. Et c'est ainsi que les demeurés tendent à se ressembler en se rassemblant dans un esprit grégaire. L'individu est né par le fait qu'il fallait qu'il s'adapte, non pas tant à ses conditions réelles, biologiques, sociales, politiques, mais à des préjugés pour lesquels il tendit à s'uniformiser. Le « tous pareil » fut le nouveau credo d'une modernité qui, de par sa nécessité de rationaliser son espace, et son temps, engagea la création d'un homme-individu d'une espèce bien déterminée. Au nom d'un tel monde, de telles certitudes « scientifiques », que n'avons-nous pas brisé comme espérances ? Combien d'étoiles n'avons-nous pas éteintes, étouffées par une « vérité » suffocante ?

Bien entendu, tout monde humain appelle une certaine normativité des comportements, une certaine homogénéité des mœurs, au nom de principes communs. Mais ceci ne fonde en aucune manière une uniformité du cœur des hommes. Chacun de ceux-ci en effet est invité par notre tradition gréco-chrétienne européenne à une recherche personnelle de la vérité, tout en maintenant le soucis constant d'adhérer à des valeurs civilisationnelles. Le principe de cette adhésion est donc d'assurer et d'accroître idéalement la pluralité des formes personnelles et collectives de quêtes pour la vérité. La vérité n'étant pas définissable en dernier lieu - par conséquent elle se dérobe perpétuellement lorsque l'on tente de la figer - l'identité ne peut se définir que conditionnellement. Cette dernière n'est qu'une forme que prend une résolution face à la responsabilité qu'a une communauté humaine, dans le temps et en un lieu, d'absorber la diversité sous une nécessité ontologique : celle de la quête de vérité et du maintien de l'espérance dans la vie de cette communauté. L'identité en ce cas est liée à l'émergence et la diffusion de l'énergie émanant de la diversité humaine au sein de l'interrelation formée par la communauté. Tout le contraire d'une identité conçue comme imposition d'une forme d'espérance qui s'apparente bien plus à un destin commun soumettant chaque homme à un but. Dans le premier cas, la dynamique vitale émerge du moyen qu'à l'homme de progresser, dans le second, cette dynamique s'essouffle dans le but imposé.

Ce but nous ramène à l'individu et à ce qui l'identifie à un autre individu : la défense de son intérêt. Au nom de ce préjugé, car c'en est un, nul nécessité ne peut apparaître quant au maintien de la diversité culturelle et personnelle au sein de l'humanité, sinon de façon exutoire – le ressentiment dû à la vue provocante de ce qui paraît différent. L'utilitarisme effrénée pour lequel on a fondé un monde uniforme et figé, et le doute insupportable dans lequel s'enfonce la civilisation postmoderne vis-à-vis de la croyance en la toute-puissance de l'intérêt individuel comme moteur de ce monde, pousse désormais l'individu européen à ne plus croire en lui-même. Il ne peut plus se situer dans une civilisation singulière et devient par là-même flottant, « liquide » comme disait ZigmuntBauman.

Il ne peut en être de même de la personne, enracinée dans une réalité, une civilisation, une certaine forme d'espérance. Il ne peut en être de même de celui pour qui le chemin mérite plus nos attentions que le but à atteindre qui toujours véritablement se dissipera à mesure que l'on s'imaginera l'approcher. Le monde ne se construit qu'illusoirement d'après nos mythes. S'il était particulièrement courant de le faire en des temps très anciens, aujourd'hui nous le faisons en nous appuyons sur une « raison » disproportionnée, en rejetant toute limite pourtant inhérente à notre réalité. Nous avons mis sur pied un système de pensée inventant un monde à notre usage. Ce monde n'est plus celui de la personne, d'un homme conscient de ses propres limites, mais de l'individu mu par ses seules envies d'avoir la pleine maîtrise sur son destin.

Chaque personne est pour elle-même une parcelle d'absolu, et pour le monde une parcelle de relativité. C'est la raison pour laquelle son accomplissement représente à l'égard de la « personnalité » de Dieu une nécessité, une sorte d'obligation vis-à-vis du reste de la Création – et par conséquent du reste de la communauté dont est membre la personne. Entraver cette liberté, car il s'agit là de la seule et véritable liberté, revient à nier la présence de Dieu dans l'Univers, le monde en Dieu et Dieu en chaque partie du monde. L'accomplissement est la dynamique qui porte le « monde » - l'univers comme les mondes humains – et la personne possède en elle-même cette capacité « naturelle » à pouvoir se déployer, à l'image, inversée, de Dieu par l'Univers ; c'est en cela que l'éducation a un rôle si fondamental et profond au sein d'une civilisation comme la nôtre en Europe et qu'il est nécessaire d'élever au rang de priorité pour sa nouvelle renaissance.

Si l'homme ne prend pas acte de cette nécessité, il n'octroie au monde, par répercussion, qu'une « valeur » insignifiante, et surtout insensée – d'où alors la possibilité d'en exploiter les ressorts. Le sens que collectivement, en tant que civilisation, nous donnons au monde, à notre monde, est lié au sort que nous réservons à la personne, au respect, ou non, de sa singularité. De la pluralité des aventures personnelles naît un monde dont les principes, les valeurs, reposent sur la liberté et l'intensité par lesquelles ont pu, et peuvent, s'accomplir ces aventures en harmonie avec toutes les autres.

Des singularités qui ont la faculté de pouvoir s'affirmer, s'épanouir autant que faire ce peut, portées par l'espérance en l'avenir, cela procède d'une singularité générale de cette civilisation qui donne à l'humain une place plus haute, et différenciée par rapport au reste de la Création, que n'apporte aucune autre civilisation. Ainsi en est-t-il de notre civilisation européenne. Au regard de ce principe au moins deux fois millénaire, l'Europe est digne de se donner par elle-même en ce troisième millénaire naissant une organisation sociale, politique et « religieuse » qui la pousse en avant sur la voie de l'espérance et de la puissance.

L'autonomie personnelle et communautaire

L'homme n'est une personne qu'à partir du moment où il s'intègre, consciemment ou pas - et consciemment est pour le mieux - aux communautés qui lui apportent les soutiens nécessaires à sa propre réalisation. Ces soutiens, quels sont-ils ? L'ensemble de ce qui peut lui permettre de s'affirmer parmi les siens (éducation, savoirs, etc) et par la suite, de lui donner l'occasion de saisir ces opportunités de la vie par lesquelles il aura la chance de s'élever par-delà lui-même et ainsi dépasser ses appartenances. Ce dépassement n'est pas une négation. Élever un être humain, ce n'est pas le jeter dans les airs. C'est tout au contraire l'accompagner vers son accomplissement et l'affirmation de sa propre personnalité, irréductible à tout autre. C'est en cela que la personne « dépasse » ses appartenances : par l'assomption de l'ensemble de ses identités, telles que définies prioritairement plus haut.

Mais un tel paradigme ne peut se concevoir que si l'on se réfère à un certain progrès accompli au sein des communautés humaines. Faire mention à ce moment d'un progrès humain lié à la faculté pour les singularités d'accéder à leur auto-réalisation, c'est de notre part s'attacher à des valeurs qui sont celles de la civilisation européenne : l'homme doit trouver en lui-même les ressources qui lui permettront de se dépasser et de trouver son Salut. Cela implique de ne plus seulement se référer aux mythes fondateurs de notre civilisation, incontournables d'une certaine façon, mais à ce qui fonde l'âme de cette civilisation : la quête pour la vérité. Le monde, tout comme l'homme, comme chaque personne, reste toujours à découvrir, par nous-même, par lui-même, par elle-même. Mais il ne s'avère possible de le faire que si l'on a les pieds bien ancrés sur notre sol, dans la réalité qui nous fonde et peut être à même de nous élever par la suite. La vie est une recherche, de soi-même et de la vérité sur le monde, et il n'est possible de la mener qu'en accédant à une plus ou moins grande part d'autonomie. Et l'autonomie n'est pas l'indépendance, ni l'autarcie. Elle peut se concevoir comme une dialectique.

L'auto-réalisation implique une connaissance préalable de soi, une recherche de la vérité qui n'est pas dirigée uniquement vers l'extérieur de soi, mais aussi vers l'intérieur. Connaissance et vérité, renaître au travers de l'assomption de ce que l'on est véritablement, c'est ce qui stimule l'espérance. C'est aussi ce qui nous porte vers l'autonomie, vers une maturation et l'élévation de l'esprit, vers la possibilité de se désenclaver de sa « gangue » tout en restant soi-même, en bref, d'existerex, hors, du stare, immobilité. C'est proprement affirmer son identité personnelle, tout en donnant aux identités collectives qui ont nourri les prémisses de notre humanité la valeur de repères dans le cheminement de la vie - nous ne saurions partir de rien mais toujours d'un « là ». « Connais-toi toi-même ! », à condition de pouvoir en permanence se ressourcer à ce qui alimente notre besoin de nous enraciner dans une réalité rassurante : nos communautés d'origine.

La vérité est unique, mais diverse la façon de l'aborder. Et tant que cette diversité existe, existera aussi l'espérance d'approcher toujours plus de la vérité, pas à pas, munis de notre propre vision du monde. Ainsi armés, nous pouvons avancer sur le chemin de nos accomplissement personnelles, de notre autonomie, tout en enrichissant nos communautés de nos expériences et de nos diversités. En se découvrant soi-même, l'on découvre l'autre, le prochain, ceux de sa race, de son métier, de sa patrie, puis l'on peut alors partir à la découverte du lointain, l'aborder en toute confiance, de soi-même et de ses propres capacités.

leuven00428ca.jpgComme nous l'avons dit plus haut, la quête d'autonomie est une dialectique : nos communautés sont les soutiens nécessaires, les sources de nos espérances, les causes immobiles de nos engagements, tandis que ces derniers représentent des sauts dans l'inconnu qui sont autant d'espoirs vers une élévation de nos âmes. La liberté, lorsqu'elle n'est pas dévoyée, s'alimente de ce besoin irrésistible de dépasser les immobilismes inhérents à ce qui existe depuis fort longtemps, à ce que les hommes ont fondée depuis les temps immémoriaux. Mais elle ne peut le faire qu'en sachant très bien qu'il lui faut pourtant s'y appuyer, s'y inspirer afin de, non pas engendrer le même, mais quelque chose de toujours supérieur, quand bien même cela ne serait que faux-pas.

Les communautés ont besoin de vivre par elle-même, en toute autonomie. Et elles ne peuvent construire cette autonomie que si elles permettent à leurs membres d'accéder eux-mêmes à une part la plus large d'autonomie. Ce qui implique une responsabilité de leur part, et de la part des communautés à leur égard. Tout ceci va évidemment à l'encontre, radicalement, des tendances actuelles au sein de notre monde individualiste. C'est que les hommes y sont sensés être hommes par eux-mêmes, en ne considérant que leur nature organique, et en niant les attaches qui pourtant les a fait être tels. Nul n'est vierge de dettes envers ses prédécesseurs !

L'autonomie, comme beaucoup de concepts de nos jours, est bien mal comprise par nos contemporains. On la confond avec l'indépendance. Or, l'autonomie est cette aptitude à trouver à partir de soi dans son environnement propre les conditions de sa perpétuation et de sa croissance. Elle requiert par conséquent une inter-dépendance entre les divers éléments « habitant » un espace donné. Ce qu'il est important d'admettre, c'est surtout qu'elle implique deux attitudes qui semblent non sans raison antinomiques, mais qui peuvent aussi paraître par certains égards complémentaires : d'une part le besoin de maintenir l'acquis, c'est-à-dire l'instinct féminin de conservation, de compassion, de soin, de statisme, et d'autre part le désir viril de conquête, de victoires, d'extension, d'adaptation aux défis lancés par de nouvelles conditions de vie.

En réalité, l'autonomie est un idéal reposant sur le principe de liberté. La personne qui se construit, qui s'émancipe par la même occasion des lourdeurs de la tradition, trouve en elle-même - à condition d'avoir reçu une éducation le lui permettant – des ressorts singuliers, des aptitudes particulières, qui lui fournissent maintes opportunités de pouvoir s'affirmer et se détacher de la collectivité. En cela, elle se libère. Mais, en se libérant, elle s'attache simultanément d'une autre manière à sa, ou ses communautés, par le biais de la place qu'elle y trouve, et qui lui correspond. Il s'agit là d'une reconnaissance de ses pairs qui lui est à un moment indispensable afin de se voir garantir son statut et sa liberté conquise. L'autonomie est une quête de liberté et de vérité, elle invite à constamment s'engager sur la voie solaire de l'élévation de soi et de l'affirmation de son être, de la conquête tant spirituelle que matérielle, tout en défendant ce qui fonde et perpétue par son pouvoir générateur cette quête : la tradition, la Culture communautaire.

Si l'autonomie est un détachement, celui-ci ne peut être qu'apparent car elle ne trouve de dynamique que dans les communautés qui l'incitent au niveau personnel pour elle-même, pour leur propre autonomie. Une séparation telle qu'on l'entend dans notre époque individualiste et décadente n'est qu'illusion dans la mesure où l'homme séparé, aérien, identique, est une foutaise inventée par des idéologies qui ont pensé que celui-ci n'était avide que de ses intérêts. Or, c'est bien à toute autre chose à laquelle songe l'homme en marche vers son avenir – et non son futur, tout tracé -, quelque chose pour laquelle il serait prêt à donner sa vie en dernier ressort : son honneur, qui soumet sa vertu à l'épreuve.

La tendance naturelle des communautés vers l'autonomie, lorsque bien sûr celle-ci n'est pas contrariée par des assauts extérieurs, se conjugue donc nécessairement avec un ordonnancement des facultés qui la composent. La culture dite « populaire » est un vaste tableau représentant au moyen d'une palette d'expressions diverses et variées la façon traditionnelle de répartir les rôles et compétences, un ordre nécessaire dans une société humaine.

Diversité et inégalité : les deux mamelles de la justice

La diversité humaine, tant eu égard à la personne qu'à ses communautés, est un facteur qui, contrairement à l'approche néo-libérale mercantiliste, doit être vu comme une véritable chance. En effet, dans nos sociétés actuelles consuméristes, la nette tendance est de niveler toutes différences afin d'accroître la possibilité pour les marchés mondialisés de pénétrer l'ensemble des territoires – au sens large – renfermant des consommateurs potentiels (ceux qui ne sont pas solvables n'étant alors soumis qu'au pillage de leurs ressources). Or, dans une toute autre optique, qui est celle d'une élévation du potentiel humain dans un but de véritable progrès, tant spirituel que matériel, le fait même de la diversité humaine avec toutes ses conséquences fournit une base sur laquelle fonder une civilisation plus haute, plus humaine. Nous nous devons d'insister ici sur le fait que cette notion de « progrès » dépend du caractère singulier de la civilisation au sein de laquelle elle fut culturellement - la Kultur - élaborée ; en ce qui nous concerne, il s'agit bien d'une vision européenne qui est la nôtre.

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Le déploiement d'énergie qui est à même de pouvoir jaillir de la « base », de l'entrelacement des diverses singularités composant le monde humain, et intégrant la faculté de donner à la notion de progrès un sens aléatoire, non prédestiné, résulte directement d'un ordre fédérateur organisant les forces sociales horizontalement et verticalement. Nous pouvons alors parler d'une certaine vision de la justice, dont le sens aujourd'hui est lié à la soumission aux préjugés sur l'homme, établis depuis près de trois cent ans par des idéologies déconnectées de toute réalité, désincarnées. A contrario du sens moderne qui lui est donné, la justice se rapporte bien plutôt au bon ordre, à la possibilité donnée à chacun de trouver sa place au sein de communautés humaines interdépendantes. De cette condition découle une plus forte probabilité de définir le Bien commun : la dialectique entre le particulier et le collectif dans le sens d'un progrès désiré, et non envié. Tant la diversité des personnes au sein des métiers, des associations professionnelles ou autres, que la diversité des régions et des nations au sein de l'Europe, œuvrent à une plus forte possibilité d'intégration des différences, dans la mesure des règles communes, et à une plus grande puissance d'adaptation et d'efficience de la base vers le haut de toute l'organisation sociale.

Une telle vision des choses ne fait pas abstraction de l'inégalité fondamentale entre les êtres humains. C'est d'ailleurs sur elle que repose une autre conception de la justice, une conception qui fait référence à la réalité, et qui s'efforce de donner à chaque personne la place et le rang qui lui est dû pour une harmonie de l'ensemble. Cette justice croit au respect, et n'ambitionne pas de faire de chacun plus ou autre qu'il ne pourrait être. Une telle démarche va dans le sens d'un accroissement de l'efficacité et de la motivation, tant dans le domaine économique que politique. Du moins pour ce dernier à la condition que l'on en donne une toute autre définition que celle qu'il a pris de nos jours : politique politicienne des partis et d'une pseudo-démocratie. Il y a des personnes dont les aptitudes ne permettent pas de grandes élaborations théoriques ni ne comportent de fortes possibilités d'intégration des données d'une réalité plus ou moins vaste et complexe. Ceux-là n'en sont pas pour autant à mépriser comme a tendance à le faire l'esprit bourgeois. En redonnant toute sa place, son honneur, au travail manuel, et en organisant une saine hiérarchie en son sein et en fonction de chaque métier, il devient alors possible d'éprouver pour la personne un sentiment de satisfaction dans la mesure où elle entrevoit une perspective de reconnaissance.

Nous pouvons en outre ajouter qu'une telle conception peut s'appliquer entre les métiers eux-mêmes dont les différents rôles pourraient alors bénéficier d'une reconnaissance plus globale au sein des communes et des régions. L'œuvre de tel ou tel au sein de l'entité communautaire supérieure aurait alors tout son sens du point de vue du Bien commun. Ce qui s'applique aux corps de métiers peut s'appliquer aussi par exemple aux quartiers au sein des communes, permettant par là-même d'évacuer la vindicte de la « bien-pensance » au sujet d'un « populisme » forcément irrationnel et intolérant. Le principe qui préside à une telle organisation est que chaque singularité puisse s'exprimer et se confronter aux autres dans une recherche perpétuelle d'équilibre et de définition du sens commun à donner à ce que l'on fonde ensemble. Le lien que l'on peut en faire avec la recherche permanente de la vérité n'en devient que plus évident. Il n'y a aucune certitudes sur la nature humaine, seulement des principes à faire évoluer en fonction des situations rencontrées par les différentes communautés et leur interrelation.

L'inégalité n'est donc pas un facteur de ségrégation, d'irrespect ou de mépris, de discrimination, dans une société dont les principes reposent sur l'harmonie entre les différentes singularités humaines. La séparation ne se situe pas entre certains membres de la communauté et les autres, ou entre certaines communautés, telle une indépendance imposée de facto, et d'après une évaluation discriminatoire. Certaines expériences passées ont failli et il ne serait utile de s'en référer que pour en tirer les conclusions qui s'imposent : au-delà de la nécessité de hiérarchiser selon la diversité humaine, il apparaît comme d'une toute autre obligation, d'un autre niveau mais supérieur, d'intégrer cette diversité dans la bonne marche de l'ensemble, dans une vision du Bien commun. C'est cette « obligation » qui émane de nos valeurs en Europe depuis la Grèce antique, qui dirige nos âmes vers toujours plus d'humanité.

Mais il faut bien se garder de considérer toute « obligation » principielle de ce type comme émanant, ici en Europe, d'un quelconque utilitarisme vouant l'humanité à un strict productivisme de « bien-être ». Ce qui serait manquer toute transcendance et n'évoquer que la matérialité immanente en laquelle s'enfermerait toute vie. Nous ne nous intéresserions qu'au chaudron divin Undry et non au dieu Dagda qui donne une toute autre nature à sa divine cuisson que la production indéfini d'être qui peupleront les mondes d'en-bas. Pour grand pourvoyeur de vie qu'il est au travers de ses dons de résurrection et de maître de la Roue cosmique, il est aussi le possesseur de la harpe magique Uaithne, Harmonie ! Cette harmonie, que l'on ne sait possible en ce bas-monde, est en réalité une quête incessante tendue vers la vérité et la perfection. C'est une conscience envers l'Être qui pour être dans le monde dans sa plus infime parcelle, et le monde lui-même dans son entièreté, n'en est pas moins différent du monde car Supérieur à lui.

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Par conséquent, après avoir déniché les conditions d'une véritable justice, serait-il souhaitable de préciser d'où elle devrait émaner au sein de la société humaine. Eh bien ce lieu est l'ensemble de la société elle-même, l'interdépendance horizontale et verticale qui structure la diversité des personnes et communautés. Elle ne se déverse pas d'une hauteur imaginaire, d'utopies désincarnées, sur le monde comme un flot de « vérités » par rapport auxquelles il nous faudrait régler autoritairement le monde humain. Les utopies « libérales » des Lumières portaient en elles cet autoritarisme, contrairement à ce qui est admis en leur nom, car elles se sont efforcées d'imposer une vision sur l'homme et une organisation correspondante, au nom de la « liberté », uniquement utilitaristes et contractuelles, donc individualistes. La justice doit être la dynamique du monde, diffusée dans toutes les strates de la société, et mue par l'idée universelle du Bien commun qui s'est inscrite dans nos valeur européennes depuis plus de deux milles ans.

Les lieux et enjeux de l'autorité

S'il peut paraître indispensable au sein d'une société dite « organique » qu'elle soit innervée de l'esprit de justice afin d'en tirer la force nécessaire à sa propre perpétuation, cela ne se peut que dans la mesure où l'autorité est présente à chacune de ses strates et organes. Il est en effet puérile de penser que la justice pourrait comme par enchantement apparaître de l'auto-organisation d'hommes « libres » et égaux. Ceci est un rêve révolutionnaire d'un autre âge désormais. Pour toute justice il faut un garant. L'autorité est justement ce qui apporte la garantie aux hommes et à leurs communautés qu'il leur sera toujours possible d'atteindre à leur accomplissement, à la réalisation d'eux-mêmes eu égard la nécessité et leurs désirs de vie. L'homme ne se suffit pas à lui-même, les communautés de base non plus. Il leur est donc indispensable de partager, d'échanger, de coopérer, de s'entre-aider, de s'affronter dans le but de maintenir et d'approfondir. Mais l'ensemble de ces actions ne peuvent parfois non plus suffire pour mener à bien les buts assignés. Et cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit par exemple de jeunes personnes n'ayant en eux ni le savoir et les connaissances requises, ni même une vision claire sur les objectifs qui seraient les leurs en fonction de leur personnalité et aptitudes. Il existe pratiquement et quasi nécessairement pour tout acteur de la société un point d'achoppement en un temps donné de sa vie en lequel il se mettrait volontiers sous les auspices d'une plus haute instance. Nous avons tous besoin à un moment ou à un autre de soutiens et d'encadrement qui nous permettent de palier à ce que nos propres forces ne sauraient fournir. Et nous nous référons en cela à la simple constatation depuis l'origine de l'humanité que l'homme, outre le fait qu'il est limité physiquement et psychiquement, a toutes les peines du monde à s'imposer par lui-même des limites à son action sans qu'il ne soit nécessaire d'en appeler à une entité supérieure, et ce bien souvent vis-à-vis des autres.

L'autorité est cette entité supérieure qui à tous les niveaux de la société devrait garantir et organiser la justice. De la famille à l'État, l'autorité a pour fonction de commander, de dicter la conduite de l'ensemble lorsqu'il s'avère indispensable de faire appel à elle, c'est-à-dire lorsque les membres de la communauté en question ne peuvent plus trouver en eux-mêmes ni les moyens ni la volonté nécessaire afin de parer aux infortunes. L'autorité se doit par conséquent de pouvoir fournir une force supérieure à la somme de celles composant la communauté, en combinant deux éléments : d'une part, l'apport de l'expérience acquise par les générations passées maintenue vivante et concentrée par les élites en chacune des cellules communautaires et, d'autre part, l'irradiation dont peut faire preuve un centre en lequel est contenu comme dans un écrin la conviction, l'espérance, d'hommes assemblées depuis l'origine pour leur propre élévation d'esprit. L'autorité n'est pas effectivement à confondre avec l'autoritarisme, chose somme toute fort courante de nos jours, parallèlement et paradoxalement, du moins en apparence, avec le laxisme. Là où ne se rencontre plus aucune autorité, ne peut alors fleurir comme du pissenlit que son travestissement tout comme le contraire de celui-ci, tous deux issus d'une notion dévoyée de la liberté.

Le manque, inhérent aux hommes et à leur condition, ainsi qu'à ses communautés de bases constituées afin d'y palier jusqu'à un certain degré, est en vérité non aléatoire. C'est un fait constant dont ne saurions que tenir compte dans le but de fonder une société humaine assise sur le réel et non une quelconque utopie. La réalisation totale de l'être implique, par conséquent, de s'insérer, tant pour les hommes que pour ses communautés, dans un ensemble plus vaste de compétences et de rayonnement. Dans ce schéma, l'autorité apparaît pour ce qu'elle est : la médiation entre l'entité sociale et sa possibilité plus haute de réalisation. L'autorité est indispensable au sein d'une société, et d'autant plus que celle-ci est la société européenne que nous voudrions refonder eu égard à notre histoire et notre singularité civilisationnelle, ou en un autre terme : notre « tradition ».

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L'autorité est un axe qui relie les hommes entre eux, et ceux-ci à la source de leur tradition. Elle est ce lieu quasi sacré d'où émane l'espérance en la perfection et l'élévation des hommes. Elle est à même de produire envers l'expectative qu'ont les hommes pour leur propre accomplissement - dans un monde sain, cela s'entend – un ordre, une voie de réalisation maintes fois pratiquée et enrichit par la vie et l'œuvre des générations passées. Elle ne saurait donc être confiée aux premiers venus. Chaque communauté aura à reconnaître parmi elle ses meilleurs et plus expérimentés éléments afin d'assurer cette mission. Leur présence suffira alors à donner à l'ensemble de la cohésion et de l'assurance pour l'affirmation possible de chacun. Tout comme les vins, c'est ainsi que l'on se doit de pratiquer l'élevage des hommes : en cultivant silencieusement le terrain de la vie personnelle et commune afin d'en tirer les plus grandes qualités par l'âge et la raison.

L'autorité est donc à la tête de chacune des communautés sociales ce par quoi celles-ci trouvent une cohésion et une protection assez efficace afin de faire perdurer en son sein une synergies entre ses membres. Elle représente pour ceux-ci un moyen et une nécessité du fait de leur insuffisance ontologique. Son rôle n'est donc pas d'être omniprésente, se mêlant de ce que chacun peut accomplir seul ou en coopération sur le même plan, mais de palier à cette insuffisance en organisant l'espace et le temps en lesquels se jouent toutes les actions quotidiennes. L'autorité a un rôle « secondaire » vis-à-vis des membres de la communauté, un secours vers lequel l'on peut tendre à tout moment ou faire appel, tout en étant pourtant l'axe autour duquel tourne toute vie sociale dans un ensemble donné, plus ou moins restreint.

L'enjeu en réalité pour l'autorité au sein d'une communauté est, en complément de ce qui a pu être dit plus haut, d'insuffler la vie politique en celle-ci. Lorsque nous parlons ici de politique, nous ne faisons évidemment pas mention à la tartuferie actuelle qui passe pour en honorer le nom : la vie politicienne concernant surtout ceux qui ont osé réaliser un véritable hold-up sur nos vies au bénéfice d'un ultra-libéralisme des monopoles et autres oligarques. La politique est un art, celui qui sait mettre en œuvre et ordonner les expressions des diverses volontés des personnes prenant part à la vie de l'Agora dans chacune des communautés. La politique est l'autorisation en même temps que la limite : chaque avis, chaque intention se doit de pouvoir s'exprimer, mais à un certain moment il s'avère nécessaire de trancher. C'est à ce moment que l'autorité affirme le plus clairement sa présence, une présence indispensable à l'harmonie de l'ensemble ; ce qui témoigne d'autant plus du rôle incontournable qu'elle a en permanence vis-à-vis de toute construction sociale communautaire quant à la faculté de lui donner une certaine pérennité. Il faut du temps pour construire une autorité, et ceux qui auront la charge d'en assumer le rôle, de la base au sommet de la pyramide hiérarchique, devront être reconnus les premiers.

Les poupées russes de la subsidiarité

La politique, au vrai sens du terme, peut être perçue avec raison comme une forme de consécration de l'autonomie, l'expression d'un vitalisme qui trouve ainsi à apparaître et s'affirmer dans un contexte permettant à chaque participant de se dépasser par la confrontation, la concurrence, la coopération et l'échange. Le sens même de la politique dépasse allègrement les questions liées aux nécessités vitales, mêmes si celles-ci en forment en quelque sorte la trame de départ. L'autorité, outre le fait qu'elle doive maintenir la condition de possibilité d'une vie politique riche dans la communauté, a aussi pour charge d'insuffler sans cesse en son sein l'exigence envers soi-même de dépassement et de réussite. Cela implique, au vue d'une autorité telle que nous l'avons décrite plus haut, que cette « réussite sociale », loin de ressembler au spectacle d'une cupidité arborée ostensiblement, engage moralement ceux qui en bénéficient vis-à-vis de l'ensemble de la communauté. C'est par rapport à cette vision, incluant l'influence quasi spirituelle de l'autorité, que l'on peut dire de la communauté qu'elle est un corps vivant, un organe complet, fonctionnant pour le bien commun de chacune des cellules le constituant. C'est une organisation de type moral, non point utilitaire. Son âme est une parcelle de l'effort incessant de l'humanité vers son auto-dépassement : un type bien concret d'humanisme.

Mais dans un groupe humain circonscrit à une certaine tâche pour laquelle il s'est institutionnalisé au plan local en tant qu'élément organique stable, la politique trouve à un moment donné ses limites que seule une coopération à un degré plus élevé peut franchir. Toute construction humaine a ses propres limites et, à moins d'en attendre à l'intervention d'une force extérieure providentielle, tel un État, avec le danger par là-même d'en banaliser sa tendance au despotisme, il faut donc créer une strate organique supérieure avec à sa tête une autorité elle-même supérieure. C'est là tout le principe de la subsidiarité : fonder un niveau supérieur de coopération et d'organisation, d'ordre, afin de palier aux manques des niveaux inférieurs. Il en va pour ces niveaux, à commencer la personne elle-même tout en bas de la pyramide, pas tant de leur survie que de leur autonomie, et donc leur véritable raison de vivre. L'intérêt lié à la simple survie n'est que la partie émergée de l'iceberg d'une volonté qui va bien au-delà vers un sens à donner à la vie ; une raison qui ne saurait se limiter à une Raison abstraite et désincarnée tel un oubli de l'Être. Il devient donc nécessaire d'en-bas de prolonger l'ascension le long de l'axe de vie, la matière et ses nécessités passant pour être des prétextes, mêmes incontournables.

Le manque lié à la condition humaine, tant personnelle que communautaire pour les groupes restreints, n'explique donc pas tout lorsqu'il est question d'y faire face en adjoignant d'autres forces à celle qui en appelle à une forme ou une autre de solidarité. À moins de ne réduire l'homme qu'à sa dimension purement biologique, ou, ce qui revient pratiquement au même, à sa dimension d'entité en quête de ses intérêts individuels, il faut bien admettre que nous sommes « fait » d'autre chose, une grandeur bien plus haute qui nous motive par à-coup à nous élever au-delà de nous-mêmes. Cette grandeur mesurable par la capacité que nous enfermons les uns ou les autres à s'adapter, à analyser, à créer et à s'affirmer, en appelle à l'autorité afin de conforter l'effort par la reconnaissance des pairs ou de la communauté. La subsidiarité se situe aussi à ce point, qu'elle ouvre la possibilité pour les niveaux inférieurs d'un accomplissement qui n'est réel que dans la mesure où il peut se partager entre tous. Sinon il ne serait que néant, ne servant alors qu'à nourrir l'envie perverse et le ressentiment de ceux – les « égaux » - qui n'auraient eu la chance d'y accéder : « accomplissement » en ce cas le plus souvent matériel.

laon_porte_d_ardon_1.jpgLa subsidiarité, en ce qu'elle définit le rôle « secondaire » de l'autorité tout en, paradoxalement, lui assurant son statut primordial, peut ainsi participer dans une Europe à reconstruire à un véritable renouveau spirituel qui ne saurait se confondre avec les malheureuses tentatives menées dans un monde postmoderne en proie aux délires spiritualistes de substitution. La quête de vérité est un acte qui libère et élève si elle s'accomplit dans le respect de l'ordre et de la réalité du monde humain au sein et en appuie duquel l'on cherche à être soi-même parmi les autres. Subsidiarité et spiritualité sont donc les aspects par lesquels peut s'affirmer la puissance d'un peuple au travers de ceux qui le composent, et de tout un continent, le nôtre eu égard à ses valeurs ancestrales.

Le fait que chaque entité sociale communautaire ou collective se doive d'assumer à un certain niveau l'horizon de son incompétence, et par conséquent l'inefficience de l'autorité qui la chapeaute, nécessite une coopération à des niveaux croissant de responsabilité collective. Il s'en suit une structure sociale qui s'étage telle une pyramide en partant de la base jusqu'au sommet, représenté par l'État ; où l'on peut alors y voir une sorte d'empilement, un peu comme les poupées russes. Tout l'enjeu d'une telle structure sociale est d'assurer aux niveaux inférieurs les conditions optimales de la perpétuation et de l'accroissement de leur autonomie. Nous évoluons donc dans un tel schéma d'organisation selon un principe qui fait de cette autonomie le pilier de tout progrès humain. L'excellence, le mérite, l'élévation des valeurs portées par une civilisation ne peuvent véritablement exister qu'à la condition où il est donné à chacun et chaque groupe humain l'opportunité de pouvoir se réaliser en toute autonomie, et avec l'assurance d'une possible solidarité et reconnaissance assumées par l'ensemble de la société.

En outre, il faut bien concevoir qu'il ne peut être envisageable d'instituer différents niveaux d'autorité à partir des réels besoins des unités composant chaque fédération, professionnelle, religieuse ou territoriale, qu'à partir du moment où il devient possible de reconnaître pleinement les capacités de celles et ceux qui auront la charge d'en assumer le rôle. Il y a là le déploiement à tous niveaux, et de façon généralisée, d'une sélection et l'organisation d'une juste hiérarchie telles que nous l'avons entendu plus haut. Il ne peut nous être possible de déposer les symboles de l'autorité entre les mains de ses détenteurs qu'à la condition qu'ils puissent en être reconnus pleinement capable - et à la hauteur - par l'ensemble de ceux qui placent en eux leurs espérances. Nous voici d'un coup transposés à l'opposé de ce que l'on ne connaît que trop bien dans nos sociétés postmodernes !

La subsidiarité : ce que l'on tient en réserve. C'est au premier abord l'assurance d'un soutien octroyé aux membres qui, du fait de leur manque et de leurs désirs inhérents à leur condition humaine, en ressentent le besoin sur le chemin de leur auto-réalisation. C'est en outre, de façon plus énigmatique, un désir tout aussi inhérent à l'homme de se référer à « quelque chose » dans les hauteurs de l'âme, de l'appel d'une lumière spirituelle qui nous rend irréductibles à des êtres mus par leurs seuls intérêts. Un appel qui nous lie à une cause commune, à une illumination, une perspective façonnée par notre Tradition, notre histoire et notre mémoire. Une force virile nous y tend tel un arc bandé vers les hauteurs d'un Soleil qui éclaire nos pas. Au plus haut de l'encastrement subsidiaire des pouvoirs se situe l'autorité suprême, l'État.

La hauteur de vue de l'État

Pour toute grande construction il faut des fondations, de solides et indestructibles fondations. Pour un monde humain, ces fondations sont la mémoire, celle qui permet de lier les hommes entre eux, de fonder leur Culture. Elle est aussi ce qui se doit d'être interrogé par chaque génération. L'interprétation est en effet plus qu'une possibilité : un devoir pour les temps à venir. L'entité ultime qui se portera garant de cette tâche, du maintien d'une dynamique de progrès et d'Ordre, ce devra être l'État européen, l'autorité suprême qui en Europe, par sa présence même, devra ré-allumer la flamme de la passion de soi en nos cœurs.

Après les errements des temps modernes et postmodernes, il nous faudra en effet repositionner l'État au centre de ses prérogatives, ce qui signifie d'une part rehausser l'État, et d'autre part faire en sorte que de son point de vue tout tentative de dirigisme de sa part lui paraisse comme un constat d'échec. L'État, s'il doit répondre adéquatement aux besoins des strates inférieures de la société eu égard à la formulation de leurs demandes – principe de subsidiarité oblige – il se doit également de garder distance et de ne paraître abordable qu'en rapport à son rôle de garant de l'Ordre. D'en-bas, l'État est un secours lorsque les forces présentes au sein de la société déclinent et peuvent laisser apparaître le chaos. De sa hauteur, l'État doit voir plus loin que l'éternel présent, et préparer l'avenir de l'Europe. Il ne peut être question d'assistance de sa part lorsque vient à manquer la possibilité d'assurer la justice – car ceci reste à la charge de la structure « symbiotique » dont le fondement est de faire vivre réellement cette justice -, mais de suppléance quand survient un risque que cette dernière ne s'essouffle par manque de force ou de volonté. La mission de l'État est d'avoir une vue d'ensemble et de pouvoir ainsi parcourir les besoins qui ne pourraient être comblés par les niveaux inférieurs de la société. Ces besoins existeront tant à l'intérieur du territoire européen que vis-à-vis de l'extérieur.

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Reconnaître une haute dignité à l'État, c'est lui redonner une place dans la société que celle-ci lui aura échu au sommet de son organisation, partant initialement des désirs irrépressibles, et dont il faut reconnaître la portée vers un véritable progrès, d'accomplissement des personnes. Mais c'est aussi, et même bien plus, voir en lui le point d'aboutissement d'une volonté commune au niveau continental de prolonger notre civilisation européenne au-delà d'elle-même. Or, où l'on aboutit est aussi d'où l'on s'engage. Par conséquent, l'État redevient par ce fait le siège d'un état d'esprit, qui est celui par lequel se transmet à l'infini la Tradition, et d'où s'inspire chaque volonté à la source de nos valeurs. L'État doit en effet être le gardien des valeurs ayant données toute sa singularité à l'Europe. Nos principes par lesquels nous envisageons le monde et l'homme, sa dignité, doivent être protégés, de même que la possibilité de pouvoir en modifier la portée selon nos propres besoins.

L'État européen devra être le protecteur, le garant de nos principes, au-delà de toutes les valeurs particulières qui sont celles qui caractérisent nos différentes communautés composant l' « organisme » générateur de vigueur et de créativité en nos terres. La liberté et l'autonomie sont encloses dans ce principe supérieur qu'est la dignité, mais celle-ci est elle-même sous l'empire de l'attachement. Qu'est-ce que s'attacher sinon se consacrer : consacrer son cœur et son esprit à ce qui nous guide et nous nourrit, spirituellement bien sûr. L'attachement est un enracinement spirituel orienté vers deux directions : d'une part, vers la personne chez qui l'on reconnaît son prochain et envers lequel l'on pressent l'obligation de lui assurer son soutien et la reconnaissance de sa juste valeur, et d'autre part, vers la haute sphère de l'État chez lequel l'on voit un lien direct et sûr avec les principes qui nous guident et qui donnent un sens à la civilisation toute entière, et que l'on reconnaît comme notre obligé. L'attachement est obligation, générateur de droits parce que l'abstraction n'en génère aucun, et dans son sillage se manifestent la dignité, la liberté et l'autonomie.

L'État se devra donc d'être le siège d'un double pouvoir : temporel et spirituel. Une spiritualité nouvelle s'annonce déjà en Europe au milieu des incertitudes, des angoisses, des apostasies de déception, des errements spiritualistes de toutes natures. Elle sera un retour vers l'Être, vers une seine conscience de la présence de Dieu dans le monde et du monde en Dieu, vers un amour de la réalité et une re-connaissance au travers de la perpétuelle quête de vérité. Nul n'est destiné à détenir la « vérité ». Pas plus l'État qu'aucun autre. C'est bien pourquoi, si l'État doit être l'ordonnateur, il ne doit pas pour autant vouloir diriger la vie vers un but qu'il ne saurait définir lui-même sans mentir et outrepasser ses prérogatives. La spiritualité portée par l'État européen devra assumer ce « rôle » le plus grand qu'il soit de donner à l'espérance la capacité de fonder en permanence un avenir. C'est ce que l'on appelle fonder une civilisation, une Culture.

Un État qui s'abaisse au niveau de la « plèbe », c'est un État qui devient despote. C'est un État qui s'immisce au sein de toutes les vies afin d'en gérer le cours, d'y perpétuer la mise en application d'abstractions sur l'homme nées de l'excitation des Lumières. Le despotisme n'est pas pour l'État un accroissement d'autorité mais une licence donnée à sa tendance naturelle à se pourvoir en maître de nos âmes. C'est une mise en concurrence déloyale de son trop-plein de pouvoir illégitime et anthropophage vis-à-vis du pouvoir, lui, entièrement légitime, de création et de protection, personnel et communautaire. C'est bel et bien là l'image projetée aujourd'hui par les États postmodernes occidentaux qui positionnent les individus face à lui, dépourvus de leurs autonomies, déracinés, afin de diriger tous les aspects de leur vie.

Le pouvoir temporel de l'Europe nouvelle, indissociablement lié à son autorité spirituel, s'appuie sur la Justice. Les peuples qui le soutiennent et le glorifient s'appuient quant à eux sur leur sentiment de justice émanant de l'Ordre que l'État maintient vivant par son action distincte. Sa « Grande Politique » repose sur des principes intangibles que nul ne saurait contester sans vouloir basculer tout l'édifice dans l'insensé et le chaos : Protection, Respect des lois, Limitation des abus, Préférence européenne, Maintien de l'Ordre, Égards envers les autorités inférieures, Soin apporté à la faculté d'auto-accomplissement des personnes au travers de la médiation des communautés.

L'élaboration hiérarchique future d'une Europe fédérale - selon une acception de cette expression qui en fait une construction respectueuse du caractère particulier de chaque niveau d'autorité, à commencer par l'autorité que la personne se construit parmi les siens – tourne autour d'un principe supérieur, hautain, qui est celui par lequel se redéfinit la justice à sa source : l'égalité en dignité. En sa qualité suprême de garant et gardien de la justice, du devoir d'assurer la possibilité à chacun dans la société de trouver la place qui lui est la plus honorable, l'État est ordonnateur, ainsi que protecteur. En garantissant le respect des lois décidées et dictées par l'ensemble des communautés jusqu'au plus haut niveau, l'État témoigne de sa propre capacité à confirmer le sens du Bien commun issu de la dynamique politique qui doit renaître d'une véritable volonté populaire vers l'autonomie et la concorde, action d'acquiescement et de subsomption des conflits. Le Bien commun n'a pas à être défini par l'État, mais lorsque ce premier prend son envol en tant que lumière spirituel pour tout un peuple, un continent, il doit être tenu en réserve par la puissance de l'État, reflet revivifié du pouvoir renaissant des peuples européens, dans l'éternel probabilité des corrections pouvant en être apportées par ceux-ci dans leur histoire.

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Ordonner, c'est aussi limiter, car il ne saurait y avoir de justice lorsque les excès de certains empêchent le plein accomplissement de tant d'autres. L'esprit délétère de l'ultra-libéralisme ne saurait s'accommoder d'un besoin et d'une nécessité d'harmonie. Dans une Europe plus humaine, une oligarchie n'aurait aucune place à trouver, et encore moins à imposer pour elle-même. Et parce que l'oligarchie est d'esprit mondialiste, une préférence européenne devra se faire jour en tout domaine dans le but de maintenir une cohérence visant à sauvegarder les singularités qui font notre force et modèlent notre avenir. Cette cohérence est simplement celle qui assure un certain niveau d'évolution sociale qui fait de chaque nation en Europe, et de l'Europe toute entière, un modèle d'humanité pour le monde.

Enfin, ordonner c'est maintenir vivante et enrichir l'ensemble « symbiotique » qui structure toute la vie sociale de la personne à l'État européen en passant par la famille, l'entreprise, les corps professionnelles, les communes, les pays, les régions, les nations. Chaque autorité en charge de chacune de ces cellules à tous les niveaux se doit de trouver en l'État européen un protecteur et un garant de ses prérogatives spécifiques, et uniquement cela. Jamais l'État ne devra outrepasser ni ses droits d'ingérence - limiter des abus de pouvoir – en s'octroyant de façon illégitime et permanente le rôle des autorités inférieures, ni ses obligations de secours - suppléer aux carences accidentelles – en assurant un assistanat visant à remplacer l'ordre social organisé par ces mêmes autorités et empêcher ainsi le retour des conditions de l'autonomie.

L'État, la politique et le social

Nous ouvrons maintenant la réflexion sur un aspect crucial de l'organisation de l'Europe Nouvelle que nous nous efforcerons de bâtir. Il y a en effet un paradoxe entre d'une part l'idée qu'un État ait pour mission de stimuler les corps intermédiaires et de faire en sorte de préserver l'Ordre au sein duquel ceux-ci peuvent trouver protection et assurance quant aux carences qui pourraient freiner le déploiement de leur puissance, par conséquent intervenir en tant qu'organe suprême dans la société et, d'autre part, limiter cette puissance d'intervention de telle manière que les autonomies puissent également être préservées, voire accrues. Dans ce double mouvement contradictoire, l'État, dans le meilleur des cas, disons-le quelque peu utopique, limite lui-même son action afin de ne pas accroître sa tendance au despotisme et au diktat généralisé. L'État se doit d'être subsidiaire au plus haut point, c'est-à-dire que cette Plus Grande Puissance qu'il a pour fonction d'assumer et de maintenir au sommet de la hiérarchie a pour obligation vis-à-vis de la société d'être le recours ultime et le garant de la pérennité de l'ensemble. Ce n'est pas un rôle « secondaire » selon l'acception vulgaire actuelle, mais un Ordre principal incarné par l'État lui-même qui pourtant doit limiter sa puissance d'intervention en interne autant que faire se peut. Sinon, c'est toute la construction subsidiaire qui peut en pâtir.

Cette construction est donc un équilibre qu'il est nécessaire de maintenir par des actions adéquates. En cela, il ne saurait être suffisant de compter uniquement sur la clairvoyance des hommes supérieurs en charge de l'État européen, d'ailleurs ainsi que des États nationaux. Il ne faut jamais confondre les hommes avec leurs limites inhérentes d'avec la fonction qu'ils sont sensés assumer, aussi haute puisse-t-elle être et quoique puisse être en outre leur hauteur d'esprit. Par conséquent, les corps intermédiaires ont aussi pour tâche, outre celles se rapportant à ce qui a présidé à leur création selon le principe de subsidiarité, de conserver leur autonomie face à l'État ou aux autorités supérieures. En d'autres termes, le principe, disons-le vital, que ces corps et communautés ont pour obligation de respecter est celui de maintenir vivant la confrontation et la complémentarité en leur sein. C'est la politique selon le sens vrai de ce terme qu'il est nécessaire de faire vivre dans la société à tous les niveaux. Une politique que l'on peut aussi qualifier de démocratie directe, ou participative, selon la classification actuelle.

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Mais pour que cette politique ne soit pas un vain mot, pour qu'elle ne subisse pas l'effet de la lassitude, de la paresse, ni de la démotivation, il est nécessaire d'en avoir une vision aussi réaliste que possible en fonction de la nature des relations humaines dans la société. Et pour ce faire, il est indispensable de bien concevoir que les corps intermédiaires sont de deux natures : l'une privée, l'autre publique. La cellule privée de base de la société, celle qui ne peut qu'échapper à tout choix d'appartenance, celle dont la santé morale conditionne immanquablement la possibilité de l'accomplissement des personnes, est la famille. C'est en son sein que s'opèrent les premières orientations vers la vie sociale de la part de ses membres ; vers la vie économique, professionnelle, culturelle, etc. Par la suite, se constituent donc les corps sociaux liés aux besoins des hommes, à leurs besoins privés mais aussi relationnels. Ces corps se forment autour des métiers, et peuvent être appelés corporations, à conditions de ne pas en faire les organisations obligatoires de base structurant l'ensemble de la société : la personne doit être libre d'en faire partie ou non afin d'y trouver un support à son accomplissement au travers de sa profession. Leur existence doit accroître les possibilités des personnes en leur apportant le soutien de l'expérience, des formations, des relations nouées avec les entreprises, et la défense des intérêts professionnels par secteurs. Ces organismes demeurent privés dans le sens où les intérêts défendus le sont, ici les métiers. Enfin, les entreprises ont également leurs intérêts à défendre, et leur vitalité à valoriser afin de se voir assurer de la part du domaine public un soutien adéquat et une politique régulatrice allant dans le sens d'une affirmation collective de volonté de réussite.

Les hommes sont loin de n'être mus que par leurs propres intérêts. Bien d'autres choses, des valeurs, nous motivent, et nous poussent à lier des relations avec nos proches et d'autres, plus lointains. Ces relations sont faites de concorde, de complémentarité, d'entre-aide et de solidarité, mais aussi de confrontations, de conflits, qui indéniablement font partie intégrante de la vie humaine, de la vie sociale. Le but même de ces relations est de trouver une certaine harmonie entre des intérêts parfois divergents et, en outre, d'apporter une vigueur supplémentaire au sentiment qui unit les hommes les uns aux autres en un lieux et en une époque : le sentiment identitaire qui crée un stimulant à la rencontre de l'autre et du même, simultanément, incite à chercher un équilibre pour la pérennité du corps social territorialisé. La commune, le pays, la région, la nation, sont ces entités situées au sein desquelles peut se déployer la politique, et l'entente humaine entre les différences circonscrites. Ce sont les corps publics où doit s'effectuer une jonction entre les motivations privées et la protection et l'assistance publique. C'est en ces lieux que doivent s'inscrire les accords participant de l'harmonie du tout, en chacune des strates de l'organisation fédérative, et plus particulièrement à la première d'entre-elles, la commune, au plus près de la vie réelle.

La politique, en s'articulant aussi près que possible de la vie sociale, permet, outre que vive la socialité, d'élaborer un Bien commun particulier comme le Principe fondateur transposable en la garantie de l'échelon supérieur de l'ordre fédéral. Ainsi, d'échelon en échelon, de la commune à l'État européen, s'élabore perpétuellement à partir de la base le Bien commun suprême de l'Europe qui repose en tout premier lieu sur le respect de la dignité de la personne et sur l'attachement sans lequel elle ne saurait même exister.

Cette dynamique va à l'encontre de l'idée d'un bien commun qui découlerait de la conception d'une « vérité » unique jetée à la face du monde par les instances dirigeantes. C'est ainsi que fonder une société sur des abstractions, des préjugés sur l'homme, ne peut qu'aboutir qu'au fait d'une prétendue « politique » dont le résultat est d'éloigner la « vision du monde » commune de la réalité. On crée alors un monde désincarné. Et c'est bien ce qui se passe de nos jours.

La supériorité des hommes d'autorité ne doit pas reposer en premier lieu sur une sorte de « science » émanant d'idéologies anciennes jamais remises en question. En d'autres termes, « ceux qui savent » doivent être ceux qui vivent et ont vécu, plus intensément que les autres sans doute, les réalités qui les concernent. Les « spécialistes » sont les despotes des temps postmodernes. En catégorisant la réalité en fonction de leurs concepts bien appris, ils tuent la politique. Car la politique n'est pas la mise en œuvre d'un savoir extérieur, d'une science à propos d'un homme abstrait et « liquide », mais un art ! Elle est l'art de quêter une harmonie entre les différentes finalités que se donnent les personnes et les groupes de personnes au sein d'un espace public donné. Au travers de cette œuvre proprement humaine et symboliquement élévatrice, c'est une finalité commune, ou un Bien commun, qui est recherché, souhaitée par l'ensemble de la communauté comme quelque chose allant au-delà des intérêts de chacun. Ce qui lie cette finalité avec la politique, c'est la nécessité qu'elle puisse être dépassable en tout temps eu égard la situation par rapport à laquelle une redéfinition de celle-ci apparaît inéluctable. À figer la finalité d'une communauté, comme celle d'une communauté « nationale » par exemple en France aujourd'hui, c'est l'homme réel que l'on tue, et l'art qui le porte naturellement à croire et à espérer.

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La politique, qui est une quête de consensus, de sens commun, de Bien commun, à partir du moment où elle ne devient pas principalement une simple confrontation partidaire, permet d'envisager une réelle limitation et un encadrement de buts personnels et collectifs axés sur une recherche pure d'intérêts. Elle ouvre surtout un horizon à l'accomplissement humain au travers de la confrontation et de l'échange publics. Elle permet par conséquent de lever le regard vers des hauteurs dont ne font que rêver ceux qui vivent dans des temps trop sûr d'eux-mêmes : la démocratie dite « libérale » tue en réalité la politique en s'efforçant de sacraliser la « démocratie ». Ce qu'elle tue encore plus sûrement, c'est ce désir humain de rencontres, d'inclusion dans une dynamique conflictuelle d'où chaque personnalité, individuelle comme collective, peut trouver à s'affirmer ou se remettre en cause. La politique, entendue effectivement selon son acception originelle, héritée notamment d'une tradition pluri-millénaire en Europe, implique inévitablement une acceptation pleine et entière – sinon le « jeu » politique n'en pourrait être que faussé – de la conflictualité et de la nécessité d'une recherche commune de finalité. Par les lieux d'où elle se déploie, la politique tend donc à dépasser les finalités particulières et privées en concourant à l'élaboration collective d'une harmonie publique. En articulant ces deux aspects du désir humain au sein de l'Agora - désirs par lesquels l'homme se réalise socialement – il devient alors tout à fait possible de développer l'autonomie de chacune des entités privées et publiques tout en arguant par le biais de l'art politique dans celles-ci de l'impératif d'une limitation des attributions des unes et des autres vis-à-vis du Bien commun.

L'enjeu est de limiter au possible, et selon le principe de subsidiarité bien compris – c'est-à-dire non pas de suppléance vis-à-vis de l'individu comme dans une société libérale classique, ni d'assistanat comme dans une société d'État-Providence – la nécessité de l'intervention des instances publiques supérieures, État suprême inclus, afin non seulement de garantir, mais aussi de stimuler les autonomies et libertés locales et nationales, particulièrement privées. L'emboîtement fédérale des diverses structures, des familles à l'État européen, doit avoir pour finalité d'encourager ces premières à remplir leur mission visant à garantir les conditions optimales de l'auto-réalisation personnelle et collective – secours perpétuel - ainsi qu'à assurer une aide lorsque cela est nécessaire en cas de déficience – secours temporaire.

Selon ce principe et cette organisation subsidiaires, il devient particulièrement évident que le rôle de l'État est de garantir en haut lieux l'inaltérabilité de valeurs par lesquelles doit s'affirmer l'Europe à venir, ainsi que la possibilité toujours ouverte d'en faire évoluer l'interprétation au fil du temps et des générations. C'est pourquoi l'État européen, pour limité que soit son domaine d'intervention en interne au regard des devoirs attribués aux strates inférieures, n'en a pas pour autant un domaine d'influence extrêmement élevé du fait de sa mission fédératrice. Il se doit d'exercer une fascination dont l'objet ne pourrait être de provoquer une attente de la part d'une masse d'individus, mais un fort sentiment d'appartenance chez des hommes libres désireux de lier leur force à la puissance commune. De destin, funeste s'il en est actuellement sous le règne cupide de l'oligarchie mondialiste, l'Europe se reconstruira ainsi plutôt un avenir !

Conclusion

Chaque corps intermédiaire d'une organisation subsidiaire se doit de définir par lui-même la nature de ses actions, mais aussi celle de sa propre finalité dans la mesure où elle peut trouver à s'exprimer dans l'harmonie du Tout. Une véritable fédération ne peut s'élaborer qu'à partir du moment où existe la possibilité que s'articulent ces finalités en vue d'un Bien commun qui dépasse chaque entité de l'ensemble de l'organisation. L'appartenance, tout comme les compétences, ne sauraient être figées, et par-delà rendues en quelque sorte « obligatoires », mais les principes qui ne pourraient être reconsidérés sans danger sont la liberté et l'autonomie, la dignité, et l'attachement qui rend possible les précédents. Celui-ci ne pourrait être nié parce que par lui est rendue envisageable une véritable vie politique sans laquelle tout le reste n'est qu'utopie. La vie politique est une vie de la communauté dont les membres partagent ensemble les mêmes valeurs et les mêmes finalités. Une « politique » au sein d'un groupe trop hétérogène ne peut qu'être bavardages et manipulation d'une clique au dépend des autres : le règne des politiciens !

Nous constatons aujourd'hui ce destin dont est frappée la République en France, mais pas seulement, d'ailleurs en suivant son exemple. Depuis l'Ancien Régime, sous l'influence des Lumières, tout pouvoir, toute force a peu à peu été subtilisée par l'État républicain français au détriment du, ou des, peuples qui composent l'Hexagone. Il s'en est suivie une asphyxie de la vie politique. Ce faisant, c'est une dynamique créatrice qui s'est épuisée, ce qui a entraîné, par l'influence néfaste de l'exemple français dans toute l'Europe, le déclin de la puissance de tout un continent.

Il ne saurait exister d'organisation sociale idéale, parce que l' « homme » ne saurait être lui-même fondé d'après un idéal. Il est indispensable - et ne serait-ce d'ailleurs pas là que se situe le véritable progrès humain ? - de faire l'assomption des insuffisances et des imperfections de l'homme véritable, de sa vraie nature. Une organisation fédérale telle que nous la prônons ici pour l'Europe à venir ne serait de toute façon qu'un sempiternel équilibre précaire reposant tout entier sur l'édifice d'une cohérence à démontrer sans cesse. Elle ne pourrait se fonder que sur une foi réelle en nos valeurs multi-millénaires qu'il nous faudra redécouvrir et faire revivre.

Cette quête qui réclame force et courage, mais aussi lucidité, de la part de ses protagonistes est spirituelle autant que politique, et pour ainsi dire, philosophique. Elle dépend après tout de ce quasi instinct de ressentir en toute chose l'existence de Dieu, et du devoir inhérent de réaliser son propre être en proportion de l'honneur que l'on doit à la manifestation de l'Être. Un ciment lie déjà les peuples de l'Europe, il leur faut désormais trouver un nouveau Soleil!

Yohann Sparfell (mars 2016)

mercredi, 11 mai 2016

Lettre ouverte à un ami d'extrême gauche

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Lettre ouverte à un ami d'extrême gauche

Pierre Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Votre discours est toujours le même. Il glorifie, partout et en toute occasion, la lutte des gentils travailleurs contre les méchants patrons ou contre l'état employeur, justifie toutes les grèves, toutes les manifestations organisées par les syndicats les plus durs. Il existe pourtant des éléments qui devraient vous amener à réfléchir.

Vous soutenez, par exemple, aussi bien les ouvriers en grève en Allemagne et en France. N'avez-vous pas remarqué que les règles du travail ne sont pas les mêmes dans les deux pays et que les intérêts des ouvriers peuvent se trouver antagonistes ? Ce qui peut être bon pour les uns peut être mauvais pour les autres.

Les gouvernements des pays dans lesquels vous vous opposez à l'action sont issus d'élections. Dans ces dernières les riches exploiteurs sont beaucoup moins nombreux que les pauvres opprimés. Comment expliquez-vous que ce soient les intérêts des moins nombreux qui l'emportent ?

Prenons un exemple qui est, dans son principe à défaut des détails, hélas très répandu. Dans un bassin d'emploi déjà sinistré, une entreprise connaît de graves difficultés. Elle propose d'abaisser les salaires de ses ouvriers pour équilibrer ses comptes. Que va-t-il se passer ?

Les ouvriers et leurs syndicats acceptent les propositions de la direction et l'entreprise est momentanément sauvée. Mais rien ne dit que le problème ne va pas finir de se représenter.

Les ouvriers et leurs syndicats refusent ces propositions. Les difficultés de l'entreprise s'aggravent rapidement jusqu'à la faillite. Tout le monde perd son emploi.

On voit que, devant une telle situation, il ne peut y avoir que de mauvaises réponses. Rien ne sert de prôner la lutte, d'organiser la grève, de monter des actions violentes. Tout ce qui peut être tenté ne fait qu'accélérer le désastre.

Vous allez me dire que s'il n'y a rien à faire c'est parce que le problème ne se situe pas au niveau de l'entreprise. Vous avez parfaitement raison. Mais vous ne voudrez pas dire que si le bassin d'emploi n'avait été sinistré, l'entreprise aurait pu se séparer d'une partie de ses effectifs, lesquels auraient trouvé du travail dans des entreprises voisines en développement. Peu importe.

Si le niveau adéquat n'est pas celui de l'entreprise, alors quel est-il ? Il faut savoir que le plein emploi dépend de deux facteurs : les biens dont la production est utile et les personnes employables à cette fin.

La réponse qui vient aussitôt à l'esprit est celui de l'état, à savoir par exemple la France. C'est à ce niveau qu'est organisé le vote du peuple et qu'on pourrait raisonnablement attendre des décisions. Malheureusement nous vivons une période où la production des biens nécessite souvent une échelle plus grande que la France et où le mouvement des personnes vers la France connait de multiples circonstances l'alimentant. On ne peut absolument rien faire contre le premier fait. Accessoirement vous vous opposez à toute restriction pour le second. Ce niveau est donc inadéquat. Et cela ne dépend pas de la bonne volonté des électeurs et des dirigeants. C'est une chose que vous auriez pu noter, plutôt que de vous accrocher, comme les souverainistes, à l'élection présidentielle.

D'ailleurs on a déjà créé une zone de libre-échange en Europe. A ce niveau on dispose de la bonne échelle pour produire des biens nécessitant de gigantesques investissements. Cependant vous n'êtes pas seul à vous opposer à une solution à ce niveau. Du côté des personnes, l'organisation de l'Europe est si incohérente que le contrôle des frontières y est inopérant. Et surtout, du côté de biens, cette zone de libre échange n'est qu'un prétexte pour entrer dans un libre-échange mondial, dans lequel on n'attend même pas de réciprocité. Peut-être allons-nous échapper au TAFTA, mais ce ne sera que partie remise. Les pauvres Européens n'y peuvent rien. Il n'y a pas, à ce niveau, suffisamment de démocratie pour espérer un changement. Et de cela vous parlez peu.

vuistrton21556-f5fb0.pngIl ne reste donc que le niveau mondial. Le problème est que s'il y a peu de démocratie au niveau de l'Europe, il n'y en a pas du tout au niveau mondial. Surtout il n'est pas possible qu'il y en ait. De grands blocs existent qui entendent bien garder leur autonomie. Il s'agit bien de la Chine ou de l'Inde que des Etats-unis d'Amérique. De plus les disparités de développement entre les continents rendent impossible toute harmonisation. Qu'il y a-t-il de commun entre des revendications salariales en France et au Bengladesh ? Pire encore, les disparités culturelles sont insurmontables.

Tout semble donc bloqué. Heureusement ce n'est pas vrai. Il y a un niveau où les choses peuvent changer. C'est celui de l'Europe, puisque ce n'est pas son concept mais son organisation qui est en cause. La réponse est donc extrêmement simple. Il suffit de transférer un système démocratique rendu inutile au niveau des états vers un équivalent au niveau de l'Europe. Cela s'appelle l'intégration européenne. Qu'attendez-vous pour y penser ? Ne trouvez-vous pas que, pour se voiler la face, les souverainistes n'y suffisent pas ?

Pierre Eisner (Le Parti des Européens)

samedi, 30 avril 2016

Le chaos est imminent, et que vous y croyiez ou pas n’y changera rien

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Le chaos est imminent, et que vous y croyiez ou pas n’y changera rien

Ex: http://zejournal.mobi

De longs mois se sont écoulés depuis la dernière publication du veilleur, et ce laps de temps m’a été bénéfique afin d’avoir une vision plus globale de la situation géopolitique dans le monde et de ses conséquences, mais il n’est nul besoin d’être un fin stratège pour appréhender la chute catastrophique dans laquelle nous entrainent les miasmes de notre gouvernement, du moins pour ceux ou celles qui ont commencés à ouvrir les yeux, et ils sont de plus en plus nombreux.

A l’instar des États-Unis, la France est devenue un état policier, et le basculement de notre république vers un régime autoritaire et dictatorial ne fais plus le moindre doute. La colère du peuple est de plus en plus palpable, et le mouvement de protestation grandissant qui suivit l’annonce de la récente loi travail dictée par Bruxelles en est un signe. Souvenez-vous des anciennes publications du veilleur évoquant la destruction des droits ouvriers, de la disparition de l’argent liquide, de la répression toute dissidence, et autres émanations orwelliennes promulguées par les laquais du lobby banquier au pouvoir.

Que penser d’une brève passée inaperçu et pourtant révélatrice de l’orientation en cours, « Des caméras parlantes pour rappeler les habitants à l’ordre » ! Pour ceux que cela n’interpelle pas, ma compagne me narrait une situation analogue dans laquelle un membre de sa famille s’est retrouvé durant la période franquiste en Espagne, alors qu’il avait osé marcher en dehors des clous…

Nous devrions atteindre prochainement un point de rupture après lequel tout devrait s’accélérer d’un coté comme de l’autre, entrainant inexorablement une surenchère répressive d’une part, et protestataire musclée de l’autre. Les plus naïfs espèrent encore un changement politique à venir pour 2017, mais ils prendront conscience tôt ou tard que quel que soit le parti mis au pouvoir par les urnes, les prérogatives de ce dernier n’iront pas dans le sens des préoccupations pourtant légitimes des « sans dents », et la douche sera plutôt froide.

Merci à Pierre Templar pour ce texte très réaliste qui résume bien la situation à laquelle nous devons nous préparer.

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Le veilleur

Celui qui croyait au chaos et celui qui n’y croyait pas

Les signes de la tourmente se multiplient, et pourtant, nombreux encore sont ceux à ne pas voir son imminence. Ces gens-là continuent à croire benoîtement dans les vertus du système, pensant qu’il les protégera en cas de problème sérieux, comme il a si bien su le faire par le passé.

Chacun de nous possède au moins un spécimen de cette espèce dans sa famille, et sait donc parfaitement qu’il est inutile de tenter de les ramener à la raison. Comme l’a dit un abruti de gauchiste dans un éclair de lucidité, la « botte souveraine de la réalité » s’en chargera en temps utile…

Je ne tenterai donc pas de le faire ici, ce blog s’adressant à tous ceux et celles, survivalistes en premier, qui ont « quelque chose entre les oreilles ». De toute façon, vous aurez sans doute essayé avant moi, probablement sans grand succès, et il est donc inutile d’accorder au gens de cette espèce plus d’intérêt qu’ils ne méritent.

Mais si l’on croit à un prochain chaos, alors il n’y a qu’une chose à faire : Se préparer là où l’on se trouve. Ceux qui pensent qu’ils vont changer quelque chose en militant ou votant pour un parti se trompent lourdement, de même que tous les pantins qui collent des affiches ou défilent dans les rues, quel que soit leur drapeau, en espérant pouvoir ramener à leurs idées ceux qui les voient passer.

Quoi que vous puissiez faire, vous ne changerez RIEN au système, du moins jusqu’à ce qu’il implose. Il faut absolument que vous en soyez persuadés, pour ne pas vous égarer dans des voies sans issue ou gâcher votre énergie dans des combats perdus d’avance. Et surtout, pour ne pas en pâtir inutilement. Tout ce que vous récolteriez en y prenant part, c’est une belle fiche au RG avec votre trombine en premier plan, où pire encore, un séjour dans une cellule au milieu des barbus.

Et ceux qui votent encore et voudraient me faire croire le contraire n’ont qu’à regarder le nombre de députés FN que nous avons à l’Assemblée. Et pourtant Dieu sait si cela fait un moment que le vieux briscard s’agite, et que des millions de citoyens lui ont donné leurs voix ! Tout cela, je l’ai déjà dit dans Les raisons de redouter le pire. Il n’y a pas grand-chose à rajouter. Le système est verrouillé, et il veut notre destruction.

Tout va aller de plus en plus mal, et très probablement de plus en plus vite. Je ne crois absolument pas à une lente agonie du pays jusqu’à l’instauration finale d’une dictature à la Orwell. Si telle était l’intention première de nos maîtres, alors ils ne prendraient pas le soin de faire entrer des millions d’allogènes en Europe. S’ils organisent aussi méticuleusement un tel afflux, c’est parce qu’ils ont un plan précis, qui inclue au préalable un affrontement généralisé entre les communautés caprines et les blancs de souche.

Nous allons au-devant de la plus grande guerre civile que le monde ait jamais connue. Nous tous européens, et il n’y a aucune échappatoire. Il n’est même plus besoin de lire les prophéties à ce sujet pour s’en convaincre ; C’est maintenant une évidence.

Pour un survivaliste digne de ce nom, la guerre civile est le premier péril à considérer, car contrairement au réchauffement climatique et autres fadaises, on peut être sûr que celle-ci va arriver. Alors profitez du temps limité qu’il reste pour vous préparer au mieux. Sortez du système autant que vous le pouvez, ou profitez-en s’il le faut, de manière à mettre de côté les moyens nécessaires pour acquérir les compétences et les équipements dont vous aurez besoin.

Tâchez de constituer un groupe d’amis, de relations, ou de connaissances, que vous puissiez rejoindre ou qui puissent vous rejoindre le jour où les lumières vont s’éteindre. L’important, à mon sens, n’est pas de chercher à constituer à tout prix une véritable équipe, du moins au début. D’abord, parce que cela demande trop de temps et d’énergie, et vous y laisseriez probablement votre enthousiasme. L’important, c’est de ne pas vous retrouver seul au soir du Grand Jour. Vous pouvez être certain que les équipes se constitueront d’elles-mêmes le moment venu, en fonction des tempéraments, des compétences, et des forces de chacun.

Ensuite, parce ce que la ou les équipes que vous pourriez constituer, avec toute la patience et les difficultés que cela implique, ne dureront probablement pas très longtemps. Non pas qu’elles se sépareraient à cause de dissensions internes – bien que cela ne soit pas à exclure – mais parce que leurs rangs pourraient s’éclaircir de manière drastique et très rapide aux premiers jours de la bataille. Si ce n’est dans celle-ci, ce sera par les blessures, le manque d’hygiène et de soins, les « pétages de plomb » et le reste (voir les articles sur les addictions d’Elizabeth). Et vous aurez perdu beaucoup de temps pour vous retrouver au final à trois clampins.

En d’autres termes, la sélection se fera d’elle-même, au fil des allées-venues et des combats, de même que les alliances…

Commencez à rencontrer des gens autour de vous, des gens ordinaires. Lorsque vous tombez sur quelqu’un qui vous dit que d’après lui « tout va péter bientôt », c’est qu’il est un peu moins con que la moyenne et que vous pourrez peut-être en tirer quelque chose. Inutile de lui sortir le baratin survivaliste, voire de chercher à l’intégrer dans votre groupe éventuel pour commencer à vous entraîner ensemble. Gardez ce contact en mémoire, de même que son adresse et son téléphone. Si des « atomes crochus » vous poussent naturellement à resserrer les liens, alors faites-le, tout en gardant à l’esprit que rien ne vous y oblige.

Prévoyez de quoi tenir au moins trois mois, vous et votre famille. Ainsi que des armes et munitions en nombre pour assurer votre défense. Tout cela a été dit maintes fois sur le blog. Il suffit de relire les articles, ainsi que leurs commentaires qui sont le plus souvent très pertinents.

Nous faisons partie, pour la plupart, d’une génération sacrifiée. C’est juste un destin qu’il faut accepter, car il n’y a rien que l’on puisse faire pour l’empêcher ou le changer. Parfois, certaines personnes me demandent « ce que nous avons pu faire pour mériter ça ». La réponse est que nous n’avons rien fait, absolument rien, parce qu’il n’y a rien que l’on aurait pu faire, et que ce n’est pas notre boulot, de toute façon. Ce n’est pas notre faute, pas plus que celle de nos parents.

Le problème est que depuis notre enfance, la République nous berce dans l’illusion que nous pouvons, par une participation toute illusoire, changer quelque chose à notre destinée citoyenne. Mais la vérité est que nous ne pouvons rien. Le système républicain dans son essence même nous laisse à la merci des gens qui nous dirigent, pour le meilleur et pour le pire. Or il se trouve que nous sommes gouvernés par les pires depuis une cinquantaine d’années, voire depuis la décapitation de notre dernier roi, si l’on veut bien remonter jusqu’à la source du problème.

Chaque génération a sa destinée. Celle de 14 était de finir dans les tranchées. La nôtre est d’affronter les grandes tribulations de la gigantesque guerre civile à venir. De nous battre, de souffrir, et de mourir, éventuellement. Une fois que vous aurez accepté cela, vous pourrez arrêter de vous frapper la poitrine et commencer enfin les préparatifs qui s’imposent.

Survivre

Survivre, ce n’est pas juste « tenir une heure de plus » comme un certain couillon a pu l’écrire. Survivre, c’est tenir jusqu’au bout, et vu ce qui nous attend, ce n’est pas une petite heure qui changera grand-chose. Survivre, c’est être encore debout lorsque les moins chanceux et les plus faibles sont tous morts. Et cela va signifier pour nous tous être capables de vivre des mois de plus, peut-être des années.

Et c’est parce que le chaos va durer que la simple force physique et brutale ne sera pas suffisante ; Et que des moins forts physiquement auront aussi leur chance, contrairement aux grandes batailles des siècles passés. Ceux qui vont durer seront les plus tenaces, les moins sentimentalistes, et surtout, les plus stoïques ; Les plus résistants à la souffrance, à la douleur, à la faim et à la soif, aux tentations, addictions et privations de toute nature. Des moines soldats, en quelque sorte. Autrement dit, les moins cool et les plus chiants, selon les critères en vigueur de nos jours.

Au fond, la vie même n’est autre que survie. Depuis le jour de notre naissance nous ne faisons que survivre. A toutes les saloperies qui se trouvent dans les airs et dans nos assiettes, aux vaccins et aux médicaments, au métro et au boulot… Pour certains, à la famille, depuis tout petit. Pour la plupart, aux emmerdes que les malfaisants au pouvoir nous apportent quotidiennement, dans tous les domaines de l’existence ; A cet abruti de kapo qui nous colle une prune de 90 euros parce qu’on a dépassé de 5 km/h la vitesse autorisée, et qu’une frustration légitime nous pousserait à cogner. Ou encore ce spécimen halal qui nous dévisage avec mépris, et que l’on renverrait volontiers au bled avec un pruneau dans le cul ; Avec les conséquences que l’on peut imaginer pour un chrétien blanc noyé dans une société dirigée par des gens qui œuvrent à sa disparition, par tous les moyens.

La jeunesse

J’ai longtemps pensé que la jeunesse actuelle était paumée, et il est vrai que certains spécimens de la Star Ac et autres zoos du même acabit tendaient à me donner raison. Mais finalement, je pense m’être trompé. Le vrai problème, du moins ce que je crois désormais, est qu’elle s’emmerde, tout simplement. Parce que la société moderne, et en premier lieu ceux qui la dirigent, sont incapables de lui donner un but valable qui vaille la peine de se dépasser.

Je crois que le secret de la réalisation personnelle tient dans une seule chose : œuvrer pour une cause qui nous dépasse, quelque chose de plus grand, quelle qu’elle soit. Puis éventuellement y laisser la peau ; Que ce soit pour sa famille ou pour la patrie, voire un quelconque groupe de « niakoués » (citation de l’auteur) aux fin-fonds d’une jungle birmane que l’on aurait pris en affection. Et c’est justement ce dont l’individualisme induit tout naturellement par les « valeurs » de la République nous éloigne le plus jour après jour.

La conséquence directe est que la jeunesse actuelle erre sans but, d’un Mac Donald à un autre, les yeux rivés sur un Ipod, pour finir au Bataclan à écouter des insanités. Elle cherche inconsciemment un sens à donner à sa vie, mais ne peut le trouver dans une société aseptisée, uniformisée, sans relief, sans avenir et sans espoir. Mais donnez-lui une vraie cause à défendre, avec la vie au bout du compte, et je crois que la plupart saisiront l’occasion à pleines mains. Il se pourrait même que ce soit les plus « paumés » qui lèvent le plus haut le flambeau et entraînent les anciens. Du moins j’aime à le croire.

La guerre

La guerre est divine en elle-même parce qu’elle est une loi du monde.

Ainsi parlait Joseph de Maistre, ce grand théosophe chrétien. Une chose parmi d’autres qui nous distingue de l’animal.

L’homme est taillé pour la guerre. Tellement bien qu’il n’a pas arrêté de la faire depuis le premier jour de son apparition sur terre. Sur les quinze cents dernières années de notre histoire, celles de paix relative se compteraient presque sur les doigts d’une main ! Notre nation s’est bâtie sur les batailles que nous avons gagnées, et elle périra dans celles à venir si par malheur nous les perdons.

Ces longues périodes de paix et de facilité relatives, comme celle que nous connaissons depuis la fin de la seconde guerre mondiale, sont épouvantablement débilitantes. Il n’y a qu’à voir l’état actuel de la France et de ses habitants. Nous avons sombré dans la passivité la plus complète. Les corps et les esprits se sont comme liquéfiés jusqu’à laisser le pays se faire tranquillement envahir à nouveau, au point qu’il n’est même plus sûr que nous soyons capables de remonter la pente un jour. A moins de quelque intervention quasi miraculeuse comme il nous a été donné parfois dans un glorieux passé.

Nous sommes tellement loin de notre génie naturel et de notre vocation qu’il est presque impensable d’en être arrivé là. Pourtant nous y sommes, et il faut bien reconnaître que le travail de sape a été sacrément bien orchestré. A ce niveau, il n’y a malheureusement pas d’autre remède que le sang versé pour que les retrouvailles avec nos racines et notre destinée véritable puissent avoir lieu.

A ce moment-là, nous penserons alors à ce que dit Horacius le romain, il y a bien longtemps, tandis qu’il se retrouvait seul face à une armée entière :
Pour chaque homme sur cette terre, la mort vient tôt ou tard. Et comment un homme peut-il mieux mourir qu’en affrontant un destin contraire pour les cendres de ses ancêtres et les temples de ses dieux…


- Source : Survivre au chaos

samedi, 26 mars 2016

A la folie des terroristes, une autre folie

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A la folie des terroristes, une autre folie

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, j’éprouve une étrange sensation. Celle d’assister à des crises de délire dans la presse, les gouvernants et les élites intellectuelles à chaque fois que se produisent des attaques terroristes. Raymond Aron qualifiait de terroriste « une action violente dont les effets psychologiques sont sans commune mesure avec ses résultats purement physiques ».

Nul besoin de s’adonner à une profonde analyse pour voir, à partir de cette définition, que la première chose à faire, devant une action terroriste, est, pour les responsables, de limiter ses effets psychologiques : la peur, des mesures prises dans la panique, des discours grandioses ou grandiloquents sur un état de guerre. Or c’est le contraire qui se passe : tout est fait pour augmenter l’angoisse des populations, à tel point qu’un éditorialiste de la Tribune de Genève parle des citoyens désespérés de démocraties européennes. Les psychiatres vont avoir du pain sur la planche.

Les soldats dans les rues, les logorrhées médiatiques, les appels à une vigilance permanente pour repérer des terroristes, ne peuvent qu’augmenter les effets psychiques dont parle Raymond Aron. On voudrait plaire aux djihadistes qu’on ne ferait pas mieux. On leur donne en effet un statut de révolutionnaires qui luttent contre le monde entier et un tel statut, en plus d’être glorieux, séduit des jeunes un peu partout. Surtout quand la vie se réduit à la gestion de l’idiotie d’une vie privée et rien que privée, sans dimension politique ou patriotique ! Comme le faisait remarquer un journaliste du Guardian, Jason Burke, après les attentats du 13 novembre 2015, « l’État islamique, c’est plus excitant que de travailler au McDonald’s » ! Pourquoi alors ne pas se faire kamikaze ?

Mais que faire, demandera-t-on ? Eh bien, on pourrait au moins commencer par regarder ce qui se passe dans notre monde avant de prétendre le défendre avec de grandes formules creuses. En amplifiant le vide de ces formules, en allant répétant que l’islamisme est un totalitarisme (ce qu’il n’est pas) pour mieux s’aveugler sur ce qui se passe, nous en sommes arrivés à nourrir la folie terroriste avec une autre folie, celle qui consiste à donner un énorme écho médiatique à des assassins. Il me semble que l’énormité de cet écho est assourdissante, mais rares sont ceux qui entendent. Rares mais pas inexistants : Mathieu Guidère, par exemple, qui, hier soir, sur Arte, expliquait qu’on avait tout faux en s’égosillant sur les attentats de Bruxelles. Un peuple libre ne s’égosille pas. Les Anglais sous les bombardements de la Luftwaffe ne se sont pas égosillés. Quand cesserons-nous de nous égosiller ?

Les gouvernants européens ne gouvernent plus rien parce qu’ils sont pénétrés par une idéologie du vivre-ensemble ou des droits de l’homme qui est destructrice du seul vivre-ensemble qui tienne, une communauté politique. Une telle communauté se reconnaît un ennemi et le désigne. Cette désignation n’est pas une déclaration de guerre. Elle consiste à reconnaître des forces potentiellement dangereuses pour une communauté et à prendre les mesures qui s’imposent. Depuis trente ans, ces mesures n’ont pas été prises et aujourd’hui, dans l’affolement, on déclare une guerre tous azimuts. Normal ! Quand on n’a rien fait pendant des années, on bascule dans l’autre extrême, une agitation hystérique qui n’augure rien de bon.

Les attentats sont terribles pour les proches et les familles. Mais ils sont aussi terribles par ce qu’ils révèlent et annoncent. Ils révèlent une rhétorique hystérique, signe d’impuissance politique – ils annoncent une guerre civile si l’islamisme progresse. « Si Dieu décide de détruire, il commence par rendre fou, » écrivait Euripide au 5ème siècle avant Jésus Christ. Nous en sommes presque là. Des deux côtés !

Jan Marejko, 23 mars 2016

mardi, 22 mars 2016

The Left’s Hollow Empire

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The Left’s Hollow Empire

Stranger in a Strange Land

For the last ten years I have been involved in the Right scene, mostly nationalist and traditionalist, both on the internet and in real life. I am perfectly aware of all the vices of this scene (the backstabbing, sectarianism, in-fighting, alcoholics, kooks, renegades) as I have experienced them first-hand. However, I am also perfectly aware of all the vices of the Left scene. And over the years I have come to the conclusion that Left is morally corrupt, weak, and inferior to the Right.

You see, for the last ten years I have been also working as a translator (although it has never been my only job). And as I specialize in social work, I have mostly worked in international projects, funded by the European Union and other trans-national organizations. So far I have worked with state institutions, NGOs, schools, universities, churches, professionals, and volunteers from all European countries (members and non-members of the EU), North America, and some African and Asian countries, including Turkey, Nigeria, Ghana, the United Arab Emirates, or Kazakhstan.

As you can guess, I have worked in a predominantly leftist environment. And since I have become a convinced nationalist some fifteen years ago, you can wonder how I managed to remain in this job. I got into this work by chance and coincidence, and there were no satisfying (financially or otherwise) alternatives at that time. And the three main factors that made it possible for me to keep working in this leftist environment are the main vices of the Left: narcissism, incompetence, and greed.

The Dark Triad of the Left: Narcissism, Incompetence, Greed

According to my experience the Left is extremely narcissistic. They are often the kind of people who don’t want to have children so they can have more time to post selfies on Instagram. When I first started working, I thought I was going to argue with everyone about everything due to the obvious worldview differences. However, most of the leftists I have met, coming from all over the world, are so narcissistic that it is difficult to say anything during a conversation with them. They drift away into endless monologues about themselves, and “I,” “me,” “my” are the most used words. If I wanted to speak my mind, in most cases I would have to just interrupt and change the topic — which would turn into another monologue once it would be the other party’s turn to speak. To provide an example: I have worked with a person, whom I would meet at least weekly outside of work (riding the same bus, etc.), so there were plenty of occasions for small talk. And it was after more than a year that this person asked me about my personal life (namely my marriage). Which means that for over 50 conversations I was never asked any relevant question, I just listened to monologues.

I do not like dishonesty, but on the other hand I am not very effusive, so when I started the job, I decided that I will answer honestly any straight-forward question regarding my beliefs or anything related. So far, for over a decade, not one such question was asked. And bear in mind, that being involved in such projects includes lots of socializing: obligatory dinners or cultural events during which work is not the number one topic. And as I listen more than I talk, during countless monologues I have learned a lot about these people, starting with details of their intimate or family lives, their ridiculous beliefs, and enough gossip, in-fighting, and back-stabbing to avoid any non-obligatory socializing with them. Honestly, going to sleep early is much more fun than partying with international leftists. I have never encountered such levels of narcissism, even in my high school times.

Nobody asks me about my views, but even if they did, they would probably still have to work with me. And the reason is incompetence. You see, most of these leftist professional project managers and participants are not very professional. They have a good knowledge of foreign languages, paperwork and office skills, etc. But many of them just cannot do it. They have to hire people from outside of their organizations or their environment who will do the more complicated stuff (such as converting .doc files to .pdf files). And if you specialize in certain fields, there is usually not much competition. To hide their incompetence, leftists will often choose the model of declaring certain skills and then paying someone from their pockets to do the work for them, so they can just sign it with their name.

The last component of the Dark Triad of the Left is greed. Sure, leftists really are leftist. They honestly believe in all this nonsense. And sure, the projects are aimed at realizing those aims. However, only the youngest volunteers are engaged and idealistic. They do all the dirty work — such as actually working with people — for free. The managers and others do it for the money. And many of them don’t give a damn about the beliefs of anyone they work with. If any of their co-workers was outed as “evil conspiracist” or something of that sort and was publicly denounced as a heretic, they would probably loudly denounce him, but still pay him unofficially to do the work that needs to be done and that they cannot do themselves because of their lack of skills. I know some people with politically incorrect views, which they discuss openly, who are ghost-working for politically correct organizations, and are paid outside of the pay list.

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The Left is Everywhere . . .

I have witnessed the hegemony of the Left in countless institutions. The belief in equality and the need to eradicate existing identities in order to create a humanist utopia pervades NGOs, schools, academia, and churches. These institutions which do not adhere to this ideology are excluded from most important international grant systems (which means that they have no access to actual money).

Interestingly, I have worked with a few churches (various Catholic, Orthodox, and Protestant denominations) and I can tell you that when it comes to social ideology, they are hardcore egalitarians. The only difference is that they believe that this humanist post-racial utopia will be much better if it is sprinkled with holy water or someone puts a cross at top of it. Even more interestingly, I have worked with quite a few Muslims, and many of them believe the same thing, except that they would prefer an imam to recite Quran verses over this utopia.

Unfortunately, in these parts of the world I got to know or I met people coming from them, there are institutions which promote the leftist worldview and which are doing quite well due to the existing international system of grant-funding supported by western governments. However, they have no real popular support. Their popular support is based on people who come to the events the institutions organize for free (the EU pays, the participants don’t). However, most of them do not support the organizations financially in any way, and if they had to pay, 99% of the popular support would disappear.

. . . But Not Everyone is Leftist

I have never expected to meet anyone but leftists during my work. But as it turns out, reality was much more complex. Of course, the majority of the people I have worked with were leftists. But if you listen to people you can learn quite a lot — probably because they presume that if you don’t voice your objections, it means that you agree with them.

First of all, there are those who don’t really have any views at all. Generally, they don’t support any ideology. They sort of believe in the leftist paradigm, but on the other hand they don’t really support it, and if the paradigm changed, they would not really mind. What they care mostly about are their paychecks and other profits arising from the projects.

Secondly, there are people who agree with the liberal values but they do not agree with the way they are realized or protected. These are the kind of people who support EU and gay marriage and despise conservatives, but they oppose Muslim immigration because it interrupts the realization of the humanist utopia in Europe. It seems that it is mostly people from Western Europe who fall into this category.

Thirdly, there is the most interesting group: people who reject at least partially the leftist ideology. The existence of such people in the leftist environment surprised me the most.

For instance, one man I have worked with, an older teacher in his 60s, coming from an “old EU” country, who has a few people of mixed ethnicity in his organization and who had previously told me about the merits of Che Guevara, all of sudden tells me that jazz is for blacks, and whites should listen to their own music, that it is the Jews who are pushing African culture on whites, and that Ezra Pound was a great poet and a visionary, with a great understanding of world politics. The same man votes for his local labor party and changes his profile pic on Facebook to the rainbow flag or “Je suis Charlie.” A middle-aged woman from Eastern Europe, who actively promotes “anti-anti-Semitism” etc. tells me that multiculturalism is the main cause of crime in Europe. A young student (after a few glasses of wine) tells me that he can’t wait for the EU to fall apart and we go back to nation-states free of non-European immigrants.

Unfortunately there are lots of outright and hardcore leftists involved in these projects, and while they may not constitute the majority of the workers, they are the loudest minority and it is often they who dictate what others do. They are also the most incompetent and arrogant of the people involved, who due to their dark personalities and lack of opposition to their exploitation of other people, have made it to the top of their organizations. 

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The Work of the Left is Useless

If you live in Europe, especially in Eastern Europe, you must have heard countless times about the EU-funded international projects. Let me tell you from first-hand experience: they are useless. The official aim of the projects is, of course, to heal the world and make it better for you and for me, and the entire human race. But in reality they boil down to flying several dozen of people from various countries to one place, having them sleep in hotels and eat out, discussing the documents they have already produced and deciding how to produce their next documents. There are some actual actions which benefit some small numbers of people, but these are extremely rare. There are many more instances of organizations not doing anything productive, but producing very impressive documents. For instance, the social projects are hell-bent on promoting ideas or actions in the local community. In reality this is not impressive at all: people who belong to a NGO also belong to another NGO, so they invite their five friends to listen to one of their PowerPoint presentations, and then they switch sides, and they listen to presentations by their friends on another project. So while the projects are aimed at immanentizing the eschaton, they are hardly the means to achieve it.

However, the projects are very effective at creating something different: a class of uprooted unprofessionals who are attached by the umbilical cord of project administration to the budget of the EU. These people are totally dependent on the EU administration and will do anything to support it. These “professional EU project teams” are an odd bunch: often, they are no-lifes who vegetate in rented rooms in their homelands, but who spend their lives on traveling from one project meeting to another. It is like an impoverished jet set: people who travel by planes, sleep in good hotels, and eat out twice a day while on project meetings, but cannot afford to rent a whole apartment at home. Administration of these projects often does not pay much in actual money, but when you consider the costs of traveling and accommodation, they are extremely costly, and they provide people who are hardly wealthy with a luxurious lifestyle.

This “project class” is highly cosmopolitan and alienated from its original society, for instance a Bulgarian living in Spain whose husband is an Estonian living in Portugal, or a Ukrainian Jew living in the Netherlands married to a Nigerian from the United Arab Emirates residing in the United Kingdom. These are ideal EU citizens: uprooted, with no actual identity, with skills useless in any other field, totally dependent on the preservation of the European status quo. Especially in Eastern European countries, with no career opportunities for people with college degrees in social sciences and humanities, this is basically how the EU bureaucracy corrupts the youth.

And it is this kind of people who are doing most of the work of the Left. They are useless unprofessionals — however, they are perfectly aware that there is no future for them outside of the EU-funded NGO network. Thus, they will defend the EU to their last breath. But let’s be honest: it will not be a very fierce defense.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2016/03/the-lefts-hollow-empire/

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samedi, 19 mars 2016

Een les van de Indianen: massa immigratie kan levensgevaarlijk zijn

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De Indianen en wij
 
In Gent loopt deze dagen in het Provinciaal Cultuur Centrum Caermerklooster een tentoonstelling die de naam kreeg: The call of the Rockies- Pieter Jan De Smet en de Indiaanse tragedie.

Deze korte reactie is bedoeld voor wie haar bezoekt of belangstelling voor het onderwerp koestert.

Een les van de Indianen: massa immigratie kan levensgevaarlijk zijn

call061- np.jpgMevrouw, mijnheer,

Uw bezoek aan deze tentoonstelling of uw interesse voor het onderwerp ervan bewijst uw belangstelling en respect voor de Indiaanse volkeren die eeuwenlang op eigen grond hun eigen identiteit en cultuur in de prachtige natuur van het Rotsgebergte en van de uitgestrekte Amerikaanse prairie in volle vrijheid konden beleven.

In de negentiende eeuw werden ze echter systematisch onder de voet gelopen door een massa migranten uit gans de wereld maar voornamelijk uit Europa. Mensen die op de vlucht waren voor armoede, hongersnood, vervolgingen om godsdienstige en/of politieke opvattingen, epidemieën, de oorlog etc. etc. Kortom mensen die meestal goede redenen hadden om hun land te verlaten maar waarvan de stroom de oorspronkelijke inwoners van wat nu de VS zijn, letterlijk overspoelde. Deze laatste hadden dit in het begin zeker niet zien aankomen vermits ze er zelf mee instemden om grond te verkopen aan die nieuwkomers van overzee die ze plots aan hun kusten hadden zien verschijnen Peter Minuit betaalde de Lenape-Indianen met goederen die een waarde van 60 florijnen hadden (ongeveer 700 euro) om het eiland Manhattan te kopen en er vervolgens in naam van de republiek der Verenigde Nederlanden  Nieuw-Amsterdam te stichten.
 
indam2-0PpREM@350x470.jpgVanaf de tweede helft van de negentiende eeuw, toen de migratie tsunami steeds verder naar het westen trok, was het lot van de Indianen bezegeld. Ze werden systematisch van hun gronden verjaagd, bizons die de basisvoeding van bepaalde stammen waren, werden massaal uitgeroeid en vaak de Indianen zelf ook. Uiteindelijk kwamen ze in reservaten terecht die hen door de bezetters van hun land werden toebedeeld. Op enkele uitzonderingen na leiden ze er een soort vegetatief en vrij doelloos bestaan. Hun oorspronkelijke cultuur wordt er bovendien gereduceerd tot een soort folklore waarmee toeristen kunnen worden geëntertaind en soms zelfs tot min of meer spectaculaire circusattracties (dat was al zo in de tijd van Buffalo Bill). De Indianen werden overigens nooit opgenomen in de Amerikaanse melting pot maatschappij want in die smeltkroes van immigranten van over gans de wereld horen zij als enige echte autochtonen niet thuis.

Kortom: de Indianen hebben ondervonden hoe nefast de gevolgen van een massa-immigratie kunnen zijn.
 
Vandaag de dag wordt ook ons Europa geconfronteerd met een steeds maar aanzwellende stroom van vluchtelingen en migranten die naar verluidt ook meestal goede redenen hebben om hun land te verlaten. Onze situatie is nog niet zo erg als deze die de Indianen hebben meegemaakt maar ze wordt toch met de dag nijpender. Hoog tijd dus om lessen te trekken uit de tragische ervaringen van de volkeren uit het Rotsgebergte en de prairie en dus te eisen dat de grenzen van Europa streng en zorgvuldig zouden worden bewaakt. We mogen ook zeker niet toegeven aan de sentimentele chantage waarmee we steeds worden geconfronteerd. Het is immers al lang duidelijk: “Wir schaffen das nicht”. Als solidariteit met vluchtelingen in nood een menselijke plicht is, dan is het voor deze mensen veel beter zo dicht mogelijk bij hun land van oorsprong te worden opgevangen. Van vluchtelingen mag immers verwacht worden dat zij naar hun vaderland zullen terugkeren zodra dit mogelijk zal zijn.
 
Francis Van den Eynde
 

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dimanche, 06 mars 2016

Fin du monde et apocalypse : l’hypothèse électromagnétique

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Fin du monde et apocalypse: l’hypothèse électromagnétique

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La Terre n’est pas principalement menacée par le réchauffement atmosphérique mais par un autre phénomène bien plus inquiétant qui, lui, ne dépend absolument pas de l’homme. Serait-ce l’impact d’un géocroiseur de plusieurs kilomètres de diamètre arrivant à 70.000 km/h, comme cela s’est déjà produit et qui a éliminé 80% des espèces ? Vous n’y êtes pas. Certains scientifiques commencent à s’inquiéter. Cela s’appelle l’hypothèse électromagnétique.

Un petit matin désagréable 

panne-délectricité.jpgVous vous réveillez un matin d’hiver en retard pour votre travail : parce que votre radio–réveil n’a pas sonné. Il est éteint. Vous avez froid : vous constatez que votre chauffage électrique ne fonctionne plus. Votre lampe de chevet non plus. Vous essayez d’allumer votre PC, puis votre tablette et votre smartphone : écran noir. Vous prenez votre téléphone fixe : ça ne marche pas et la télé non plus, pas plus que la radio, le grille–pain, le four à micro-ondes ou l’ascenseur du palier. Vous essayez de vous rassurer : panne d’électricité dans le quartier ou l’immeuble, dites-vous. Vous réfléchissez : si c’était le cas, pourquoi le smartphone, alimenté par une batterie indépendante du réseau ne fonctionne-t–il plus ? La panique vous prend. Car vous commencez à deviner ce qui se passe réellement et qui est proprement terrifiant. Qui est responsable de ce cauchemar ? Vous devinez le nom du coupable : le soleil. Sol invictus.

Au même moment, à 20 km de la piste 2 de Roissy, à 3.500 pieds, en ce petit matin, un Airbus A 380 chargé jusqu’à la gueule de plus de 400 passagers, en approche, s’apprête à atterrir. C’est un vol de nuit en provenance de Chicago. Soudain, dans le cockpit, les deux pilotes constatent que le tableau de bord vient entièrement de s’éteindre. Les communications radio avec la tour de contrôle sont muettes. L’ILS (1) a cessé d’émettre et un épais brouillard d’hiver empêche toute visibilité. Il est impossible de passer en mode manuel hydraulique parce que ça n’existe plus, malheureusement, comme jadis dans les avions, et que les commandes électriques ne répondent plus. Il y a des pilotes dans l’avion, certes, mais il n’y a plus d’électricité. Les réacteurs, eux, continuent de rugir comme des fous. L’A 380 est devenu incontrôlable.

– Qu’est-ce qu’on fait, commandant, qu’est-ce qui se passe ? 

– On ne peut rien faire. Toutes les commandes sont mortes. On prie.

L’énorme avion va s’écraser quelque part, quand les moteurs s’arrêteront faute de kérosène, comme des centaines d’autres vols dans le monde au même moment.

– Mais qu’est-ce qui se passe ?! hurle le second en essayant de manipuler les commandes mortes du géant des airs.

Le bouclier électromagnétique terrestre

Ce qui se passe, c’est que les échanges électriques – donc électroniques aussi – ne fonctionnent plus sur la planète Terre. Parce que le bouclier électromagnétique terrestre vient subitement de cesser de fonctionner, de descendre en dessous d’un seuil fatal. Ce scénario ne risque pas de se produire. Pas pour l’instant, pas tout de suite. Mais il est possible dans un futur indéterminé. Pourquoi ? Que s’est-il produit ?  

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 Le soleil est la condition même de la vie terrestre : énergie et chaleur. Il présente un inconvénient : l’émission de particules électromagnétiques, dévastatrices, notamment des neutrons lourds. Ils s’additionnent aux rayonnements cosmiques Heureusement, la Terre est protégée par son champ magnétique qui fonctionne comme un bouclier.

Au centre de la Terre, il y a la ”graine”, une boule solide métallique. Elle est entourée par une enveloppe liquide composée de fer et de nickel en fusion à 4000°. Ce magma, en fluctuation permanente, par son « effet dynamo », du fait notamment de la rotation terrestre, crée le champ magnétique de notre planète, condition de notre survie contre les bombardements de particules solaires et cosmiques.

Or ce bouclier électromagnétique terrestre est en train de se dégrader, de se fissurer à grande vitesse, pour des raisons totalement inconnues jusqu’à une date récente mais qu’on commence à deviner.

Le champ magnétique qui enveloppe la Terre forme donc un bouclier contre les rayonnements cosmiques et les particules solaires fortement cancérigènes et destructeurs pour tous les échanges électriques et circuits électroniques. Sans lui, l’atmosphère aurait été soufflée, comme cela s’est produit sur Mars qui n’est plus qu’une planète aride et désolée.

La panne électrique géante

Malheureusement, depuis 1840 environ, l’intensité de ce champ magnétique vital ne cesse de diminuer au rythme moyen (énorme) de 5% par siècle. Si cela continue, le bouclier aura disparu dans moins de deux mille ans et toute vie végétale ou animale sera éteinte sur notre planète, qui ressemblera à Mars ou à la Lune. Mais le plus inquiétant, c’est que, au cours de ce siècle, la protection du bouclier électromagnétique risque de s’abaisser au dessous d’un seuil fatal : les liaisons électriques et les circuits électroniques tomberaient brutalement en panne, partout dans le monde. Or, toute notre civilisation est fondée sur l’électricité… La fée électricité est une petite fille fragile, menacée par le Soleil.

Cette hypothèse vient d’être formulée par une équipe franco-danoise de physiciens publiée dans Nature Communications, en janvier 2016. Une autre étude, publiée par le Geophysical Journal International (décembre 2015) a établi que la chute de protection du bouclier électromagnétique terrestre risque de se poursuivre à grande vitesse au cours de ce siècle. À cause de tourbillons dans le noyau liquide en fusion. Pour quand la rupture, le jour où l’électricité ne fonctionnera plus, brutalement ? M. Julien Aubert, directeur de recherche à l’Institut de physique du globe de Paris, a fait cette déclaration peu rassurante : «  on ne sait pas très bien ce qui risque de se passer ».

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On le devine, néanmoins. Cela va commencer par des pannes locales à répétition sur les satellites et les appareils électroniques et puis cela va se poursuivre jusqu’à une panne globale. On fait quoi ?     

Mais, objectera-t-on, sur Mars, pourquoi, les robots envoyés n’ont pas subi de pannes électriques alors que cette planète n’est pas protégée par le même bouclier solaire ? Parce les systèmes électriques des robots martiens sont blindés et protégés par des alliages, avec un coût mille fois supérieur à nos appareils terrestres. Impossible à reproduire sur Terre pour protéger nos millions de circuits électriques et électroniques.   

Second danger : les orages solaires

De plus, à ce risque global d’affaiblissement du bouclier électromagnétique, s’en ajoute un autre, plus conjoncturel : les orages solaires. Par périodes, pendant une dizaine d’années, Sol invictus connaît une poussée d’émissions de particules qui percent le bouclier électromagnétique terrestre. On pense que ce phénomène se produit tous les deux siècles. Le dernier épisode en date aurait eu lieu sous le Second Empire. Mais, à cette époque, cela n’avait pas de conséquences puisque la dépendance à l’électricité n’existait pas. Il n’y avait ni TGV ni smartphones, et les locomotives à vapeur pas plus que les lampes à pétrole et les fiacres hippomobiles n’avaient besoin de courant électrique…

En cas d’orage solaire aujourd’hui, pendant une dizaine d’années, les systèmes électriques – et électroniques – du monde entier seraient soumis à d’incessantes pannes, perturbations, baisses de tension. Rappelons qu’en cas de panne, même partielle, ou de dysfonctionnements répétés des installations électriques et des circuits électroniques, c’est toute l’économie et la civilisation mondiales qui s’effondrent. Fin des transports terrestres, maritimes, aériens ; extinction des communications, arrêt des usines, et chacun peut imaginer le reste.

Les Titans contre les Dieux

Fondée sur la fée électricité, notre civilisation prométhéenne s’en est remise à sa baguette magique. Mais celle–ci est très fragile. Elle dépend de forces à la fois telluriques (la rotation du noyau liquide de la Terre), solaires surtout (les émissions de particules lourdes) et cosmiques (les rayonnements). Philosophiquement, c’est intéressant : en s’en remettant à l’électricité, l’espèce humaine a mis son sort entre les mains des entrailles de la Terre, du Soleil et du Cosmos, que les Grecs anciens nommaient Héphaïstos, Apollon et Zeus. L’homme, qui suit Prométhée, le roi des Titans, l’inventeur du feu, doit affronter des Dieux parfaitement indifférents au sort de l’humanité, infime atome dans l’immensité cosmique. Les religions monothéistes nous disent que notre âme est immortelle. Comme l’électricité ?

  1. ILS : Instrumental landing system. Procédé d’atterrissage sans visibilité par guidage de l’appareil dans l’axe de la piste et en hauteur.

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mercredi, 10 février 2016

Le sens de l’existence: fidélité, liberté, honneur, excellence

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Le sens de l’existence: fidélité, liberté, honneur, excellence

par Ivan Blot

Ex: http://institut-iliade.com

Ce sens est défini par les quatre mots-clés qui sont : les racines, la mission, la tenue et l’exploit. Hayek montre bien que nous n’avons créé ni notre langage, ni notre raison, ni note civilisation. Comment un individu pourrait-il créer ce qui le précède ? Nous avons donc, que cela plaise ou non, un héritage qui est constitutif de notre être. Sans cet héritage, comme on l’a vu avec les « enfants sauvages » perdus en forêt et élevés par des animaux, notre personnalité et notre raison même seraient inexistantes. — Par Ivan Blot, homme politique, philosophe, écrivain, essayiste.

On peut considérer que puisque nous avons un héritage, nous devons en remercier nos ancêtres et notre nation et ne pas être ingrats. Qui dit héritage dit histoire et l’homme pleinement homme a une « conscience historique » à l’inverse de l’animal.

Les racines de l’existence, la fidélité

Qui dit héritage et histoire dit donc « fidélité ». Les mots « foi » et « fidélité » ont une commune origine. Un homme « sans foi ni loi » est un homme à qui l’on ne peut pas faire confiance. Du point de vue éthique, la fidélité est donc une vertu fondatrice.

Mais il y a plus, car les traditions qui constituent notre héritage contiennent un savoir, une sagesse énorme sélectionnée par des siècles de pratique de millions d’hommes. Se priver de cet héritage en voulant faire table rase (tabula rasa) est donc un acte absurde et suicidaire. La sagesse des traditions est plus grande que celle de l’individu limité dans le temps et dans ses capacités rationnelles individuelles. L’orgueil individuel est donc stupidité. Les tentatives de tout refaire à nouveaux frais et d’éradiquer les traditions s’appellent historiquement des « révolutions ». Les révolutions permettent à la barbarie présente dans le cerveau primitif de l’homme de réapparaitre. C’est pourquoi elles mènent au sang et aux meurtres. L’homme a toujours le choix entre sauvagerie, barbarie et civilisation et la tâche de préserver et d’accroitre la civilisation n’est pas une tâche anodine, elle est vitale. Le rejet des traditions est en effet mortel, mort lente ou rapide selon les cas.

Ce qui fait la différence entre l’animal et l’homme, ce sont donc les traditions, elles-mêmes évolutives par petites touches à travers les événements historiques. Au mot racine, on peut donc associer le mot FIDÉLITÉ, condition même de la pérennité de la vie et de l’apparition de l’existence comme mode de vie spécifiquement humain.

brekerstatue.jpgLa mission de l’existence, la liberté

Comme tous les philosophes existentiels l’ont compris de Pascal à Kierkegaard, de Nietzsche à Heidegger, l’homme peut mener une vie sans existence authentique et se laisser balloter de plaisirs fugaces en plaisirs fugaces. Il peut aussi refuser cette vie limitée au « divertissement » (Pascal) et mener une existence éthique (Kierkegaard). Il peut, comme l’écrit Heidegger, être simplement jeté dans le monde (il l’est toujours d’ailleurs au départ) ou « missionné ». C’est la conscience et le sentiment d’avoir une mission à réaliser sur terre qui distingue le plus l’homme de l’animal. Pour choisir cette mission, l’homme peut tenir compte ou non de ses racines, voire les rejeter au prix d’une énorme perte d’information. C’est en cela que l’homme est doué de LIBERTÉ.

Mais la liberté conduit, comme l’a écrit le tragédien grec Sophocle, sur le chemin du bien comme sur le chemin du mal. On peut choisir une mission de rebelle (Al Capone) ou de révolutionnaire (Pol Pot, Fouquier-Tinville). On peut aussi choisir une mission humanitaire et croire naïvement que le bien naît seulement du bien à l’encontre d’Héraclite qui proclamait l’unité des contraires. La réalité est que la paix créé la guerre et que la guerre créé la paix. C’est pour cela que le Christ dans Sa sagesse affirme ce qui peut paraitre scandaleux : « Je suis venu apporter non la paix mais l’épée ». On peut enfin estimer que la mission est de faire fructifier l’héritage de sa civilisation au lieu de la renier et s’engager sur la voie du dépassement de soi-même vers le bien, par des actes créateurs, où l’homme devient « co-créateur » du monde (Nicolas Berdiaeff). Le fait d’avoir une mission donne du sens à l’existence et la rend plus belle, ce qui n’exclue pas le tragique. Elle permet de s’élever sur le chemin qui va de la bête vers le héros. L’existence peut être comme disait De Gaulle : « sans caractère, morne tâche d’esclave, avec lui, jeu divin du héros ! »

La tenue, l’honneur

La mission, qui est liberté, vous contraint à la tenue, qui est devoir et discipline. La tenue est ce qui vous empêche de déchoir. Elle est associée au sens de L’HONNEUR. Le héros qui a le choix entre se planquer ou affronter un ennemi supérieur en nombre, a de la tenue, il est honorable. C’est pourquoi la condition militaire a toujours été honorée dans l’histoire. Il fallait autrefois faire le métier des armes pour pouvoir être anobli. Le proverbe « noblesse oblige » exprime ce sens de l’honneur. La noblesse ne mendie pas des « droits » mais revendique au contraire des devoirs. Elle permet ainsi à l’homme de sortir de lui-même, de cet égocentrisme de petit enfant car à l’intérieur de l’homme privé de lumière extérieure, il n’a que de la boue, comme l’a justement écrit feu le philosophe Jean-François Mattéi (si l’on entend par « boue » les pulsions incontrôlée du cerveau reptilien).

Nietzsche a écrit : « l’homme est une corde tendue entre la bête et le surhomme » où le surhomme selon lui, devait remplacer Dieu, qu’il croyait mort dans la conscience des hommes. En effet, sans l’idéal apporté par la « mission », la tenue disparait et l’homme régresse vers l’animalité ou vers la barbarie. Mais il est difficile à l’individu isolé, très faible qu’on le veuille ou non, de tenir son poste et sa mission, et de conserver la tenue, sans institutions extérieures pour le pousser à s’élever. L’homme a besoin de traditions, et dans ces traditions, il y a les institutions. C’est pourquoi, lorsque un peuple est vaincu, le vainqueur retire souvent au vaincu ses institutions et traditions propres. Il lui brise ainsi les reins.

L’exploit, l’excellence

Pourvu d’une mission, marque de liberté, et d’une tenue, donc du sens de l’honneur, la personne est appelée à accomplir des exploits. Cela peut être des actes héroïques mais cela peut aussi être des actes créateurs (les symphonies de Beethoven). Les actes en question sont aussi des actes d’amour : l’amour créé du nouveau, des êtres ou des œuvres. Sans amour, l’homme est condamné à la stérilité, dans tous les sens du terme, stérilité biologique ou stérilité culturelle. Pour qu’il y ait exploit, il est nécessaire de rechercher l’excellence, vertu majeure des anciens Grecs. Tout se tient : pas d’excellence sans tenue, capacité de se dépasser. Pas d’excellence sans une mission inspiratrice. Pas d’excellence sans puiser dans l’héritage immense des racines, des traditions. Racines, mission, tenue et exploits forment le quadriparti de l’existence. L’existence est plus que la vie.

Ivan Blot

vendredi, 05 février 2016

Les démocraties ne sont plus que des coquilles vides

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Les démocraties ne sont plus que des coquilles vides

Gérard Brazon
Ancien Conseiller municipal et permanent syndical, souverainiste, responsable politique à Siel
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Comment expliquer le laxisme de nos dirigeants politiques autrement que par une volonté de laisser-faire. Autrement que par une complicité certaine avec les tenants de l'islam. Avec des organisations financières, industrielles et islamiques.

Comment expliquer autrement cette volonté de destruction des fondamentaux culturels des nations européennes et singulièrement la nation française. Araser les cultures, déraciner les peuples de leur terre ancestrale, nier leurs racines, refuser la terre de souche, pour faire de l'humanité pensante et solidaire, un magma d'individus isolés entre eux, hors sol et seulement animés par le besoin, le désir immédiat, l'envie, et la jalousie s'il le faut (entendre le contenu de certaines publicités).

Vouloir promouvoir l'individu par rapport à sa famille, son voisinage immédiat, son quartier et ses groupes d'intérêts ! Affirmer et valoriser le consommateur lambda sur le citoyen éclairé, le caddie du marché sur la réflexion, l'achat immédiat face aux projets familiaux à long terme, celui d'objets inutiles, et celui d'enfants et de ventres de femmes ! Au nom de la liberté bien sûr, mais surtout marchande !

Le monde d'aujourd'hui annonce ce fameux mondialisme, ce marché où l'entreprise aura la main sur les  décisions nationales et finalement sur les peuples vus comme des troupeaux (voir les négociations secrètes : TAFTA)! Ce mondialisme que l'on nous annonce irréversible, "chargé de progrès" ne vous rappelle-t-il pas la belle Europe annoncée et imposée de force, à coup de référendum aboli, et qui aujourd'hui, nous abaisse, nous réduit, nous détruit. Un exemple que l'on veut instituer à plus grande échelle.

Cela passe par la peur de l'autre, par l'ennemi déclaré. La vieille recette des boches et de la ligne bleue des Vosges qui se termina par deux guerres mondiales bien sanguinaires. L'ennemi en l'occurrence, c'est le musulman. Celui qui autorise de fait, par ses attentats commis et supposés, toutes les lois sécuritaires, les états d'urgences à répétition, et qui aboutiront à une surveillance des sites internet au nom de la sécurité, puis des sites antimondialistes en ayant au passage, réglé le compte des sites de libre information.

C'est une vaste farce qui se déroule sur nos écrans, car en fait, tout se joue désormais, au-dessus des peuples, au-delà des démocraties qui ne sont plus que des coquilles vides. Des peuples que l'on distrait au lieu d'informer. Infos/intox, et on balance des énormités qui marchent à chaque fois. Dernièrement, c'est un Nicolas Sarkozy qui nous a fait le coup du repenti et bien sûr, il explose les ventes. Ah misère de misère ! La perversion de la cité commence par la fraude des mots disait Platon. Rien de neuf.

Plus c'est gros, mieux cela passe, surtout si vous y mettez une petite larme, un ton, un regard. Rien ne sert de dire que l'on a changé, on sait bien que dans ce monde de requins, vous devez avoir toutes vos dents. Sarko les a en double.

En fait, à quoi bon éduquer les peuples? Pour en faire quoi?

Leur permettre de réfléchir par eux-mêmes? D'avoir des lumières ? La plupart des citoyens qui composent notre peuple n'ont plus ou pas l'électricité à tous les étages. L'éducation nationale est passée par là !  Mais admettons qu'ils aient encore les branchements, ils seraient sans doute capable d'en tirer profit au bout d'un moment, et qui sait, ne plus regarder les infos sur Canal+, TF1France Pravda télévision et se mettre à réfléchir et à comprendre. Déjà qu'ils sentent confusément, comme les moutons, qu'ils vont droit à l'abattoir, à la production de masse. Pourquoi lui montrer aujourd'hui, la lame qui lui coupera la gorge et le dépouillera de sa laine.

vide42624366.jpgIndividualiser les peuples pour les rendre plus vulnérables est bien plus profitable pour certains. C'est mon sentiment et dans cette réflexion, j'y inclus ces fameux musulmans dit modérés qui ne disent rien, qui ne manifestent jamais, qui ne font jamais de manifestations dans les rues pour dire leur écœurement de tous ces meurtres commis au nom de leur religion par d'autres musulmans. Ils imaginent sans doute, on le leur dit dans les mosquées, que l'islam c'est l'avenir de l'humanité. Pauvres fous et malades de dieu, alors même que l'islam n'est lui aussi qu'un outil, une lame qui fera d'eux, les futurs moutons d'une production qui ne sera pas forcément halal. En fait, ce qui est pratique avec eux, et comme l'avait bien compris Hitler, c'est qu'ils sont intrinsèquement des esclaves, préparés à l'abattoir au nom d'Allah le pourfendeur, complice in fine, des banquiers de Ryad à New-York en passant par Londres.

Suis-je trop pessimiste? En effet, plus le temps passe et plus je me sens désarmé. Plus je regarde ce qui se fait en France, plus je suis surpris par cette facilité qu'ont les Français de ne rien comprendre, ne rien voir, trouver des excuses idiotes y compris lors des viols collectifs à Cologne et dans d'autres villes allemandes !

Et puis, cette façon d'aller obéir à des ordres venus d'en haut, malgré qu'ils soient contraires à leurs convictions profondes comme nous l'avons vu aux dernières régionales m'a stupéfait. Il suffit donc de montrer une image de méchant, d'agiter un chiffon rouge, et l'électeur imbécile, tel le taureau déjà affaibli par de multiples blessures et gavé d'intox, se précipite dans le vide électoral sous les applaudissements des actionnaires, des propriétaires et des rentiers.

Tout cela pour dire que si la situation est grave, il reste important de réagir, de dénoncer encore et encore, de soutenir tous ceux qui appellent à la résistance car l'avenir n'est pas écrit. Et puis, quitte à mourir, autant ne pas mourir idiot et rester debout. Protester contre les interdictions de manifester lorsqu'il s'agit de manifestations patriotes, et autoriser celles de la violence des anti-fas, ce triste et lamentable groupe de gauchistes au service de Manuel Valls.

Il faut dénoncer les tordus de la socia-lie, ceux qui vous disent qu'ils vont fermer les mosquées salafistes, expulser les radicaux islamistes alors mêmes que ces ordures d'islamistes ne sont que les produits de cette socia-lie aux ordres de la finance et du grand capital industriel.

Pour conclure, je n'ai jamais su les tenants et les aboutissants des fameux "printemps arabes" qui annonçaient un vent de liberté au Moyen-Orient, ni pourquoi Sarkozy, Bernard Henri Lévy, François Fillon et Alain Juppé, ont bombardé la Libye et enclenché de fait, cette spirale infernale qui a abouti aujourd'hui, à une invasion migratoire. Était-ce le but final finalement ? Je le soupçonne sérieusement !

Personne, aucun journaliste ne les questionne sur ces faits, sur leurs véritables motivations ! Je n'ai d'ailleurs vu aucune excuse de ce genre, ni d'explications dans les livres politiciens de Juppé, Sarkozy et Fillon, et pourtant, tous ces braves gens sont à l'origine de milliers de morts, y compris suite aux attentats en France, et il semble n'avoir pas l'ombre d'un regret.

Quant à BHL, je lui adresse mon plus profond mépris. Il sera dans l'avenir, un homme bien seul.

Gérard Brazon

vendredi, 29 janvier 2016

Le système à remplacer Dieu

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Le système à remplacer Dieu

par Pierre-Emile Blairon*, écrivain, journaliste

Ex: http://metamag.fr

La France s’enfonce lentement dans les eaux noires de la barbarie, de la veulerie et de la putréfaction mais on n’entend pas, dans le fracas de la submersion du grand paquebot, les Français chanter « Plus près de toi, mon Dieu ».

Nos compatriotes vivent ces événements dramatiques (la submersion justement) dans une stupéfiante inconscience. Les « fêtes », puis les soldes et les stations de ski où il n’y avait pas de neige, mais beaucoup de tartiflette, ont aminci leur portefeuille ainsi que leur cerveau, et arrondi leur bide. Nulles paroles vengeresses ne viennent aux lèvres des Français, celles-là mêmes qui figurent dans l’hymne national : « Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras égorger vos fils, vos compagnes. Que veut cette horde d’esclaves, de traîtres, de rois conjurés ? Quoi ! Des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! Des phalanges mercenaires terrasseraient nos fiers guerriers ! »… Oui, oui, c’est bien La Marseillaise !

Nos fiers guerriers gaulois n’auront connu des canons que ceux qui accompagnaient leurs agapes et d’autres qui déversaient de la neige apportée à grands renforts d’hélicoptères sur des pistes où les étoiles ne brilleront plus.

Les politiciens et les médias continuent à donner, à la mesure de leur générosité : les premiers donnent le change et les seconds donnent l’heure, et vice-versa, dans le ronronnement habituel de la désinformation. La pieuvre mafieuse déroule ses tentacules sur la vie normale qui continue à cultiver sa routine, en parallèle, sans que rien, ou pas grand-chose, ne vienne la troubler.

Nous nous dirigeons vers un scénario où la scène finale du film présentera des Mad Max obèses, pleurant sur les corps de leurs femmes souillées et déchiquetées, sans pouvoir se relever.

Nos gouvernants savent pertinemment ce qu’ils font

Les commentateurs de « droite », constatant l’avance inexorable de l’invasion migratoire, continuent à s’interroger sur l’attitude complaisante, étrange pour eux, de nos gouvernants (français et européens de l’Ouest) qui auraient « perdu la raison », qui « font preuve d’un angélisme dangereux », de « désinvolture », qui sont « stupides », « naïfs » ou « agissent par idéologie ».

Mais non, mesdames, messieurs, nos gouvernants ne sont pas plus des anges que des imbéciles, et il y a bien longtemps que les « idées » n’ont plus de place dans leurs cerveaux ; ce sont des politicards aguerris qui ont réussi à se hisser à la première place en écrasant impitoyablement tous leurs adversaires qui n’étaient pas des perdreaux de l’année, eux non plus, et ils n’en ont rien à faire, des bons sentiments, non plus que de leurs peuples. Ils savent pertinemment ce qu’ils font, selon un schéma élaboré point par point, à la fois dans sa progression et dans sa facture et ils appliqueront scrupuleusement les consignes qu’ils ont reçues des Maîtres du monde.

Eh oui, nos grands présidents ne sont que des marionnettes ! C’est vous dire que nous sommes nous-mêmes, le peuple, bien peu de chose ! Nous avons à faire à des créatures sans âme, sans foi ni loi, des robots façonnés par les Frankenstein de l’Ordre Mondial. Le principal trait de caractère de ces mutants : Ils sont possédés par l’hubris (la démesure, la vanité, l’orgueil, l’egocentrisme), la soif d’argent et de pouvoir ; il y a dans cette perte des repères qui définissent un honnête homme, comme on disait autrefois, un appauvrissement des facultés intellectuelles et morales où le bon sens et la mesure qui siéent à des gens responsables et honorables n’a plus cours.

Nous prendrons comme exemple patent un Sarkozy qui, lors de son mandat présidentiel, a accumulé toutes les preuves de ce dysfonctionnement psychiatrique. La première et la plus urgente de leurs préoccupations est de dresser un écran de fumée bien opaque autour d’eux afin qu’on ne sache rien de leurs turpitudes et de leurs projets maléfiques.

Des pare-feu ont été mis en place par les médias aux ordres afin qu’on ne puisse pas déceler de liens entre les divers événements qui se produisent à travers le monde et dont les connexions paraissent évidentes pour des esprits logiques. Les exemples sont légion (il n’y a qu’eux, hélas, pour l’être).

L’Europe dite « de Bruxelles » n’est qu’un relais de l’impérialisme américain

L’Europe dite « de Bruxelles » n’est qu’un relais de l’impérialisme américain, autrement dit le « Nouvel Ordre Mondial », on le sait maintenant.

Est-ce un hasard si Sarkozy a fait passer le Traité « européen » en France, suivant les consignes de ses maîtres, contre l’avis du peuple français qui avait voté non en 2005 ?

Est-ce un hasard si les mêmes « Européens » ont appuyé les bombardements de l’Otan en Yougoslavie pour contrer un rapprochement de l’Europe de l’Est avec celle de l’Ouest et créer un Etat islamique du Kosovo en plein cœur de l’Europe ?

Est-ce un hasard si le même Sarkozy a fait assassiner Kadhafi, déstabilisant un pays, la Libye, qui contenait les hordes d’envahisseurs ?

Est-ce un hasard si ce sont les seuls pays stables et non islamiques du Moyen-Orient (Irak, Syrie, entre autres) que l’Ordre mondial veut détruire, appuyé par les « Européens », la France de Fabius, Valls et Hollande en tête ?

Un hasard si l’embargo anti-russe (l’exemple des navires non livrés par la France à la Russie) ne gêne en rien l’Amérique, mais ruine l’Europe ?

Un hasard si les États-Unis insistent pour que la Turquie, autre cheval de Troie musulman, intègre l’Europe,?

Un hasard si c’est la pauvre Grèce, l’un des berceaux de l’Europe, qui est ruinée par les banques et qui doit faire face en plus à l’invasion des clandestins ?

Un hasard si Merkel (qui croit l’Allemagne coupable des dix plaies d’Egypte) ouvre en grand les vannes qui donnent le passage à des millions de clandestins en Europe ?

Un hasard si l’Europe dénonce les pays qui résistent au déferlement, comme la Hongrie ou la Pologne ?

Un hasard si les viols et les violences des migrants pendant la nuit du Nouvel an se sont produits en même temps dans une dizaine de villes européennes ?

Et ne parlons pas de toutes les mesures « sociétales » qui n’ont pour but que de détruire les fondements de la société et faire disparaître corps et biens les peuples européens. Ou, plutôt, si, parlons-en.

Complotistes et comploteurs : lesquels sont les coupables ? 

Quand les liaisons paraissent trop dangereuses parce que flagrantes, ceux qui dénoncent les complots et les comploteurs sont traités de « complotistes » ou de « conspirationnistes », qui semblent des gros mots dans la bouche des suppôts des maîtres du monde. Selon une inversion des valeurs qui est la marque d’une fin de cycle, les coupables sont ceux qui crient « au feu » et non ceux qui l’allument.

Il faut, avant de mettre en place le « Nouveau monde », le monde satanique que nos dirigeants appellent de leurs vœux, détruire l’ancien, supprimer toutes les structures traditionnelles et toutes leurs valeurs (droiture, honneur, intégrité, dévouement…) qui assuraient depuis des millénaires un équilibre planétaire entre les peuples.

Est-ce un hasard si aucune politique nataliste n’a été mise en place pour les Françaises de souche, si le « Planning familial » et Simone Veil (pas la philosophe, l’autre) ont fait des ravages avec leur politique de destruction des embryons, alors que les masses étrangères sont invités à multiplier leurs naissances chez nous grâce aux aides multiples dont elles bénéficient ?

Est-ce un hasard si les trois postes ministériels parmi les plus importants (Travail, Culture, Education) sont tenus par des « Françaises issus de l’immigration » ? Les ministres qui sont mis en place le sont non pas pour leurs compétences mais, au contraire, parce qu’ils sont justement ceux qui peuvent le mieux détruire les structures de la société et des ministères dont ils ont la charge… de la destruction.

Une quatrième vient de démissionner non sans avoir auparavant fait beaucoup de mal aux Français. Payera-t-elle un jour ses crimes ? Ceux commis par les délinquants que sa justice a fait libérer ?

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Les Maîtres du monde ne sont rien de plus que des maffiosi

Selon les « complotistes », la mise en place de la grande conspiration visant à la domination du monde aurait commencé avec une secte dissoute en 1785, les Illuminati, mais dont le projet aurait ensuite perduré de nos jours jusqu’aux officines dites « secrètes » mais qui ne se cachent désormais plus.

Les « complotistes » ont beaucoup glosé sur le « plan Kalergi » ; Il faut remarquer, à ce sujet, que ces complotistes-là ont raté une bonne occasion de se crédibiliser.

Richard Nikolaus de Coudenhove-Kalergi fut l’un des « Pères » de l’Europe, à qui l’on a prêté les intentions les plus noires, du type : « Kalergi déclare que les habitants des futurs « Etats-Unis d’Europe » ne seront plus les peuples originaires du Vieux Continent, mais plutôt une sorte de sous- humanité bestiale issue de mélanges raciaux. Il affirmait, sans demi-mesure, qu’il était nécessaire de « croiser » les peuples européens avec les Asiatiques et les Noirs, pour créer un troupeau multi- ethnique sans qualités spécifiques et facile à dominer pour les élites au pouvoir », textes qui seraient tirés de son livre Idéalisme pratique qu’aucun de ses détracteurs n’a lu.

En réalité, il a simplement écrit que l’Homme du lointain futur sera un homme métissé d’une race « négroïdo-eurasienne », mais il y a par ailleurs des considérations intéressantes dans son livre qui rappellent celles d’un Spengler. En tout cas, si ce projet n’était pas celui de Kalergi, il existe bien, et c’est pour cette raison que nousl’avons évoqué.

Depuis les Illuminati, les choses ont évolué : on peut considérer que les actuels « Maîtres du monde » sont les banquiers internationaux, Goldman-Sachs ou Rothschild, par exemple, les milliardaires comme Soros (qui finance les Femen), les roitelets saoudiens ou qataris (qui disparaîtront des places internationales et de la scène tout court dès que le pétrole cessera de remplir leurs tonneaux dont le contenant vaut maintenant plus cher que le contenu), les multinationales qui détruisent la planète sans état d’âme ; le lien entre les grands ploutocrates mondiaux et les diverses mafias a été établi par les services secrets de la plupart des Etats : CIA, Mossad, pour les plus connus ; les ventes d’armes un peu partout dans le monde, la contrebande de drogue, en Afghanistan notamment, ont définitivement conclu le pacte entre voyous, financiers et politiques jusqu’au trafic lucratif d’organes (au Kosovo) et d’êtres humains, esclaves qu’on nous présente maintenant comme des « migrants ».

Tout ce beau monde (banquiers, milliardaires et mafias), réunit ses affidés (hommes et femmes politiques qui viennent se faire adouber, économistes, représentants des grandes entreprises, vedettes des medias…), au sein de sociétés qui peuvent s’apparenter à des sectes : Trilatérale, Skull and Bones, Davos, Bilderberg, CFR… et qui tiennent régulièrement conférence pour organiser leurs méfaits et distribuer les rôles.

Les milices de cette organisation de malfaiteurs mondiale et mondialiste sont constituées par les groupes soi-disant islamistes (mais c’est une façade) qu’elle a créés, tueurs au front bas qui savent à peine parler, hommes de main qu’elle fait intervenir un peu partout dans le monde au gré de ses intérêts. Il faut ajouter à ce peu reluisant conglomérat les associations « antiracistes », en fait racistes anti-blancs, les benêts du show-biz, chanteurs et acteurs, musiciens, « artistes »…, les ONG, les syndicats, la franc-maçonnerie, l’Eglise…

La mafia n’est rien d’autre qu’une grande conspiration du crime organisé et les Maîtres du monde ne sont rien d’autre que des maffiosi. La mafia a expliqué à ses sujets les bases mêmes de sa « réussite », que, pour atteindre le paradis sur terre, il fallait se débarrasser de tout scrupule, de toute pitié, entrer dans la matérialité la plus dense, le cynisme, la cruauté, atteindre le statut de « surhomme », de « Titan » prométhéen. En fait, on fait de l’hubris la colonne vertébrale du système. Evacuer le dieu des religions et le remplacer, c’est ce qu’avait tenté de faire le communisme, on a vu le résultat : échec total, l’homme ne peut vivre sans spiritualité ; la religion n’est cependant pas « l’opium du peuple », mais une aspiration spirituelle de son être, de son statut, niée par les nouveaux maîtres du monde et leurs vassaux.

Le plan établi consiste à remplacer les populations blanches, de longue mémoire et de longue tradition, éduquées et susceptibles de réaction, par des populations du Tiers et du Quart-Monde qui n’ont pas grand-chose à perdre et qui seront plus malléables ; le projet serait de constituer une masse d’esclaves soumis qui permettrait une plus forte rentabilisation des travaux que « l’élite » obligerait à effectuer sans salaire.

Toute cette engeance tourne maintenant en rond, mécaniquement, uniquement préoccupée de rester dans sa bulle, que protège physiquement la police des sursauts salutaires (éventuels) du peuple (et de personne d’autre). En fait de bulle, il s’agit plutôt d’une grosse machine avec plein de rouages ; tout le monde est à son poste et tourne dans cette grande cage comme des écureuils sans plus très bien savoir pourquoi ; simplement pour faire perdurer égoïstement ses avantages.

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Le projet des transhumanistes : remplacer Dieu

Mais le paradis sur Terre, c’est bien, si on peut en profiter longtemps, voire éternellement. Les progressistes se heurtaient à une évidence matérielle incontournable : le progrès, oui, mais seulement jusqu’à la mort, qui fait tout repartir… à zéro. Qu’à cela ne tienne, si la mort est un obstacle au progrès, supprimons la mort. Entrent en scène les « transhumanistes » dont les moyens financiers et techniques ringardisent tous les Soros de la planète lesquels se demandent désormais (comme Soros lui-même, Merkel ou Juncker) s’ils ne seraient pas allés trop loin dans leur mépris des peuples.

Cette nouvelle mafia « light » n’emploie plus les méthodes brutales des mafias traditionnelles ; à vrai dire, même si elle ne fait référence qu’aux valeurs matérielles, elle ne se préoccupe pas d’argent puisqu’elle compte parmi ses membres les gens les plus riches de la planète, ceux qui détiennent les entreprises les plus en vue du moment : Google, Microsoft et d’autres du même acabit. Ces gens consacrent une bonne part de leur immense fortune à financer des structures scientifiques dont les travaux vont permettre de transformer les hommes en robots, pour ceux qui servent actuellement d’esclaves et, éventuellement, d’assurer pour la « véritable humanité », les transhumanistes, l’hyperclasse, la possibilité d’une vie qui durerait plusieurs centaines d’années, au moins. C’est sans doute la nouvelle carotte qui motive nos dirigeants. Leurs travaux, déjà bien avancés, ne sont pas du tout utopiques. C’est l’aboutissement du rêve prométhéen titanesque : remplacer Dieu.

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Et le peuple, dans tout ça ?

Le peuple, lui, regarde, hébété (rendu à l’état de bête), ahuri, cette bulle tourner, sans comprendre qu’il s’agit d’un autre monde, qui n’a plus aucune espèce de lien avec les sociétés traditionnelles, ni même avec des humains. Il poursuit donc sa petite vie qu’il espère tranquille le plus longtemps possible ; mentalité d’autruche qui enfonce la tête dans le sable. Les Français, exceptés quelques cercles lucides, sont tellement décervelés et châtrés qu’ils apparaissent comme des zombies à ceux qui n’ont pas subi leur lavage de cerveau. A titre d’exemple, on se rend compte que les prières du genre : « quand leurs filles seront violées, vous verrez qu’ils se réveilleront », sont un vœu pieux. Il sefait qu’une élue socialiste se trouvait au Bataclan pendant le carnage et qu’elle a rapporté à la presse que, pendant qu’elle était allongée au sol au milieu d’une flaque de sang, elle s’inquiétait de la stigmatisation qui s’ensuivrait à l’égard des musulmans après cet événement tragique… Syndrome de Stockholm ?

Quelles solutions ?

Arrivés à ce stade, on peut penser qu’il ne faut plus rien attendre de nos concitoyens, ni des peuples européens de l’Ouest, d’une manière générale, encore moins, bien sûr, de leurs dirigeants puisque ce sont eux qui organisent la destruction de nos sociétés.

Restent quatre éventualités, aucune d’entre elles n’apparaissant plus crédible qu’une autre.

1. Si on ne peut pas croire à un soulèvement général, il n’est pas impossible que certains citoyens excédés, plus volontaires, plus patriotes et plus courageux que la masse décident un jour de s’organiser en structures résistantes et de mener un combat de guérilla.

2. Certains pays de l’Est peuvent venir au secours de leurs frères de l’Ouest pour éviter de se trouver totalement encerclés par l’ennemi islamiste, lequel est, pour l’instant, manipulé par les USA, ou l’Ordre mondial, si vous préférez.

3. Un parti patriote de type Front national réussit à prendre légalement le pouvoir.

4. L’armée et/ou la police se décident enfin à assumer leurs responsabilités : défendre le peuple contre les traîtres et non le contraire.

On le sait, généralement, ce n’est pas une hypothèse qui se trouve réalisée mais un mélange de toutes qui a le plus de chances de voir le jour, voire, malheureusement, aucune.

Enfin, nous pouvons toujours nous raccrocher à la prédiction de Nostradamus qui verra le réveil du Grand Monarque porter la guerre contre l’envahisseur, dans le quatrainV-74 :

De sang Troyen naistra cœur germanique,

Qui deviendra en si haute puissance :

Hors chassera gens estrange arabique,

Tournant l’Eglise en pristine prééminence.

*Pierre-Émile Blairon anime les revues Grande Provence.  et Hyperborée. Il est également l’auteurs de nombreux ouvrages dont  « Jean Giono », « Nostradamus »,  «Le Guide secret d’Aix-en-Provence» et  « La Roue et le sablier » qui  résume la vue-du-monde de l’auteur.

jeudi, 21 janvier 2016

L’autochtonisme ou la guerre civile?

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L’autochtonisme ou la guerre civile?

par Antonin Campana

Ex: http://autochtonisme.com

La prise de conscience autochtone (« nous sommes chez nous ») intervient toujours dans le contexte d’une installation durable de populations exogènes. En Europe, cette installation a été planifiée à partir des années 1970, voir dès les années 1920 si l’on se réfère aux idées d’un Coudenhove-Kalergi, « Père fondateur de l’Europe ».  Elle est aujourd’hui une réalité avec laquelle il faut compter sans se réfugier dans l’utopie d’une « rémigration », un espoir qu’il faut certes caresser (« y penser toujours, n’en parler jamais ») mais qui reste complètement illusoire à moyen terme.

En d’autres termes, il faut se poser la question de notre vie, ou de notre survie, dans une société* (* = notre Glossaire) où notre peuple* sera de moins en moins majoritaire. Pour réussir, le modèle républicain avait besoin de tuer les peuples et les appartenances réelles pour imposer une collectivité neutre, simple quantité définie par une appartenance de papier. Le « repli identitaire » autochtone comme les attentats islamistes ont rendu ce modèle obsolète. Des lois de plus en plus liberticides et  une laïcité* qui expulse arbitrairement les cultures* sociétales du domaine public feront certes gagner quelques années à la République* mais ne changeront pas fondamentalement l’issue tragique de l’expérience républicaine : la guerre civile. 

En admettant que ce modèle perdure, ce ne pourrait être que sur le cadavre des peuples, des identités et des cultures. Or, détruire un peuple en le diluant dans une masse hétérogène et «ethniquement» corrosive revient à abroger la démocratie (pas de  « pouvoir du peuple » si le peuple est mort) et surtout à commettre un crime contre l’humanité.

Si nous restons dans le paradigme républicain, il faudra donc accepter que le sang coule ou que notre peuple s’éteigne : soit la guerre civile, soit la mort des peuples et du nôtre pour commencer. Faut-il choisir entre la peste et le choléra ?

autochtone07035_535795903220113_161451461_a.jpgNous vivons un moment historique déterminant. Le déni de réalité est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. L’analyse qui précède est tragique mais juste. La République-Système a engendré volontairement un modèle de société ouverte et mélangée qui est sur le point d’exploser (dans le meilleur des cas) ou de dissoudre les peuples. Il n’y a pas d’autre alternative. Devons-nous rester dans le cadre défini par ce modèle ? Mais quel sera alors l’avenir de nos enfants ? Seront-ils des clones ou des êtres de misères à l’existence incertaine ? Ne devons-nous pas plutôt sortir du cadre pour imaginer une troisième voie entre la guerre civile et la fin de notre humanité ?

L’autochtonisme* repose sur des principes simples qui peuvent à la fois éviter une guerre civile et  permettre la coexistence des peuples en attendant leur retour sur leurs terres ancestrales. Tous les continents et de nombreux Etats sont ou seront confrontés à l’afflux de populations exogènes : c’est le moyen qu’emploie le Système* pour atomiser les peuples et les réduire à des quantités d’individus « égaux » et additionnables à l’infini (mondialisme). Tous les peuples auront donc intérêt, tôt ou tard, à poser le principe de la prééminence autochtone. Tous les peuples auront donc intérêt à faire pression sur leurs membres exilés pour qu’ils acceptent cette prééminence là où ils vivent. Tous les peuples sont par définition des « alliés objectifs » face au système à tuer les peuples.

Il existe peut-être une possibilité d’éviter la guerre civile sans avoir à choisir le système à tuer les peuples. Cette possibilité de paix et de respect mutuel réside toute entière dans notre capacité à refuser ce choix odieux et à défaire ce que la République-Système a fait. Un nouveau régime politique fondé sur la reconnaissance des appartenances devrait reconnaître juridiquement et politiquement l’existence du peuple autochtone et la réalité des communautés étrangères installées au milieu de lui. Les membres du peuple autochtone et ceux des communautés jouiraient alors d’un statut civil différent, le peuple autochtone disposant de droits collectifs particuliers. Tous auraient le droit de vivre selon leurs propres coutumes et de gérer leurs affaires intracommunautaires selon leurs propres lois. Il reviendrait aux institutions étatiques de régler les différents entre communautés (ou entre personnes originaires de communautés différentes), mais aussi d’assurer la prééminence autochtone dès lors que les intérêts autochtones seraient en jeu. Dans ce cadre, le peuple autochtone disposerait de prérogatives particulières afin d’assurer sa sécurité : capacité de blocage des lois, contrôle des flux migratoires, prééminence identitaire sur le territoire autochtone… Il reviendrait aux instances autochtones et étatiques d’engager dès que possible le processus de rémigration en concertation avec les autres peuples autochtones et les instances dirigeantes des communautés étrangères.

Ce qui est exposé ici ne relève pas de l’utopie. La loi organique sur la Nouvelle Calédonie met déjà en application certains des principes exposés (statut civil, droits collectifs, gestions des affaires internes, prééminence identitaire…). L’extension à la France de cette loi (les Autochtones de France ayant un statut similaire à ceux de Nouvelle Calédonie) permettrait de différer, voire d’écarter le spectre de la guerre civile tout en réagrégeant notre peuple. Je sais que de nombreux réfractaires verront dans l’ébauche de ces quelques propositions un recul inacceptable, voire une acceptation de la présence étrangère au milieu de notre peuple, peut-être même une trahison. C’est qu’ils sont dans le déni de réalité : les étrangers sont déjà au milieu de nous. Devons-nous les combattre physiquement ? Devons-nous nous laisser dissoudre avec eux dans la société métissée ? Ou devons-nous chercher une voie à la fois pacifique et respectueuse des peuples ? Eux, les étrangers, et nous, les Autochtones, avons le même ennemi. Et à long terme, car leur tour viendra, les mêmes intérêts. Le Système a entamé une stratégie « peuple contre peuple » pour réduire l’humanité à une quantité domestiquée. Un régime politique fondé sur le respect des appartenances peut seul permettre à notre peuple d’exister politiquement (car aujourd’hui il est noyé dans une société multiethnique). Si nous échouons à installer ce régime, il y aura la guerre. Si nous réussissons, nous assurons un avenir  (non pas radieux mais vivable) à nos enfants et un destin à notre peuple.

Laisser venir la guerre est une absurdité quand une possibilité de paix digne et équitable s’offre à toutes les parties.

Antonin Campana

vendredi, 15 janvier 2016

Jeans troués sur les autoroutes de l’émancipation

Jeans troués sur les autoroutes de l’émancipation

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

g2107911_amanda_24.08.15_mc_532797.jpgMa femme porte des jeans troués et j’adore ! Elle se fiche de ce qu’on pense d’elle. Elle est une femme libérée. Elle vit sa vie. Et moi aussi je vis la mienne. Je méprise toutes les conventions !  Jamais de cravate et mes jeans, s’ils ne sont pas troués, sont vieux et pas trop propres. Je les porte tous les jours sans me soucier de les laver. J’aimerais bien les trouer, comme ceux de ma femme, mais je n’ose pas encore. Curieux comme seules les femmes déchirent leurs pantalons ! Ça les place à l’avant-garde de notre grand combat pour l’émancipation. C’est ça qui m’intéresse ! Se battre pour libérer l’humanité de tout ce qui l’opprime, renverser toutes les barrières, toutes les frontières et jouir partout d’une libre circulation. Quand nous avons voté pour Schengen j’ai laissé éclater ma joie ! Finis les postes de douane. Je pouvais prendre ma voiture et aller où je voulais.

Comme il est beau notre combat pour l’émancipation de tout et de tous ! C’est ce qui donne sens à ma vie. Que deviendrais-je sans ce combat ? Que deviendrais-je sans les jeans troués de ma femme ? Nous laissons derrière nous toutes les poussiéreuses règles morales et surtout religieuses qui entravent l’humanité depuis au moins deux mille ans. Quel bonheur ! Dès 1945, les générations ont avancé en chantant sur le chemin du progrès avec, à l’horizon, un monde nouveau où chacun pourrait pleinement s’épanouir, surtout les femmes opprimées par le christianisme. On leur a parlé de la Vierge et certaines en sont devenues folles. Comment peut-on être vierge et avoir un enfant ? Non mais…

Quand on me demande quel sera le monde vers lequel nous avançons, je réponds qu’il sera un immense champ libéré où chacun pourra être ce qu’il veut, comme David Bowie. Il est vrai qu’il vient de mourir, mais peu importe. Toute la presse le célèbre en parlant de lui comme d’un immense artiste et d’un génie universel. A tel point qu’il est devenu, nous explique-t-on, immortel. Que demander de plus ? Un plein épanouissement de soi, comme celui de Bowie, fait entrer dans la vie éternelle. Plus besoin de croix, de clous plantés dans les mains ou les pieds, de sang dégoulinant partout. Désormais il suffit de se débarrasser de tous les carcans qui ont empoisonné la vie de l’humanité depuis les origines. Rousseau l’avait bien compris qui recommandait le retour à l’état de nature. D’ailleurs lui aussi s’est débarrassé un jour de ses chemises mais hélas il n’est pas allé jusqu’aux pantalons troués.

En arrivant dans la terre promise, les Juifs durent tout de suite se battre contre des ennemis. Pas question d’ennemis pour nous. Notre émancipation va coïncider avec l’avènement d’une paix éternelle et universelle. Toutes les portes vont s’ouvrir. Plus rien ne sera fermé, les frontières auront disparu. Sur les autoroutes de l’émancipation, la voie est libre ! Il faut toutefois reconnaître que, dans l’intervalle qui nous sépare de la terre promise, il y a encore beaucoup d’obstacles à la libre circulation des âmes et des corps.

Parmi ces obstacles, il y a d’affreux réactionnaires. Ils veulent rétablir les frontières, la discipline à l’école, fermer les portes aux réfugiés. Parfois j’ai envie de les étrangler ces réactionnaires, presque de les égorger. Vous croyez que je plaisante ? Pas tout à fait, parce que j’ai lu Sartre, mon grand maître à penser. Lui, il n’y va pas par quatre chemins puisqu’il nous encourage à tuer. « Abattre un Européen, a-t-il écrit, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ». Pas impossible que les djihadistes aient trouvé là une source d’inspiration, mais passons ! L’essentiel est que nos grands intellectuels occidentaux ont, à la suite de Sartre, repris le flambeau d’une grande marche en jeans troués vers une universelle libération. D’ailleurs en 68 ils étaient tous maoïstes et avaient bien compris que le « grand timonier » montrait le chemin d’une libération universelle en proposant un grand bond en avant. Nous aussi nous allons bondir vers une nouvelle terre et de nouveaux cieux où nous pourrons être pleinement ce que nous sommes. En jeans troués !

C’était donc plein d’espoir que j’avançais dans notre quotidien pourri par les réactionnaires. Et un jour, patatras ! J’ai vu ma femme sortir avec d’élégants vêtements. Du Versace ! Je lui demandai ce qui se passait. Elle me répondit qu’elle allait voir son amant. Comme j’étais pour la libération sexuelle, j’étais coincé mais voulus savoir tout de même de quoi il avait l’air son amant. Elle me répondit qu’il était très distingué et portait costume-cravate. C’en était trop et je fondis en larmes, tandis qu’elle me quittait sur ses hauts talons.

Aujourd’hui, je sèche mes larmes sur ses jeans troués et, torturé par la jalousie, j’ai envie de la tuer, elle et son amant. Je suis dans un dilemme cornélien. Vais-je les étrangler ou les égorger ?

Notes : la citation est tirée de la préface que Sartre a écrite pour l’ouvrage de Frantz Fannon,  Les damnés de la terre, 1985, p. 16. Elle m’a été rappelée par le livre d’Alain Finkielkraut, La seule exactitude, Stock 2015.

Jan Marejko, 13 janvier 2015

mercredi, 13 janvier 2016

Second Thoughts About the Germans

Second Thoughts About the Germans

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

For the last thirty years I have devoted my energies to defending the German people against a variety of charges directed against them by their leftist and neoconservative critics in the US and Germany. Many of the points that I’ve raised about the historical past don’t have to be amended, because they continue to be true, e.g., about the Allied responsibility for the outbreak of World War One,  the silliness of looking for Nazi ideas throughout the German past, and the brilliance of German philosophical and literary accomplishments. Nothing that is now occurring would cause me to revise my critical judgments about the grossly unjust Treaty of Versailles, the terror bombing of German cities during the last year of World War Two, the arrogant stupidity of the post-World War Two re-education of the German people carried out by the “Western democracies” and the kangaroo court held in Nuremberg in 1946 and 1947. These are not things that I feel impelled to reconsider.

What I am changing my mind about is whether the Germans are totally blameless for the antifascist horror into which they’ve descended. As German friends tell me, what transpired on New Year’s Eve, when over a thousand Near Eastern Muslims attacked 121 women near the central train station in Cologne, tore off their clothes and in some cases began to rape them, is only the “tip of the iceberg.” There have been hundreds of other incidents of violence across Germany that have been reported since Angela Merkel, to the near unanimous support of her Christian Democratic-captains, encouraged Muslim migrants to enrich her country by their presence. The German media have tried to hush up the embarrassing incidents or after the attacks in Cologne shifted the blame to the victims. Apparently the verbally abused and assaulted women didn’t “stay at arm’s length” from their attackers. It is hardly surprising that the police came belatedly to the crime scene or that Cologne’s feminist social democratic mayor, Henriette Reker, insists that the failure of the victims to maintain the proper distance from their attackers led to their fate. But, according to Reker, this setback will not hinder the construction of a German multicultural society. The federal minister of justice, Heiko Maas, who is also a feminist Social Democrat (read antinationalist, antifascist enthusiast) has expressed the same optimistic judgment as the one issued by the Cologne mayor.

Last Sunday when a demonstration against the abuse of the victimized German women took place at the site of the attacks, the police quickly intervened and threw canisters of gas at the demonstrators. The government and various corporate heads have pledged to take action against those who are heard to disparage the “welcoming culture.” This culture has been generated for the benefit of more than one million Muslim migrants who have entered Germany, with the blessings of the political and journalistic class. If the “conservative” German head of state Angela Merkel falls from power and her totally submissive party is “abgewählt” (voted out of office), the new government would likely be the most Culturally Marxist regime on the face of this planet. PC totalitarianism will then descend on the Germans in a hurry rather than with measured strides.

Up until recently I might have explained away this situation by pointing to German antifascist re-education after the War, a subject on which I have written a great deal. I might also have cited the fact that the Germans have lost two great wars, a fate that has left them utterly demoralized. I would also have brought up the understandable reaction to the crimes committed by the Third Reich and the concomitant responsibility felt by the younger Germans to somehow make amends for the Third Reich. Although Germans, I would have argued, have been excessive in their atonement frenzy and have drawn the wrong conclusions from the recent past, at least their motives seemed decent. One German lady provided another interpretation that was at least plausible when I asked why Germans revel in their atonement rites. She explained that they still regard themselves as being “occupied” by the victors of World War Two and therefore are intent “die Amis zu befriedigen (to please the Yankees).”

Although there may be a measure of truth in most of these explanations, I no longer accept them as definitive. I now consider the Germans to be responsible for their own mess and reaping a well-deserved punishment. The fanatically intolerant leftist politicians who inhabit the German political scene were democratically elected. No one put a gun to the head of any German to vote for them. Moreover, there’s nothing like a Trump movement or the National Front that has emerged on the German right, which hardly exists as a political force. The only slightly right-of-center party in Germany, and the one that is stepping forth to address the exploding Muslim violence, is the Alternative für Deutschland. This is a party that only in Germany would be viewed as occupying the “far Right.” In the US the AfD would be hardly indistinguishable from the GOP establishment; and like our establishment Republicans, the leaders of this party are forever pummeling each other for being “too right-wing.” When Angela Merkel praised Germany for not needing “a party of the Right,” she knew whereof she spoke. Until now all her opposition has come from a Left that would make Bernie Sanders look like Edmund Burke.

Workers and state employees dutifully report to the government about who is expressing rightist sentiments, for example, by not participating in the welcoming culture for the migrants. Universities, which in Germany are entirely state-run institutions, would not give anyone a position in a history or social science department if that person were thought to hold insufficiently antinational opinions. The renowned modern historian Christopher Clark was shocked at the anti-German animus that he encountered while lecturing at German universities on the causes of World War One. Last year I too was shocked when German President Joachim Gauck accepted blame on behalf of his country for “the massacre of the Armenians” in 1915. I’m still trying to figure out how the German Imperial army participated in the mass murder that Gauck has laid on them. From what I’ve read on the subject, (and it is a great deal), German officers, like Liman von Sanders, tried to prevent Turkish military units from massacring Armenians, despite the fact that some Armenians had taken up arms on the side of Russia against Germany and Turkey. But since German politicians relish recounting their nation’s sins, real and imagined, why shouldn’t they throw in more nonsense? We might even add to their mea culpa list all the lesbians that the Third Reich is imagined to have killed but never did.

It is entirely possible that Germans act as they do because as one young American friend who is studying in Germany noted: “They follow their leaders, right over the cliff.” Although this explanation may be drawing on unfair stereotypes, the person who offered it is far from an inveterate German hater. He went to study at a German university because of his deep respect for the humanistic accomplishments of mostly dead Germans. But Germans of the present generation have embraced a lunatic, antifascist ideology, and they have done so with a moral intensity that is characteristically German. Other nations do not act in this way, at least not to the same degree.

Claiming this behavior is due to the forced re-education inflicted on Germans after World War Two and to the bad self-image that Germans took away from the Nuremberg show trials is not entirely credible. World War Two ended in 1945 and Germany is no longer an occupied country. If the Germans stopped waging war on themselves as a people, the American army would not likely reinvade their territory. In fact except for a handful of German-hating journalists and academics, who are located exclusively between Boston and D.C., most people wouldn’t even notice if the Germans became a self-respecting nation again. Perhaps they could start by closing their borders to migrants. They might also think about filling their universities with academics who don’t loathe their country’s entire existence up until the moment the Allies occupied it.

lundi, 04 janvier 2016

Résistons! Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

Résistons! Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

porte-voix1.jpgCeux qui s’illusionnent sur l’efficacité de la politique politicienne et les bienfaits très relatifs et largement surestimés de la démocratie directe helvétique manquent trop souvent d’une colonne vertébrale idéologique et d’une culture leur donnant des clés d’analyse à long terme ( « pérenne » comme on dit en novlangue d’Orwell,1984).Le nombre des électeurs ( les parts de marché électoral) peut certes être augmentée et mobilisée pour freiner l’irrésistible montée du mondialisme et des valeurs totalitaires de la lutte contre les inégalités naturelles et irréductibles. Mais aujourd’hui, l’influence, les arrangements consensuels discrets, la propagande médiatique uniformisée l’emportent  presque systématiquement. Il est important de savoir se former,  s’informer, en lisant revues et textes pluralistes et alternatifs, dissidents, hors du courant dominant, en accédant aux medias de réinformation accessible sur le Net (comme Lesobservateurs.ch mais il y en a beaucoup d’autres, comme Polemia et j’en passe). Avant que la censure et le contrôle d’Internet ne soient imposés pour des raisons bien sûr de lutte contre le terrorisme.

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Paru en 2015, sous la plume d’Éric Letty et Guillaume de Prémare, « Résistance au meilleur des Mondes » éditions Pierre Guillaume de Roux, est une excellente surprise. Issus de la Résistance populaire et spirituelle incarnée par La Manif pour Tous qui s’est dressée spontanément contre l’imposition ultralibérale du mariage pour tous par le sinistre gouvernement Hollande et la Loi Taubira, les auteurs nous réconcilient avec un stimulant et surprenant catholicisme de combat, de veilleurs. Qui ose se dresser, au nom d’un bio-conservatisme de bon sens et de respect de l’humain, contre le transformisme technologique, égalitaire,  soi-disant progressiste mais surtout totalitaire qui veut  rendre possible toutes les utopies et imposer le « Meilleur des Mondes » anticipé par Aldous Huxley en 1946.Un travail de déconstruction, au service d’un individualisme exacerbé, soumis au pouvoir  de puissances d’argent aveugles et préparé discrètement, c’est  l’empire du consensus, par des architectes zélés et influents est décrit de manière passionnante dans cet ouvrage percutant. Cette superclasse mondiale, oligarchique, décrite par Huntington et Attali, libre-échangiste et immigrationiste forcenée, considère les barrières nationales, mais aussi les identités sexuelles, la culture, les religions comme des obstacles qui sont en train ,espèrent-ils, de disparaître. Obstacles à la consommation de masse, à la satisfaction immédiate des désirs individualistes et égoïstes,  à la perspective de rendre possible, en modifiant le Droit et en utilisant la technologie qui augmente les potentialités humaines, le meilleur des mondes déshumanisé possible : identité de genre, grossesses extracorporelles, procréation médicalement assistée, désexualisation, dictature des experts, féminisation à outrance et haine du rôle du père, disparition de la filiation, de la famille traditionnelle et de l’Histoire individuelle et collective. A lire impérativement pour mieux comprendre les enjeux des batailles sociétales menées actuellement contre la plus petite entité sociale de résistance au meilleur des mondes utopique qu’est la famille ( une femme, un homme, des enfants, une filiation, des valeurs incarnées et inégalitaires puisque complémentaires).

Pour redevenir trivial, il est très important, le 28 février 2016 de voter OUI à l’initiative populaire fédérale « Pour le couple et la famille- non à la pénalisation du mariage, puisque la Constitution sera modifiée en précisant que » le mariage est l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme ».Il est important d’organiser la résistance, à cette occasion, même si elle est symbolique.

Une autre petite merveille d’impertinence est le dictionnaire de novlangue de Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy (Via Romana 2015). La novlangue, selon 1984 de George Orwell, oblige les gens à penser conformément à la ligne du parti (aujourd’hui le politiquement correct). On y apprend le pouvoir des mots sidérants pour diaboliser le déviant (homophobe, xénophobe, raciste), des mots tabous (frontières), des mots trompeurs (intégration, être bien intégré, c’est être bien installé). Le pouvoir de l’adversaire apparaît dans  l’usage imposé de la novlangue. Ici la résistance s’impose, appeler un chat un chat et non pas adopter le langage qui signe la soumission, la création de néo-besoins, de nouveaux désirs. Je ne résiste pas au plaisir d’un exemple : Père, terme ringard, sexiste et cryptofasciste. Laïc : personne qui trouve que toutes les religions sont respectables, sauf le catholicisme. Un pur régal pour se désintoxiquer l’imaginaire et oser penser non-conforme, selon les lois naturelles, le bon-sens,  la spiritualité conforme à la Tradition. Dans les recommandations de vote du 28 février, n’oublions pas de dire OUI  à l’initiative de mise en œuvre, pour l’expulsion des criminels étrangers. Même s’il est discutable de revoter pour faire appliquer un texte qui a déjà été accepté par une majorité des votants. Comme nous ne sommes encore pas dans le Village Global sous l’autorité morale du Gouvernement mondial, il est normal d’appliquer notre Droit et de ne pas obéir aux Juges étrangers ou chapeautés par le même Gouvernement Mondial. Rester maître chez soi et ne pas se faire imposer des prises en charge coûteuses et disproportionnées. Non au deuxième tunnel du Gothard, par respect de l’écologie intégrale et pour ne pas augmenter, en période d’accélération des migrations illégales qui s’imposent, la facilité de transiter par notre pays ou de s’y installer. OUI aussi à l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires.

Dominique Baettig, Médecin, ancien Conseiller national, militant souverainiste

mercredi, 30 décembre 2015

A quoi peut servir la politique dans le monde nouveau ?

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Réflexion sur le temps présent, c’est à dire du temps qui presse...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy, cueilli sur son site Rochedy.fr et consacré à la question de la politique dans une période qui ressemble fort à la fin d'un monde...

A quoi peut servir la politique dans le monde nouveau?

Réflexion sur le temps présent, c’est à dire du temps qui presse

par Julien Rochedy

Dans la période que nous vivons, je tiens que la politique, entendu au sens d’une force qui réglementerait nos vies individuelles, n’a non seulement plus de pertinence, mais surtout plus d’objet.

D’abord, d’un point de vue historique, les formes politiques que nous connaissions sont au stade de l’agonie. Il est possible de se battre pour maintenir en état les choses, mais ce faisant, nous ne faisons que gagner du temps ; nous ne pouvons inverser le processus.

L’Etat pourrait contraindre les hommes à « vivre-ensemble », les enfermer de force dans la circonscription nationale,  mettre le paquet dans l’Education pour former des Français pensant, sentant, s’exprimant tel un Gaulliste des années 60 ou un hussard noir des années 1900, que tout cela serait vain, nécessairement emporté par les flots des évolutions historiques, du monde en marche, du temps qui coule et qui bouleverse.

Pour s’en convaincre, il faudrait un livre entier d’arguments, et celui-ci arrivera, mais en attendant, il suffit aussi de regarder autour de soi, et, peut-être, de connaître un peu l’Histoire. Dans celle-ci, il n’y a point de schéma idéal et figé comme tel. Tout se transforme en permanence, selon des logiques connues. La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. Il faut agir et penser selon les forces en présence et les potentiels possibles ; il faut, en un mot, se contextualiser, seul droit, finalement, à la pertinence.

J’aime l’exemple des Empereurs romains du bas-Empire. Contrairement aux idées reçues, ils ne furent point des décadents. Au contraire, la valeur d’un Marc-Aurèle, d’un Julien, d’un Septime Sévère, Claude II, Probus, Aurélien, Valentinien, Théodose, Dioclétien ou d’un Constantin, est d’un rare mérite. Ce sont des hommes d’Etat et des soldats hors pairs, peut-être supérieurs à des Auguste ou des Césars. Pourtant, ils combattaient et régentaient dans le vent. Par leur puissance et leur énergie, ils parvinrent à ralentir la mort d’un corps politique qui pourtant l’était déjà, l’Empire.

De Gaulle, le dernier des grands Français, avait tout compris. Dans les Chênes qu’on abat, dialogues avec Malraux, il reconnaît qu’il aura écrit la dernière page de l’Histoire de France, et il sait que ce qui n’est qu’une morphologie politique parmi tant d’autres, la France, était vouée à se transformer considérablement, comme l’Empire Romain du Ve siècle commença lui-même  à se transformer pour voir apparaître de nouvelles formes politiques, et, en quelque sorte, une nouvelle Histoire.

Désormais, à quoi sert donc la politique, si elle n’est plus qu’un théâtre d’ombres jouant au  pouvoir et rêvant à des restaurations impossibles ? Plus grand-chose, assurément. Toutefois, la politique a encore un rôle à jouer.

Si elle ne cherche qu’à retarder, qu’à restaurer, alors elle échouera, et le temps qu’elle fera perdre aux hommes sera catastrophique.  Mais elle peut envisager un autre objet : permettre l’accouchement du monde en germes en protégeant dans le chérubin ce qu’il y a de plus utile. Pour y parvenir, sa dignité sera de se retirer au maximum.

Les Européens, et parmi eux les Français, crèvent de déresponsabilisation. Quand leur corps politique était encore vivant et vivace, ils jetaient leurs yeux au Ciel et voyait l’Etat, qui les embrassait dans une puissance commune ; il les protégeait, et les projetait. Aujourd’hui, quand leur corps politique n’est plus qu’une fiction, et qu’ils n’ont plus par conséquent qu’une fiction d’Etat, ils persistent à jeter leur yeux au Ciel mais ne voient plus rien. Le Salut par la politique n’est plus ; mais, misérables qu’ils sont, il attendent, à cause d’une trop longue habitude, les genoux à terre et les mains suppliantes. D’où les angoisses actuelles, la turbidité, la nervosité qu’aucune force ne semble pouvoir épancher.

C’est que la politique s’occupe encore trop d’eux. Elle n’a plus la force du père, mais elle a gardé celle de la mère. Elle n’est plus qu’une assistante sociale qui doit « s’occuper de leurs problèmes », « écouter leurs préoccupations », « leur trouver du travail », « bien les soigner », et au final, bien les dorloter. Les hommes et les femmes de notre personnel politique ont pris le pli de cet état de fait ; celui qui gagnera l’élection sera celui qui rassurera le plus, comme s’il s’agissait d’un concours de la meilleure maman.

Le véritable intérêt de la politique serait de réparer cette situation, et non pas d’y souscrire. Il faudrait que la politique reflue d’elle-même, qu’elle arrête de s’occuper des hommes.  Que la politique cesse de se préoccuper de l’éducation des enfants, qu’elle arrête de maintenir des foules entières dans l’assistanat,  qu’elle ne se mêle plus de morale (démocratisme, droits-de-l-hommisme, vivre-ensemble etc.), qu’elle oblige même les individus à s’intéresser eux-mêmes à leur sécurité, et en quelques décennies seulement, les hommes, les citoyens, accoucheraient du monde nouveau, avec ses nouvelles formes d’organisation, ses nouvelles élites, ses sanctuaires, sa nouvelle morale et ses nouveaux desseins.

Laissez une province tranquille. Ne lui faites plus la morale. Ne l’assistez plus. Obligez là à se prendre en main. En somme, mettez Paris sous cloche de verre. Revenez quelques années plus tard : vous trouverez là des hommes qui s’en seront sortis, qui auront renouvelé leurs élites,  qui se seront organisés de telles façons qu’ils auront d’eux-mêmes chassés les perturbateurs ou les inutiles, qui auront trouvé comment avoir un intérêt économique dans la mondialisation et auront revivifié leur culture populaire et traditionnelle, etc. Ou alors, cette province sera morte, vidée de ses meilleurs habitants, et dans ce cas, c’est qu’elle vivait sous perfusion et qu’elle devait, historiquement, crever. Et à ce compte là tout est bien.

Revenez ensuite encore quelques décennies plus tard, et observez un nouvel Etat régénéré qui  se fera fort de concentrer ces provinces et leurs nouvelles organisations dans une volonté commune. De là, il pourra s'appuyer sur des forces renouvelées et donc briller. Puis, quelques siècles plus tard, il dégénérera, et ainsi de suite. l'Histoire est fabuleuse. 

De toutes façons, c’est exactement ce qu’il se passe actuellement. La politique n’a plus de volonté, car elle n’a plus de force ; elle n’est que velléitaire. Sa nature de père est morte avec De Gaulle, sa nature de mère n’en a plus pour très longtemps. Le seul souci, c’est qu’en ne le voyant pas, cette transition risque de se faire dans l’anarchie la plus complète, tandis qu’un homme politique avisé pourrait accompagner cette transition en sauvant au maximum ce qui pourrait l’être.

Les hommes ont besoin de liberté et de responsabilité. Par là, ils arrêteraient de courir après de chimères, et, se prenant en mains, ils s’organiseraient comme ils doivent s’organiser naturellement, car telle est leur nature. Il ne faut pas brider la nature et ce qu’elle porte en elle, il faut, au contraire, lui permettre d’accoucher en douceur.  Voici ce que serait encore, en ce début de millénaire, l’honneur de la politique.  

Julien Rochedy (Rochedy.fr, 22 décembre 2015)

lundi, 28 décembre 2015

Le paradis de la laïcité

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Le paradis de la laïcité

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

La distinction droite/gauche est valable, mais elle est insuffisante. S’il ne s’agissait que d’une différence dans l’approche du monde, il y aurait débat entre gauche et droite. Or, il n’y a pas débat mais anathèmes et, surtout l’usage d’un mot révélateur, « contamination ». Dès que je développe ou défends des idées de droite, c’est que j’ai été contaminé. Si je mange une escalope viennoise c’est que j’ai été contaminé par Hitler qui aimait les escalopes viennoises. De même, si je défends l’idée de communauté nationale, je suis un nazi.

Il est vrai que je peux être de droite sans me contaminer, mais seulement à condition de ne pas sortir du champ de l’économie, injonction à laquelle le parti libéral/radical obéit en Suisse le doigt sur le pantalon. Mais si je n’obéis pas, je suis contaminé et cette contamination est telle que, parfois, je suis nauséabond comme un lépreux du moyen âge. Un jour, une amie s’est aperçue que je publiais sur LesObservateurs. Du jour au lendemain elle a rompu tous les ponts. Sans explication. On ne dit pas à un lépreux qu’il pue, on s’éloigne.

Qui sont-ils donc, ces lépreux ? Pour la très pure gauche, ce sont des esprits qui veulent nous entraîner sur un très dangereux chemin. Les purs, eux, savent où ils vont et où il faut aller. Les purs tiennent le volant de l’histoire, ont mis leur ceinture de sécurité et enclenché leur GPS. Ils savent où ils vont et conduisent le peuple en toute sécurité. Où le conduisent ils, demandera-t-on ? Mais voyons, quelle question ! Vers l’égalité, la sécurité sociale, l’épanouissement de tous et de chacun, bref, le paradis de la laïcité. Et les impurs, où nous conduisent-ils ? Vers la guerre, les inégalités, des horreurs, quoi ! Qui ne choisirait les purs pour être conduit vers de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Là-bas, dans l’avenir que la gauche, appuyée sur la science, nous prépare, la mort aura été éliminée par allongement indéfini de la vie.

Au-delà de ce simplisme s’esquisse une figure inquiétante, celle d’un esprit qui sait exactement ce qu’il faut dire ou faire pour nous emmener tous au paradis. C’est ce grand esprit qui distingue entre les purs et les impurs, une sorte de Dieu tout-puissant. En Égypte ancienne, les âmes des morts étaient jugées par Osiris qui leur accordait ou non la vie éternelle. Aujourd’hui, ce n’est pas après la mort que nous sommes jugés, mais avant. Si nous ne participons pas tout de suite à la grande marche vers le paradis de la laïcité, nous sommes jetés dans la géhenne.

Le dieu tout-puissant de la laïcité est plus impitoyable que l’autre. Il déclare sans hésitation que nous nous sommes égarés sur le chemin du salut parce que nous ne nous sommes pas agenouillés devant les droits de l’homme, la tolérance universelle, la profession de foi en le vivre-ensemble ou le multiculturalisme. Notre âme est mise dans la balance du bien et du mal par un Osiris qui ne nous attend plus après la mort mais nous coince tout de suite dans notre vie terrestre. Pour l’historien Plutarque, on ne pouvait pas juger un homme avant sa mort. Il n’en va plus du tout ainsi. Avant de mourir nous avons à rendre des comptes. Participons-nous au progrès ou non ? Les communistes ont été de grands pionniers en ce domaine. Quiconque ne participait pas à la construction d’un avenir radieux était un traître promis à la liquidation dans les caves de la Loubianka ou dans les solitudes glacées de la Kolyma.

Pour nous, aujourd’hui, il n’y a plus de Loubianka et la Kolyma est si loin qu’on n’y pense pas. Les palpitations de notre chair mortelle sont garanties par nos valeurs humanistes et, ici ou là, par quelque Cour internationale des droits de l’homme. Il faut bien avouer que ça rassure un peu, surtout si nous estimons que ces palpitations sont ce que nous avons de plus précieux.

Mais sont-elles, ces palpitations, ce que nous avons de plus précieux ? Rien n’est moins sûr. Des bébés dont les palpitations font l’objet des plus grands soins, meurent, si c’est seulement de ces palpitations qu’on s’occupe. Notre vie organique ne se suffit pas à elle-même ou, pour reprendre une formule de Bossuet, « le fondement de notre être est ruineux ». Mais n’avons-nous pas accès à plus que nos palpitations puisque nous avons la liberté d’expression ? Peut-être mais j’ai d’affreux doutes. Si je devais critiquer la Suisse, je dirais qu’à s’occuper avec fureur de notre santé, de notre sécurité, de notre bien-être, elle court le risque de se retrouver dans la situation de ces bébés dont on s’occupe si bien qu’ils étouffent. Si jamais démonstration a été faite que nous ne vivons pas seulement de pain, c’est grâce à eux.

Quel rapport me demandera-t-on, avec la contamination ? Simple ! Ce terme signale, comme j’ai dit, que nous n’avons pas affaire à un débat rationnel entre gauche et droite, mais à une séparation entre purs et impurs, comme un berger qui écarterait les moutons noirs des bonnes brebis. C’est dire que la division gauche, (les purs) et la droite (les impurs), est de la nature du religieux ou du sacré. Mais ce sacré est nouveau. Il s’est développé à partir d’un dieu qui n’est plus hors du temps mais en lui. C’est le dieu de l’histoire, du progrès, d’un salut terrestre. Il a de précieux serviteurs qui organisent procès, exclusions, anathèmes. Ces serviteurs promeuvent une croyance, nouvelle elle aussi. Avec le dieu de la laïcité on veut croire en une vie mortelle qui ne le serait plus vraiment. Avec lui, nos existences sont sacralisées au point de faire apparaître la mort comme intolérable. Alors, comme nous sommes tous en route pour le paradis de la laïcité, ceux qui doutent que nous ayons pris le bon chemin, doivent être jetés dans les bas-côtés de cette grande marche.

Jan Marejko, 25 décembre 2015

 

jeudi, 17 décembre 2015

Raconter les âges sombres

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Raconter les âges sombres

par André WAROCH

L’effondrement de la littérature française, au cours des dernières décennies, ne fait aucun doute. On ne voit guère que Houellebecq, avec essentiellement deux livres publiés il y a maintenant une vingtaine d’années, qui ait pu être pris au sérieux. Invoquer, pour expliquer cet effondrement, une conjonction de facteurs indépendants les uns des autres ne relève que de la paresse intellectuelle, de la même façon qu’expliquer la chute de l’Empire romain d’Occident par un affaiblissement spirituel s’ajoutant à des problèmes économiques dus à de mauvaises récoltes, elles-mêmes coïncidant avec des décisions funestes prises par deux ou trois souverains dégénérés, tout cela aggravé par la pression des Germains poussés à l’assaut des terres impériales par un hiver plus rude que d’habitude ou par les Huns d’Attila, revient à dire que cette catastrophe, peut-être la plus grande de l’histoire de l’humanité, fut un accident de la circulation. Ça se trouve comme ça, nous disent les génies appointés éclos dans les couveuses du CNRS. C’est dommage. C’est la faute à pas de chance, nous susurrent-ils de la voix mielleuse et satisfaite des crétins. Ainsi le couvercle se referme-t-il sur les vérités fondamentales de notre époque.

 

De même qu’Edward Gibbon avait clairement établi la raison profonde de la chute de Rome avant que les historiens officiels, à l’unanimité, ne rejettent ses thèses comme fantaisistes, exagérées, relevant du romantisme et de l’amateurisme, pour lui préférer, de loin, la conjonction des facteurs, de même il faudra bien qu’un jour quelqu’un se dévoue pour établir la raison profonde de la chute de la littérature française, et, par extension, de l’ensemble de la culture européenne.

 

Selon Philippe Muray, la question fondamentale qui sous-tend toute littérature digne de ce nom est la suivante : que se passe-t-il ?

 

Cette question, est, au cours des quarante années qui viennent de s’écouler, la question interdite par excellence. La poser, c’est déjà un peu y répondre, donc commencer à arracher le voile que nos Maîtres ont tendu entre nous et le monde qui nous entoure. Pourtant, les changements, pour la plupart abominables, que subit la société depuis le début des années soixante-dix, se produisent au vu et au su de tous, sans que leurs auteurs essaient de les dissimuler, bien au contraire : depuis le début de leur règne sans partage, ils n’ont de cesse de nous expliquer qu’il serait absolument impensable de considérer ces changements autrement que comme l’avènement programmé d’une nouvelle ère de félicité, qui sera aussi la dernière, un last age dans lequel le bonheur sera obligatoire, les guerres interdites, les différences effacées, une plage infinie où l’histoire des hommes s’échouera pour ne plus jamais repartir. Rien ne sera jamais plus comme avant, nous lancent-ils en nous regardant dans les yeux, nous mettant au défi de ne pas nous réjouir de ces hideuses métamorphoses, de ne pas applaudir à la destruction du monde humain que nous avions reçu en héritage des siècles passés. Voilà quarante ans que nous sommes l’objet de ce processus de normalisation forcée, basé sur la logique du fait accompli, de la sidération et de la terreur. Voilà quarante ans qu’on nous explique que nous ne voyons pas ce que nous voyons. Voilà quarante ans que les réfractaires qui s’obstinent à le voir, et à dire qu’ils le voient, sont socialement et politiquement éliminés, exclus à jamais de l’agora, relégués dans les égouts de la « République ».

 

Les élites, déconnectées du peuple ? C’est exactement le contraire. Sauf que cette  connexion ne fonctionne que dans un sens. Les images surgissent des télévisions comme autant de décharges électriques envoyées par des milliers de Pavlov. Et l’homme occidental, le cerveau atrophié, erre comme un somnambule dans ce monde qu’il ne peut plus comprendre, qu’il ne peut même plus voir. Quelque chose s’interpose entre lui et la réalité, et ce quelque chose est un écran, dont je m’étonne ici que, dans le camp hétéroclite des réfractaires, personne n’ai jugé bon de rappeler la vraie définition : tout ce qui arrête le regard, qui dissimule, empêche de voir.

 

Les actuels romanciers, ne pouvant se baser sur une réalité frappée d’interdit, et ne pouvant non plus se baser sur la réalité virtuelle des médias (à laquelle il devient très difficile de continuer à croire — sans parler de la faire croire aux autres — en essayant la coucher par écrit sur trois cent pages, c’est-à-dire en la détaillant et en essayant de la rendre crédible, ce qui est le principe du roman), ont choisi tout simplement de l’éviter. Les romans actuels ont en commun le fait de ne jamais se dérouler ni ici, ni maintenant. Nous sommes sous la domination des écrivains new-yorkais (Marc Lévy, Guillaume Musso, Katherine Pancol, Joel Dicker, avec une variante californienne : Philippe Besson), des écrivains de la Seconde Guerre mondiale, celle-ci d’ailleurs toujours réduite à la question juive (Colombe Schneck, Pierre Assouline), des écrivains de l’enfance volée (Angot), etc.

 

La littérature et les littéraires se sont couchés, comme tout le reste et comme tout le monde. Il suffit de voir comment ces derniers fondent sur le déviant qui prétend écrire et penser le monde hors de leur idéologie, et ce quelque soit la qualité littéraire des écrits en question. C’est là qu’arrachant leurs masques, ils nous montrent ce qu’ils sont vraiment : pas du tout des écrivains et des critiques, mais des commissaires politiques préposés à la culture, imposant leur loi par la délation, les pétitions, la terreur et l’intimidation.

 

La tâche de tout romancier doit être de saisir cette réalité dont on ne veut surtout pas qu’il s’occupe, ce nouveau monde qui n’en finit pas de grignoter l’ancien, à un rythme tel que chaque génération y naît et y grandit comme dans un nouvel univers que ne peut déjà plus comprendre la génération précédente.

 

Tout roman écrit non à partir de cette réalité, mais à partir du monde virtuel décrit dans les médias est nulle et non avenue. Le littérateur doit arracher ce voile, briser l’écran, pour raconter enfin ces âges sombres où nous sommes nés.

 

André Waroch


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mardi, 08 décembre 2015

Une barbarie peut en cacher une autre

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Une barbarie peut en cacher une autre

par Jure Georges VUJIC

Jure Georges Vujic est un écrivain franco-croate, avocat et géopoliticien, diplômé de la Haute-École de guerre des forces armées croates. Directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, il contribue aux revues de l’Académie de géopolitique de Paris, à Krisis et à Polémia. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dans le domaine de la géopolitique et de la politologie.

 

*

Les derniers attentats parisiens constituent une étape supérieure dans la surenchère de la terreur et révèlent l’impact psychologique de cette nouvelle stratégie de la tension employée par l’État islamique en France et en Europe.

 

En effet, alors que les attentats contre Charlie Hebdo étaient ciblés contre la rédaction du journal, les attentats de ce week-end touchent au cœur de la population, avec plusieurs frappes simultanées et essentiellement dirigées contre la population civile. La spirale attentat – répression et les bombardements aériens en Syrie n’empêcheront pas, hélas, la prolifération du terrorisme islamiste en Europe qui manipule et infiltre les vagues migratoires, alors que les technocrates bruxellois s’offusquent à la vue du moindre barbelé aux frontières européennes. On s’achemine tout droit vers le scénario d’une transposition pure et simple sur le sol européen d’une guerre civilisationnelle et ethno-confessionnelle longtemps programmée dans les laboratoires de l’oligarchie mondialiste.

 

En écoutant les réactions des officiels de l’Establishment qui fustigent la « barbarie » de l’État islamique, comment ne pas constater l’impuissance politique et morale de l’Occident à se confronter aux véritables causes de cette « barbarie » au lieu de persister dans l’erreur et d’assainir les symptômes ? En effet, persister dans l’alignement sur une politique belliciste atlantiste néo-coloniale au Moyen-Orient en s’appuyant sur l’Arabie Saoudite wahhabite, principale exportatrice du fondamentalisme islamiste, est bel et bien une posture schizophrène et suicidaire. En effet, une barbarie peut en cacher une autre, et la « barbarie » bestiale et meurtrière de l’État islamique sert trop souvent de repoussoir compassionnel à une autre « barbarie civilisationnelle », celle d’un Occident matérialiste et mondialisé, qui souffre d’une perte de sens identitaire, historique et ontologique.

 

Cette barbarie intérieure, intime, indolore et sournoise qui, derrière le drapeau de la civilisation matérielle, marchande et libérale et les tintamarres républicains et les mélopées pleurnichardes de La Marseillaise, semble encore une fois prêcher par déraison. C’est pourquoi il faudra traquer et châtier sans scrupules les auteurs de ces abominables massacres. Mais il faudra aussi garder à l’esprit la responsabilité des chiens de garde et des porte-paroles de cette barbarie civilisationnelle et mondialiste qui depuis des décennies plonge les peuples européens dans l’irénisme pacifiste et humanitariste, ceux qui depuis   apprennent à nos jeunes générations à baisser sa garde, à avoir honte de soi, de sa propre culture, de sa nation, ceux qu’on assomme depuis la décolonisation à coups de marteau culpabilisateur. Il faut se souvenir de cette phrase de Lacordaire : « Les peuples s’éteignent et disparaissent dans l’agonie insensible d’un repos confortable. D’autres disparaissent dans l’ivresse des fêtes en chantant des hymnes à la victoire et l’éternité. » C’est pourquoi l’hyperfestif et la liberté illimitée de jouir comme mode de vie occidental est soluble dans l’humanitarisme compassionnel qui n’a jamais rien résolu.

 

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Rendons-nous une fois à l’évidence, au nom de la civilisation occidentale, rationaliste et marchande, au nom de la sacro-sainte démocratie de marché, une nouvelle barbarie indolore et insidieuse s’est installée chez nous, dans nos têtes, notre habitus mental. C’est pourquoi il ne suffit pas de s’en référer pathétiquement à la défense de « notre façon de vivre » comme si notre culture européenne millénaire était réductible aux images d’Épinal, d’un parisianisme bobo de pacotille, à l’hystérie ostensible de la consommation, la permissivité et l’hédonisme généralisés, le cynisme moqueur qui se rit de tout, tout ce qui fait les matrices sociétales et idéologiques de l’occidentisme post-moderne. Le politologue américain Benjamin Barber décrit ce « village mondial » anglo-saxon et occidental comme une civilisation McWorld, une sorte d’Oumma anglo-saxonne en tant que contre-monde en opposition au « califat de l’Âge d’Or », une sorte d’Oumma originelle et fantasmagorique. J’écoutais le témoignage d’un passant à proximité des lieux d’attentats dire que « c’est la faute au communautarisme » et que « la France était avant tout une nation à laquelle il faudrait croire et adhérer ». Oui, mais avant d’adhérer à la nation, il faudrait préalablement qu’il existe un sentiment partagé d’appartenance à une communauté nationale, une volonté de vivre ensemble un certain « projet commun » dans les sens renanien du terme. Or, c’est cela qui fait défaut : le marché, la consommation, la laïcité, l’égalitarisme républicain, le multiculturalisme ne constituent plus les vecteurs de référence des deuxièmes, voire des troisièmes générations d’immigrés le plus souvent plongées dans le désarroi social dans les banlieues et cités-dortoirs des grandes villes françaises. Le mode intégrationniste français ou communautariste anglais ont failli partout en Europe et il va falloir reconstruire sur de nouvelles bases culturelles et sociales le lien d’appartenance nationale.

 

La civilisation occidentale n’est pas synonyme de la culture européenne. L’Occident matérialiste et marchand ayant proclamé le nouveau règne de l’Individu-roi, du fondamentalisme séculier, a chassé et banni le culturel européen, l’organique, l’enraciné et le différencié, le point de référence et de liaison social, politique et identitaire. De l’autre côté en évacuant le fondement culturel la référence historique et le principe territorial, un autre islam hybride a-culturel a-historique et globalisé s’est autogénéré tel un rejeton du globalisme, dans la fantasmagorie d’un retour á l’âge d’or du Califat. Entre ces deux hydres globalistes, il sera extrêmement difficile de réinstaller en Europe des valeurs stabilisatrices fondées sur le civisme, la loyauté, le respect de la souveraineté mais il faut pourtant s’y attacher. Les institutions qui permettent de vivre dans la paix, la liberté et la sécurité exigent la loyauté (pas nécessairement aveugle), et la loyauté exige en retour un sens de l’identité. D’autre part, comment ne pas s’interroger sur les appels pathétiques à la guerre totale contre le terrorisme de l’État islamique, comme si l’on faisait la guerre aux menaces terroristes asymétriques et à un ennemi invisible et intérieur, de front avec des moyens de guerre conventionnels. Le démantèlement des réseaux islamistes, des centres logistiques et des réseaux financiers supposera l’engagement de forces et d’actions spéciales en profondeur dont l’envergure et la nature dépassent les législations européennes pointilleuses quant à la défense des droits de l’homme et des immigrés sans oublier les relais médiatiques « antiracistes ».

 

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La « culture globale » dominante est une mono-culture capitaliste marchande qui broie les identités et les cultures enracinées, y compris musulmanes. Le fondamentalisme islamiste sectaire et violent se présente alors en tant que réponse-réaction à cette culture dominante unique. La mondialisation facilite la diffusion de modes de représentation adaptés à la logique du marché et non à la dynamique des peuples. De la transmission générationnelle nous sommes passés à une transaction commerciale de la culture, du moins dans la culture dominatrice, la culture dite « occidentale ». Cette incidence est à l’origine de la crise de sens que nous connaissons et subissons. C’est pourquoi il est vain et illusoire d’en appeler au rassemblement fraternel sous l’égide de la liberté, l’égalité et la fraternité, car l’espace public n’est plus le fruit d’une transmission et d’une représentation générationnelles communes mais est déterminé par la capacité discriminatoire d’un compte en banque et de l’appartenance à une des tribus privilégiées de l’Establishment dominant. D’autre part, parallèlement à cette perte de repères d’identité et d’anomie sociale, le continent européen est voué au constat d’une population autochtone en cours de remplacement accéléré. Et c’est la raison pour laquelle le combat contre l’hydre islamiste et l’occidentisme marchand supposera indéniablement une réappropriation de la souveraineté sur le sol et les frontières européennes.

 

Jure Georges Vujic

 

• D’abord mis en ligne sur Polémia, le 23 novembre 2015.


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mardi, 01 décembre 2015

La volonté de sanctuaires...

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La volonté de sanctuaires...

par Julien Rochedy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un texte de Julien Rochedy, cueilli sur son site Rochedy.fr et consacré à la nécessaire création de sanctuaires culturels, géographiques et humains pour les populations de souche européenne...

La volonté de sanctuaires

Il faut toujours demander à un écrivain de formuler les choses. Tandis que je me perdais dans mes clarifications à propos du thème des communautés qui, accolé à son générique, le communautarisme, faisait que ceux-là même à qui il devait le plus parler se trouvaient bien gênés de l'entendre et de le reprendre, Renaud Camus est venu tout dénuer d'un seul trait. « Les sanctuaires » m'a-t-il dit. « Les sanctuaires », plutôt que « les communautés ». Tout est désormais plus clair.

Des hypothèses

Le problème, dans lequel nous sommes empêtrés, est que nous conditionnons la survie de l'Europe et de la France, dans leur âme, leur essence et dans les peuples qui les composent, à la prise de pouvoir étatique. Parce que, finalement, nous restons très 20eme siècle, voire 19eme, 18eme et 17eme siècle, nous continuons à rester bloqués sur l'idée que la solution à tous nos problèmes ne peut venir que de Papa-Maman l’État. Au prétexte que celui-ci est au service de forces qui nous nient, pour parler comme Venner, on suppose qu'il suffirait de le reprendre, en envoyant des « patriotes » au pouvoir (que ce soit par la démocratie ou la violence, pour les plus chauds d’entre-nous), pour que l'avenir des nos peuples soit assuré. Belle idée, qui fut véritablement effective au siècle passé, quand les peuples européens étaient homogènes et prêts à basculer dans des totalitarismes qui, effectivement, démontraient que la puissance étatique pouvait, à elle seule, changer les mentalités et mettre en mouvement toutes les dynamiques nationales.

Je tiens que cette idée est passée de date, et comme un malheur ne vient jamais seul, le fait que la plupart des gens de bonnes volontés, c'est à dire non-remplacistes, pour parler encore comme Camus, ou simplement encore vivants (et non suicidaires, pour parler comme je l'entends), s'accrochent encore à cette dernière, induit que, finalement, nous perdons un temps fou à courir après des chimères quand il y aurait bien d'autres choses à faire pour sauver ce qui peut encore l'être.

Regardons les choses en face : la prise de pouvoir, un jour, est une hypothèse. Elle est même assez saugrenue. Qu'un parti cohérent, puissant, intelligent, puisse faire 50,01% des voix dans une France remplie de personnes âgées (qui, par nature, fuient en nombre le changement) et de personnes d'origine immigrés (qui, encore par nature, n'ont pas nécessairement les entrailles patriotes) est déjà difficile. Mais soit. Croyons-y. Et après ? Une fois au pouvoir, ce parti, cohérent, puissant, intelligent, que pourrait-il réellement faire ? Engagerait-il, avec le soutien miraculeux des populations, une grande politique de remigration de 15 millions de personnes ? Ou bien, encore par miracle, parviendrait-il à assimiler ces 15 millions de personnes, au point d'en faire de parfaits Français ? Reconnaissons ensemble que tout cela semble compliqué. Mais, encore, soit. Admettons. Il est certain qu'un parti, disons « ami », pourrait déjà faire du bien là ou les autres ne peuvent faire que du mal, et, en effet, je ne crois pas qu'il soit absolument nécessaire d'arrêter touts combats politiciens en vue de prendre l'Etat. Mais reconnaissons ensemble que les chances pour que cela survienne sont, pour être gentil, faibles. Que cela puisse arriver, c'est une hypothèse. Et je ne veux pas conditionner la survie de l'Europe et de la France à, finalement, ce qui n'est qu'une hypothèse. Pour faire simple, il y a trop à perdre pour tout miser sur ce pari.

Besoin de sanctuaires

Quand le monde s'écroule autour de soi et qu'on a compris qu'on ne le sauvera pas, il reste à protéger ce qui est essentiel. Cet essentiel pourra, demain, après demain, bâtir à nouveau de grandes choses, un nouveau monde. Peu m'importe que ma génération et celle de mes enfants perdent l'Etat Français, son administration et son drapeau, si mes petits enfants sont encore des européens, qu'ils vivent en sécurité, savent lire et écrire, qu'ils héritent encore, en quelque sorte, et qu'ils pourront à leur tour transmettre afin que, sans doute, leurs enfants puissent récupérer les terres que nous auront perdu. En attendant que l'hypothèse de la prise de pouvoir disparaisse ou se réalise, il est urgent d'avoir la volonté de sanctuaires.

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Le monde dans lequel nous entrons sera – et est déjà – un monde en grappes. Le peuple, tel que nous l'avons connu, c'est à dire homogène et chevillé à un État qui lui est propre, est déjà une fiction. On peut le pleurer, mais personnellement je ne fais pas parti de ceux qui pleurent. Je sais que la condition principale de la survie est l'adaptation. Il va donc falloir entraîner les peuples européens à s'adapter aux conditions nouvelles du monde dans lequel ils sont projetés.

J'écris tout un essai sur ces conditions nouvelles, donc vous ne m'en voudrez pas si je reste lapidaire dans un texte qui ne peut être que succinct. Toutefois, l'idée-force est que nous sachions nous adapter à ce monde en grappes pour en constituer, nous aussi, un noyau, un pépin, un fruit qui en portera d'autres (car il faut avoir foi en nous). Savoir organiser ceux qui ne veulent pas mourir, les organiser économiquement, culturellement (nécessité d'écoles), esthétiquement, pour leur sécurité aussi, car la réalité nous montrera vite que l'Etat ne pourra pas nous protéger longtemps : voilà quels sont, ou plutôt quels devraient être, les objectifs des derniers Bons européens. Nos sociétés peuvent changer, s'écrouler, pourrir, mais elles ne doivent surtout pas nous changer.

Dans ce besoin essentiel de recevoir et de transmettre, il va falloir avoir la volonté de sanctuaires, lieux, immatériels ou, peut-être bientôt, géographiques, dans lesquels nous pourrons protéger ce qui mérite de l'être au milieu d'un flot de barbaries. Entreprises, écoles, associations, villages, familles, ou que sais-je encore, tout ce qui n'appartient pas à l'Etat et qui surtout ne doit plus lui appartenir, du moins tant qu'encore un parti politique miraculeux n'arrive au pouvoir.

N'oublions jamais que lorsque l'Empire Romain s'est effondré, ses plus beaux éléments (la culture, le droit, etc.) ont pu être sauvés et être transmis car certains romains, qui avaient compris ce qui se tramait, s'étaient réfugiés dans des sanctuaires. Ils purent ainsi transmettre pour les générations futures. De même, je pense souvent à ces Russes qui avaient compris avant les autres que le soviétisme allait s'écrouler, et qui s'étaient réfugiés près d'un lac en Ingrie pour penser ensemble la Russie future. C'est en partie grâce à leur travail que la Russie pût se relever, bien des années plus tard.

En clair et encore une fois : acceptons le monde tel qu'il est, mais sachons tirer notre épingle du jeu. Depuis quand un défi pareil devrait faire peur à des Européens, eux qui ont tout bravé et presque tout créé ?

Personnellement, ça ne me fait pas peur. J'ai même hâte.  

Julien Rochedy (Rochedy.fr, 25 novembre 2015)

mercredi, 25 novembre 2015

Daech, c’est très simple

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Daech, c’est très simple

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Comprendre le comportement des terroristes islamistes n’est pas compliqué. A condition d’éliminer une tache aveugle qui, pour l’instant, … aveugle presque tout le monde. Qu’on ne parvienne pas à éliminer cette tache est, pour moi, un mystère ou, pour parler comme Karl Marx, un hiéroglyphe indéchiffrable. En quoi consiste-t-elle ?

Les hommes peuvent aimer la mort, la guerre. Freud a parlé d’instinct de mort, mais c’est beaucoup trop vague. On ne peut pas comprendre ce qui se passe dans les conflits à partir de la psychologie seulement. Pourquoi ?

S’emparer d’une Kalachnikov, ce n’est pas s’emparer de boîtes de conserves et de belles salades. Dans un supermarché, ce qui me meut, ce sont mes besoins terrestres. Pas lorsque j’avance avec une Kalachnikov, car alors, ce qui me meut, ce ne sont pas des besoins, mais quelque chose qui me dépasse et pour quoi je suis prêt à mourir. On ne peut pas mourir lorsqu’on veut acheter des salades. Les clients qui errent dans les beaux rayonnages de nos produits de grande qualité n’ont pas pris un risque de mort.

Cela fait au moins trente ans que j’essaie d’attirer l’attention sur cette élémentaire distinction et que  je passe pour un pestiféré dans les milieux qui veulent promouvoir une paix perpétuelle. Or, en disant cela, je ne fais pas de réclame pour la Kalachnikov ou l’engagement dans Daech. Lorsque je dis cela, je fais une constatation banale. Les hommes aiment prendre des risques de mort comme Charles Péguy lorsqu’il est monté à l’assaut d’une tranchée allemande. Les hommes croient pouvoir rencontrer Dieu ou la patrie en marchant à la mort. Les hommes mais aussi les femmes, parfois avec plus de fureur encore que les hommes, comme Svetlana Alexievitch l’a admirablement montré.

Ceux qui aiment les risques de mort pour se sentir mus par quelque chose de plus grand que d’alléchantes et débiles publicités, voient dans la paix perpétuelle une consommation perpétuelle, une condamnation à errer dans le labyrinthe de supermarchés proposant de quoi subvenir à nos besoins terrestres et rien qu’à cela. Lorsqu’on est  bloqué dans le chômage et une société qui ne propose plus d’autre perspective que la croissance et l’élévation du niveau de vie, on est beaucoup plus alléché par un risque de mort que par une publicité pour nespresso avec ou sans George Clooney. Une vie dans la guerre ou le terrorisme  est plus excitante qu’une vie dans McDonald. J’ai pu le sentir en regardant un film sur la guerre d’Espagne. J’étais ému par la ferveur des Brigades rouges et, paf !, interruption par une publicité  pour engager le spectateur à soigner ses hémorroïdes avec un onguent. Brusque passage d’un l’élan mystique des révolutionnaires espagnols à l’univers des besoins quotidiens, en l’occurrence le besoin de soulager son derrière. Il y avait d’un côté l’émotion provoquée par des hommes prêts à se sacrifier pour un idéal, de l’autre un consumérisme éhonté. Avec une publicité qui, jour après jour, nous traite comme de misérables rats cherchant leur satisfaction au terme d’un parcours dans les dédales de la consommation, pas étonnant que des jeunes veuillent rejoindre Daech.

Ne pourrons-nous résister aux terroristes islamistes qu’avec des hommes prêts à prendre un risque de mort ? Certainement. Mais il y a risque de mort et risque de mort. Les islamistes fanatiques prennent ce risque pour ressentir le frisson du sacré. Ce n’est pas nouveau. Les guerriers d’Israël le connaissaient, raison pour laquelle ils appelaient Dieu l’Eternel des armées. Achille aussi a connu ce frisson. Rien de tel qu’un champ de bataille pour savoir si nous sommes soulevés par un souffle qui dépasse nos élans vers des salades. Ernst Jünger, soldat allemand dans la Première guerre mondiale, disait qu’à chaque explosion d’un obus, il sentait s’ouvrir le portail de l’éternité. Mais il faut distinguer, comme dit Alain René  Arbez, entre le martyre qui s’expose (à la mort) et le djihadiste qui s’explose avec sa ceinture de dynamite. Au-delà du martyre, il y a aussi le soldat qui fait face à la mort pour défendre son pays, sa famille, ses biens. Il n’avance pas sous les balles pour éprouver un frisson sacré. Il n’est pas un nihiliste désespéré qui s’attend à tomber en extase apocalyptique dans la destruction de soi et du monde. Il veut au contraire conserver ce qui peut l’être dans sa lutte contre ses ennemis.

Notre culture ne nous parle, depuis des décennies, que de croissance et de droits de l’homme. Ainsi réduits au rang de choses destinées à fonctionner dans de grands machins, les Européens ne sont guère prêts à devenir des soldats risquant leur vie pour défendre des patries par ailleurs en voie de dissolution dans l’Europe unie.

Mais on aurait tort de perdre courage. Tandis que des fissures apparaissent dans le monde arabe, des fissures apparaissent aussi dans ce discours occidental qui tend à faire de nous des rats.

Notes : le rat dont je parle ici est tout proche de l’homme sans qualité de Robert Musil. Personne n’est allé aussi loin dans la réduction de l’homme au rat que Richard Dawkins lorsqu’il écrit ceci (que je suis tenté de considérer comme un blasphème) : « Quand une mère voit son enfant sourire, elle se sent récompensée de la même manière que la nourriture dans l'estomac est la récompense d'un rat dans un labyrinthe ». Le premier philosophe à parler de la prise d’un risque de mort est Hegel  dans sa célèbre lutte du maître et de l’esclave, lutte très bien décrite par Francis Fukuyama dans La fin de l’histoire. Une citation d’Ernst Jünger en dit long sur l’attraction que la guerre exerce sur l’âme « La guerre était notre rêve de puissance, de grandeur et de gloire ». Svetlana Alexievitch décrivant la passion des jeunes femmes russes à défendre leur patrie écrit : « Elles étaient animées d’une telle foi que, de la mort, elles attendaient la vie ».

Jan Marejko, 22 novembre 2015

jeudi, 19 novembre 2015

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

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Door: Johan Sanctorum

Ex: http://www.doorbraak.be

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

Parijs, 13 november: mannen spelen hier de hoofdrol, aan beide kanten. - Proberen te denken voorbij de grenzen van het grote gelijk.

Parijs, lichtstad, bakermat van de Verlichtingsfilosofie en historisch centrum van de moderniteit: zin voor symboliek kan de terroristen van 13/11 niet ontzegd worden. Afgezien van de Franse betrokkenheid in Syrië en het feit dat hier een internationale voetbalmatch aan de gang was, staat Parijs voor alles waar het anti-Westerse ressentiment van walgt: vrijheid, openheid, leut, het ‘waw!’-gevoel, triomf van de verbeelding en de intellectuele durf. Door en door goddeloos-verdorven dus, het hedendaagse Gomorrha, samen met New-York, het decor van die andere legendarische slachtpartij op 11/9/2001.

Mondiale beweging tegen de moderniteit

Want laten we wel wezen: ‘ze’ haten ons, en ‘ze’, dat is ondertussen zowat heel het Zuidelijk halfrond. Waarom ze ons haten,- en ik volg hier de stelling van de Nederlandse antiterreurexpert Peter Knoope, is complex, maar het heeft te maken met ons tomeloze geloof in onze eigen culturele superioriteit, het Verlichtingsidealisme, het vooruitgangsdenken, en de ijdelheid waarmee we waarden als democratie, vrijemeningsuiting, rechtstaat en tutti quanti wereldwijd willen exporteren. Manu militari als het moet, zie de Golfoorlogen en al de rest.

Dat op zich is uiteraard dan weer verbonden met het aloude kolonialisme, de missionarishouding, en nadien de postkoloniale steun aan Westers-gezinde (en veelal tot in het merg corrupte) regimes genre Mobutu-Kabila. De overgang van oude tribale structuren naar staatsnationalisme is desastreus geweest voor heel het Afrikaans continent, en is tot op vandaag de oorzaak van spanningen en instabiliteit. We willen democratieën vestigen waar dictators regeren, mensenrechten afdwingen waar ze mankeren, maar we vergeten dat parlementaire democratie en mensenrechten Europese uitvindingen zijn, die meer bepaald rond 1800 het licht zagen in Parijs, of all places.

Men wil ginder gewoon niets meer weten van de principes die we zelf als universeel verklaarden. Het gaat dus om een planetaire cultuurstrijd, waarbij het terrorisme strategisch het meest aangewezen is voor een beweging die de Europese waarden van vrijheid en tolerantie in de kern wil treffen. Dat vaststellen is iets ingewikkelder dan roepen ‘Weg met de islam!’, maar met achterlijke strijdkreten komen we geen stap vooruit.

In die optiek is de islam maar een vehikel van het anti-modernistische en anti-Westerse ressentiment, dat in het Zuiden opgang maakt. Mag ik er overigens op wijzen dat wij die argwaan tegen de vooruitgang en heimwee naar de traditie ook kennen binnen onze cultuur: als ik sommige rechts-conservatieve denkers bezig hoor, lijken ze wel imams in maatpak.  In de limiet zou een consequente Vlaams-Belanger of een rechtsdraaiende NVA-er best kunnen leven met een soort sharia, zijnde een rigide rechtspraak gefundeerd op een traditionele maatschappijvisie waarin waarden als democratie, non-discriminatie van vrouwen en homo’s, scheiding van kerk en staat, en vrijemeningsuiting niét centraal staan. Vervang gewoon Allah door God en Mohammed door Jezus, en men komt al een heel eind in een synopsis tussen Islamfundamentalisme en Christelijk conservatisme.

Het is trouwens nog maar vrij recent dat extreem-rechts in Vlaanderen de Verlichting, de democratie, mensenrechten en de non-discriminatie inroept als argument tegen de Islam. Voorheen (ik spreek over het pre-9/11 tijdperk) waren ze tegen die ‘decadente’ Verlichtingsmoraal, hoorden vrouwen hun plaats te kennen en moesten homo’s zich niet teveel aanstellen.

Een voorliefde voor het katholiek onderwijs, tegen de seculariteit, tegen de culturele ontaarding, zelfs tegen de openbare omroep, ‘geïnfiltreerd door links-progressieve betweters’, hoorde daarbij. Denken we ook aan de standpunten tegen abortus, en zelfs het aanhangen van het creationisme bij bepaalde conservatief-Christelijke groepen.  En last but not least: Edmund Burke, de filosofische peetvader van N-VA-voorzitter Bart de Wever, was een fervente anti-Verlichtingsdenker en beschouwde de parlementaire deomocratie zowat als een duivelse uitvinding. Bien etonnés de se trouver ensemble…

Patriarchale jagerscultuur

Allemaal goed en wel, maar hoe moet het nu verder? Gaan we naar een grootscheepse escalatie, die onvermijdelijk zal kantelen in een mondiale Noord-Zuid-confrontatie? En zal de klimaatverandering, die Europa (o ironie, bakermat van de industriële revolutie die de CO2-uitstoot in gang zette) relatief ontziet en vooral Afrika zal teisteren, geen enorme volksverhuizing naar het Noordelijk halfrond op gang brengen die finaal zal overgaan in een gewelddadige overrompeling?

Hier moeten we, denk ik, nog iets meer achteruit gaan staan en het antropologische spiegeltje-aan-de-wand aanspreken: welke toekomst is er voor de mensheid nog weggelegd op deze aardkluit?

Herbekijk eens de TV-beelden van gisteren, vrijdag in Parijs: de terroristen, de politie, het leger, president Hollande, zelfs de voetballers en de supporters,- men zag vrijwel alleen maar mannen. Penissen, knuppels en schiettuigen, enkel de slachtoffers waren (ook) vrouwelijk. Dat is misschien geen toeval.

Het is voor elke antropoloog evident dat de traditionele mannelijke waarden, waar de anti-Westerse zeloten tussen Kaboel en Damascus zo aan hechten, eigenlijk de voortzetting vormen van een patriarchale jagerscultuur, gericht op het (gewelddadig) verspreiden van genen via oorlog, stammentwisten, roof. Dat is niet anders bij de stadsbendes in onze grootsteden en heel de allochtone subcultuur. Vrouwen zijn hier per definitie ‘object’, buit, trofee, zelfs betaalmiddel.

choc des civilisations, islam, occident, ocidentalisme, djihad, virilité, actualité, réflexions personnelles, De islam is daar een extreme exponent van, zie Boko Haram, maar ook het ‘blanke’, Europese vooruitgangsdenken van de pionier-ontdekkingsreiziger is mannelijk-imperialistisch. Neen, we huwen geen kindbruidjes (meer) uit, maar de onderliggende macho-cultuur is ook de onze. Poetin, Assad, maar ook Juncker of Verhofstadt of Michel, kampioenen van de democratie, zijn in hetzelfde bedje ziek: voluntaristische ego’s die’ willen ‘scoren’ en van erectie tot erectie evolueren. Altijd is er een doel, een schietschijf, een trofee.

Het is dus niet omdat wij vrouwenrechten en homorechten kennen, dat onze patriarchale cultuurwortels zijn verdwenen. Heel onze maatschappij, het wetenschappelijke denken, de politieke ratio, is doordrenkt van mannelijke beheersings- en controlelogica die altijd met geweld gepaard gaat. Hetzij structureel geweld, hetzij echt wapengekletter. Daarin verschillen we in niets van de IS-ideologie, we doen het alleen wat subtieler. Agenten schieten met rubberkogels op onhandelbare 14-jarige meisjes en voor de rest moet iedereen zich schikken naar de onleesbare 20.000 pagina’s van het Wetboek waar alleen nog de grootste juridische haarklievers hun weg in vinden.

Dus ja, onder het fatale Noord-Zuid-treffen dat zich vandaag ontrolt, flakkert een miniem vlammetje hoop van een zich herstellend matriarchaat, vrouwen die wereldwijd in opstand komen tegen de terreur van het patriarchale denken. Van links of rechts, Noord of Zuid, Oost of West. Fuck the fucking macho’s.

Sowieso heb ik moslima’s altijd al veel slimmer gevonden dan moslims, en wie weet ontstaat er, over alle religieus en ideologisch gekrakeel heen, een feministisch front waar geen enkele kalashnikov nog doorheen kan. Lysistrata, het fameuze toneelstuk van de Griekse kluchtschrijver Aristophanes, schemert hier uiteraard door: vrouwen van beide oorlogskampen organiseren gemeenschappelijk een seksstaking en krijgen de dappere ijzervreters op de knieën.

Dat is maar een metafoor voor een meer omvattende culturele revolutie die een nieuw mensbeeld oplevert, een nieuwe wereldorde, een andere verhouding met de natuur, en het besef dat we niet persé vooruit moeten hollen noch achteruit keren, maar gewoon in het hier en nu moeten leven. En met het inzicht dat alles terugkeert zoals de seizoenen en de maandstonden. Vrouwelijk-cyclische tijdrekening, niet gericht op het hiernamaals.

Een oorlog dus, jawel, maar niet helemaal zoals IS en het Westen het zich voorstellen. En wat is een martelaar-terrorist zonder zijn 77 maagden in het paradijs? Inderdaad…

Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist.

lundi, 24 août 2015

Insouciance Rules The West

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Insouciance Rules The West

Paul Craig Roberts

Ex: http://www.paulcraigroberts.org

Europe is being overrun by refugees from Washington’s, and Israel’s, hegemonic policies in the Middle East and North Africa that are resulting in the slaughter of massive numbers of civilians. The inflows are so heavy that European governments are squabbling among themselves about who is to take the refugees. Hungary is considering constructing a fence, like the US and Israel, to keep out the undesirables. Everywhere in the Western media there are reports deploring the influx of migrants; yet nowhere is there any reference to the cause of the problem.

The European governments and their insouciant populations are themselves responsible for their immigrant problems. For 14 years Europe has supported Washington’s aggressive militarism that has murdered and dislocated millions of peoples who never lifted a finger against Washington. The destruction of entire countries such as Iraq, Libya, and Afghanistan, and now Syria and Yemen, and the continuing US slaughter of Pakistani civilians with the full complicity of the corrupt and traitorous Pakistani government, produced a refugee problem that the moronic Europeans brought upon themselves.

Europe deserves the problem, but it is not enough punishment for their crimes against humanity in support of Washington’s world hegemony.

In the Western world insouciance rules governments as well as peoples, and most likely also everywhere else in the world. It remains to be seen whether Russia and China have any clearer grasp of the reality that confronts them.

Lt. Gen. Michael Flynn, Director of the US Defense Intelligence Agency until his retirement in August 2014, has confirmed that the Obama regime disregarded his advice and made a willful decision to support the jihadists who now comprise ISIS. ( https://medium.com/insurge-intelligence/officials-islamic-state-arose-from-us-support-for-al-qaeda-in-iraq-a37c9a60be4 ) Here we have an American government so insouciant, and with nothing but tunnel vision, empowering the various elements that comprise Washington’s excuse for the “war on terror” and the destruction of several countries. Just as the idiot Europeans produce their own refugee problems, the idiot Americans produce their own terrorist problems. It is mindless. And there is no end to it.

Consider the insanity of the Obama regime’s policy toward the Soviet Union. Kissinger and Brzezinski, two of the left-wing’s most hated bogymen, are astonished at the total unawareness of Washington and the EU of the consequences of their aggression and false accusations toward Russia. Kissinger says that America’s foreign policy is in the hands of “ahistorical people,” who do not comprehend that “we should not engage in international conflicts if, at the beginning, we cannot describe an end.” Kissinger criticizes Washington and the EU for their misconception that the West could act in Ukraine in ways inconsistent with Russian interests and receive a pass from the Russian government.

As for the Idiotic claim that Putin is responsible for the Ukrainian tragedy, Kissinger says:

“It is not conceivable that Putin spends sixty billion euros on turning a summer resort into a winter Olympic village in order to start a military crisis the week after a concluding Olympic ceremony that depicted Russia as a part of Western civilization.” ( http://sputniknews.com/world/20150819/1025918194/us-russia-policy-history-kissinger.html )

Don’t expect the low-grade morons who comprise the Western media to notice anything as obvious as the meaning Kissinger’s observation.

Brzezinski has joined Kissinger in stating unequivocally that “Russia must be reassured that Ukraine will never become a NATO member.” ( http://sputniknews.com/politics/20150630/1024022244.html )

Kissinger is correct that Americans and their leaders are ahistorical. The US operates on the basis of a priori theories that justify American preconceptions and desires. This is a prescription for war, disaster, and the demise of humanity.

Even American commentators whom one would consider to be intelligent are ahistorical. Writing on OpEdNews (8-18-15) William Bike says that Ronald Reagan advocated the destruction of the Soviet Union. Reagan did no such thing. Reagan was respectful of the Soviet leadership and worked with Gorbachev to end the Cold War. Reagan never spoke about winning the Cold War, only about bringing it to an end. The Soviet Union collapsed as a consequence of Gorbachev being arrested by hardline communists, opposed to Gorbachev’s policies, who launched a coup. The coup failed, but it took down the Soviet government. Reagan had nothing to do with it and was no longer in office.

Some ahistorical Americans cannot tell the difference between the war criminals Clinton, Bush, Cheney, and Obama, and Jimmy Carter, who spent his life doing, and trying to do, good deeds. No sooner do we hear that the 90-year old former president has cancer than Matt Peppe regals us on CounterPunch about “Jimmy Carter’s Blood-Drenched Legacy” (8-18-15). Peppe describes Carter as just another hypocrite who professed human rights but had a “penchant for bloodshed.” What Peppe means is that Carter did not stop bloodshed initiated by foreigners abroad. In other words Carter failed as a global policeman. Peppe’s criticism of Carter, of course, is the stale and false neoconservative criticism of Carter.

Peppe, like so many others, shows an astonishing ignorance of the constraints existing policies institutionalized in government exercise over presidents. In American politics, interest groups are more powerful than the elected politicians. Look around you. The federal agencies created to oversea the wellbeing of the national forests, public lands, air and water are staffed with the executives of the very polluting and clear-cutting industries that the agencies are supposed to be regulating. Read CounterPunch editor Jeffrey St. Clair’s book, Born Under A Bad Sky, to understand that those who are supposed to be regulated are in fact doing the regulating, and in their interests. The public interest is nowhere in the picture.

Look away from the environment to economic policy. The same financial executives who caused the ongoing financial crisis resulting in enormous ongoing public subsidies to the private banking system, now into the eight year, are the ones who run the US Treasury and Federal Reserve.

Without a strong movement behind him, from whose ranks a president can staff an administration committed to major changes, the president is in effect a captive of the private interests who finance political campaigns. Reagan is the only president of our time who had even a semblance of a movement behind him, and the “Reaganites” in his administration were counterbalanced by the Bush Establishment Republicans.

During the 1930s, President Franklin D. Roosevelt had a movement behind him consisting of New Dealers. Consequently, Roosevelt was able to achieve a number of overdue reforms such as Social Security.

Nevertheless, Roosevelt did not see himself as being in charge. In The Age of Acquiescence (2015), Steve Fraser quotes President Roosevelt telling Treasury Secretary Henry Morgenthau at the end of 1934 that “the people I have called the ‘money changers in the Temple’ are still in absolute control. It will take many years and possibly several revolutions to eliminate them.”

Eight decades later as Nomi Prins has made clear in All The Presidents’ Bankers (2014), the money changers are still in control. Nothing less than fire and the sword can dislodge them.

Yet, and it will forever be the case, America has commentators who really believe that a president can change things but refuses to do so because he prefers the way that they are.

Unless there is a major disaster, such as the Great Depression, or a lessor challenge, such as stagflation for which solutions were scarce, a president without a movement is outgunned by powerful private interest groups, and sometimes even if he has a movement.

Private interests were empowered by the Republican Supreme Court’s decision that the purchase of the US government by corporate money is the constitutionally protected exercise of free speech.

To be completely clear, the US Supreme Court has ruled that organized interest groups have the right to control the US government.

Under this Supreme Court ruling, how can the United States pretend to be a democracy?

How can Washington justify its genocidal murders as “bringing democracy” to the decimated?

Unless the world wakes up and realizes that total evil has the reins in the West, humanity has no future.

 
Dr. Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury for Economic Policy and associate editor of the Wall Street Journal. He was columnist for Business Week, Scripps Howard News Service, and Creators Syndicate. He has had many university appointments. His internet columns have attracted a worldwide following. Roberts' latest books are The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost.